Et si nous parlions tortures, souffrance, mal de vivre et joie de mourir, angoisse et ambiance malsaine ? Ouai ?!! Tenté par cette idée saugrenue de nous plonger dans un univers tortueux pour résoudre quelques menues énigmes dans un cadre glauque et ténébreux ? Bien. Si vous voulez bien nous suivre…
Développé par Punch Punk Games et édité par Klabater, Apocalipsis annonce aussitôt à tous les joueurs qu’il ne va pas faire de la dentelle : l’apocalypse est annoncée dès le titre, sans ambiguïté.
Tout d’abord, avant même de rentrer dans le vif du sujet du test en lui même, sachez que nous sommes quelque peu colère chez Nintendo Town. En effet, le jeu est annoncé comme traduit dans de multiples langues et notamment en français. Hors quelle ne fut pas notre mauvaise surprise de découvrir qu’il n’en était rien : le jeu est en anglais et il est tout simplement impossible de modifier la langue. Les menus sont succincts et c’est avec embarras et agacement que nous nous sommes plongés dans l’aventure avec une première impression négative.
Plongeon dans un monde en détresse :
Passée cette fâcheuse découverte, nous atterrissons dans un univers empreint d’un malaise certain. Les couleurs sont peu nombreuses, comme si l’ensemble du jeu avait été mis sous un filtre « sépia ». Original et propre, les graphismes s’avèrent être une bonne surprise. Parfaitement adaptés à cet univers tumultueux, ils permettent une immersion dans un univers peu commun dans les jeux vidéo.
Vous êtes au contrôle d’un jeune homme, Harry, maigre et souffrant de quelques problèmes respiratoires notoires (une toux persistante vous accompagnera tout au long de votre aventure, renforçant toujours davantage cette impression de saleté et d’ambiance malsaine dans un monde en perdition). La prise en main est aisée : vous avez le choix entre le déplacement du héros directement au joystick, ou bien utiliser une flèche pour vous mouvoir et sélectionner les différentes actions, comme si vous étiez sur ordinateur. Si le déplacement direct du personnage permet parfois un mouvement plus rapide de ce denier (qui peut réaliser une petite course), le jeu « à la souris » s’avère au final plus intuitif et plus simple. Les deux façons de jouer ont néanmoins le mérite d’exister. Notez aussi le fonctionnement de l’écran tactile, pas désagréable en mode portable.
La jouabilite s’avère accessible à tous : votre curseur indiquera rapidement ce qu’il est possible de faire avec tel ou tel objet : le saisir, l’actionner, ou le fusionner avec l’une de vos breloques. Votre inventaire ne sera jamais un grand fouillis : les développeurs ont fait le choix de limiter les objets à quelques uns, réduisant considérablement les recherches inutiles comme dans la majorité des points and click.
L’amour dans un monde en détresse :
L’histoire ne marquera pas forcément votre esprit : l’amour de notre petit héros gringalet, son désespoir pour retrouver l’être aimé… mais surtout et avant tout, un univers en perdition qui se déroule devant ses yeux (et de fait devant les votres !). En effet, le jeu peut se décomposer en multiples petites scènettes, entrecoupées par des temps de chargements un poil longuets. Chaque scène met alors en avant des séquences de tortures, des animaux dont les légendes les apparentent à la mort, des incantations et autres ossements en tous genres. De quoi vous dérouter les premières minutes, d’autant plus que le début du jeu met davantage l’accent sur la tortures, tandis que la fin de l’aventure devient plus « conventionnelle » avec des squelettes et des âmes en perdition (ou alors nous nous habituons à l’univers peut être !).
Ambiance-ambiance dans un monde en détresse :
La force du soft est véritable dans son atmosphère atypique et malsaine. En effet, les énigmes sont totalement inégales, certaines sont d’une simplicité incroyable tandis que d’autres demandent un véritable brainstorming pour en venir à bout. Mais cette ambiance, elle, pourrait bien vous marquer. Le joueur a presque l’impression d’être entouré de ces âmes en détresse, de ces animaux parfois effrayants, et quelle impression bizarre que de déambuler parmi des êtres touchés par la torture. Certaines scènes s’apparentent à de véritables tableaux et nous rappellent sans équivoque l’art présent en Europe au 15eme siècle. Il est fort probable que vous trouviez certainement des similitudes entre le jeu Apocalipsis et l’œuvre de l’Apocalypse de Saint Jean…
La musique, quant à elle, ne fait qu’amplifier l’immersion dans cet univers : pesante et subtile, elle colle parfaitement à cette ambiance putride.
S’amuser dans un monde en détresse ?
Globalement, jonglant entre des énigmes tantôt faciles, tantôt difficiles, le soft parvient à retenir le joueur grâce à son univers hors norme. La bonne jouabilité permet de ne pas trop se poser de questions à ce sujet, et il est simple de tenter beaucoup de choses jusqu’à parvenir à ses fins. En outre, le soft est entrecoupé de minis jeux, peu nombreux et simples, mais qui permettent de s’éloigner quelques instants des énigmes et du point and click traditionnel. Une bonne idée qui aurait pu être développée davantage, notamment pour renforcer la durée du vie.
En effet, malgré quelques énigmes difficiles, il ne vous faudra certainement que quelques heures pour attendre le panneau final. Comptez 5h environ pour clôturer Apocalipsis.
Apocalipsis Wormwood Edition est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch pour 10 euros environ.
Vous souvenez vous ?
Alors que Apocalipsis nous plonge dans un univers où règne la torture, le jeu reste tout de même relativement soft… l’histoire du jeu vidéo nous rappelle que certains développeurs n’ont pas eu cette délicatesse. Vous souvenez vous de « Chiller » sorti sur Nintendo NES dans les années 80 ? Nintendo Town vous propose une petite vidéo souvenir de ce soft polémique…
Conclusion
Apocalipsis parvient avec succès à tenir son drôle de pari : nous plonger dans un univers tortueux et oppressant, pour nous proposer un point and click et quelques énigmes plus ou moins simples. Si l’histoire ne restera pas dans les esprits et l’ambiance pourrait bien dérouter plus d’un joueur. Néanmoins, une durée de vie un peu trop faible, et une grossière erreur dans la présentation du jeu (le jeu n’est PAS traduit en français ! Textes et voix en anglais) pourrait bien en décevoir plus d’un. Fort heureusement, le jeu est proposé à petit prix sur l’eshop, et les textes sont peu nombreux.
LES PLUS
- Ambiance totalement atypique et décalée. Musiques, bruitages, graphismes... tout est présent pour vous mettre mal à l’aise.
- Bonne jouabilite, à la fois en mode dock et en mode portable.
- Prix raisonnable
- Présence de mini-jeux...
LES MOINS
- ... mais pas assez nombreux.
- Durée de vie un peu faible malgré un tarif correct
- Difficulté des énigmes inégale quelque soit l’avancée dans l’aventure
- Non traduit !