Bem Feito (Nintendo Switch) – Le test

Bem Feito, littéralement « bien joué » en portugais, est un jeu brésilien indépendant développé par oiCabie et édité par l’éditeur QUByte Interactive, que nous connaissons pour leur portage de jeux (très) rétros comme Radical Rex ou bien pour leurs portages de jeux brésiliens comme ici avec Bem Feito. Le jeu est disponible sur l’eShop pour quinze euros depuis le 9 novembre 2023. Que nous vaut ce petit jeu indépendant ?

Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un bon niveau en anglais est nécessaire pour jouer à Bem Feito.

Un jeu qui se présente comme une expérience

Bem Feito est un jeu difficile à expliquer sans vous divulgâcher le concept. Le jeu est un simulacre d’émulateur. Vous arrivez sur un menu qui vous permet soit des options peu utiles  comme consulter des mails ou le manuel du jeu, soit d’aller sur Garotron.

Cette console vous amène sur un simulateur de vie dans lequel nous incarnons Reginaldo, un jeune homme seul et isolé qui vit dans un monde 2D assurément rétro.

Chaque jour nous avons une liste de tâches à réaliser sur notre frigo. Nous allons devoir arroser les fleurs, aller pêcher, allumer sa console de jeu, etc. Les tâches sont répétitives mais elles font parties de l’expérience. Certaines quêtes sont grisées et sont compliquées à lire.

À chaque journée, nous allons croiser des inconnus avec lesquels Reginaldo va sympathiser. Nous allons rapidement remarquer que les tâches grisées sur notre to-do-list correspondent à des interactions à faire avec nos invités.

Allons-nous « passer du temps » avec eux ou bien allons-nous juste vivre notre vie en ignorant les tâches demandées ? Le cœur du gameplay se situe là-dessus et nous ne dévoilerons rien pour ne pas gâcher une expérience qui est malheureusement assez pauvre.

Le gameplay de Bem Feito nous fait penser à celui de Buddy Simulator 1984 en cherchant à se démarquer de la masse par un gameplay qui brise le quatrième mur. Malheureusement, même si la répétitivité fait partie de l’expérience, nous nous sommes ennuyés sur le jeu. Et pas qu’un peu.

Mais qui est finalement assez ennuyeux

Contrairement à son comparse précédemment nommé, Bem Feito a un gameplay assez morne qui évolue peu ou prou. Il y a quelques instants de curiosité et de tâtonnements, puis la suite de l’histoire ainsi que la morale se dessinent trop rapidement pour nous captiver.

Pour quinze euros, la durée de vie est famélique, que nous fassions une ou deux runs pour trouver les fins différentes. Une run se fait en moins d’une heure et l’intérêt est assez limité.

Toujours à titre de comparaison, Buddy Simulator 1984 pour dix euros nous propose une expérience de six à huit heures, avec un gameplay qui évolue au fil du récit.

L’intérêt du faux émulateur de console est aussi peu justifié, nous sommes loin d’un Inscryption qui nous propose un jeu dans le jeu dans un univers aussi délirant que cohérent. Nous avons parfois l’impression que Bem Feito est un jeu qui met les ingrédients pour créer une expérience unique mais qu’il les laisse tels quels sur le plan de travail.

Le jeu n’est pas tactile mais vu le peu de choses en termes de gameplay, que ce soit en mode docké ou portable, il n’y a pas vraiment de différence de confort. Bem Feito n’est pas traduit en français et un bon niveau en anglais (ou en portugais) sera nécessaire pour pouvoir y jouer.

Les graphismes sont intéressants avec ses teintes en noir et blanc. Malheureusement, le côté émulateur gêne le joueur et l’empêche de profiter pleinement de ce travail réussi. La bande-son est intéressante, surtout quand le son commence à se distordre, malheureusement, elle devient elle aussi répétitive.