Chez Nintendo-Town, nous avons l’habitude de tester tous les jeux d’où qu’ils viennent : que ce soit un petit développeur qui débute, un mastodonte qui enchaîne ou même une arnaque qui traîne sur l’eShop, nous pensons que notre vocation première est d’informer le joueur le mieux possible avant son possible achat. Nous sommes cependant tombés sur un cas unique qui nous amène à publier un article pour vous expliquer pourquoi nous ne ferons pas de test de Street Food Restaurant Owner, pourtant disponible sur l’eShop depuis le 17 avril 2025 au prix de treize euros.
Street Food Restaurant Owner fait partie de ces jeux qui pullulent sur l’eShop depuis quelques mois. Peut-être les avez-vous déjà vus en traînant sur la boutique Nintendo, avec leur image de présentation IA, leur concept accrocheur, leurs promotions qui ne s’arrêtent jamais, et surtout leurs similitudes très prononcées en termes de graphismes ou de gameplay. Nous tombons par exemple facilement sur trois jeux qui se ressemblent trait par trait. Nous pouvons citer après une très rapide recherche sur l’eShop : Trade Em Up: TCG Empire Shop de BURLEAGames, Trading Card Shop Simulator de Nostra Games et TCG Empire: Card Shop Simulator de COOLDevs (il en existe d’autres comme ici ou là) qui sont tous sortis sur une période de quatre mois.
Comme vous pouvez le voir sur ces trois images de présentation tirées des trois premiers jeux cités… Il y a des similitudes assez frappantes en termes de props (objets), textures, et parfois même de personnages. Ce problème ne se limite d’ailleurs pas aux simulateurs de boutiques de cartes. Nous avons par exemple eu droit à Barista Simulator 2025 le 11 avril et Barista Coffee Simulator trois jours après… Et dont l’un est développé par BURLEAGames. Nous pouvons aussi citer SchoolBoy Simulator et Schoolboy Escape, sortis respectivement le 10 et le 11 avril par deux développeurs différents… dont COOLDevs. Et nous finissons cette liste très courte (car il en existe des dizaines) par Street Food Restaurant Owner et son clone Fast Food 2025 Simulator, sorti avec un seul mois d’écart.
Tous ces clones qui rendent les recherches de jeux compliquées (tous ces jeux sont mieux référencés que certaines pépites de développeurs indépendants), ne sont pas en réalité que des clones. Après quelques recherches sur Internet, nous avons découvert grâce au YouTubeur SwitchStars (source ici, traduction automatique française) que ces jeux font partie d’un vaste réseau d’escroquerie qui vole le contenu des développeurs pour le publier sous divers noms. Nous pouvons citer notamment le développeur solo Steelkrill qui a vu des clones de son jeu (source ici), The Backroom 1998, sortir sur console sous d’autres noms et sans son consentement. Après quelques recherches, SwitchStars a découvert que toutes ces entreprises mènent pour l’instant à un seul homme, Dumitru Chetrusca, qui possède plusieurs de ces sociétés. Ce dernier s’est d’ailleurs mis à récupérer le nom de certains éditeurs afin de contacter des développeurs et de les arnaquer. Plusieurs développeurs indépendants, comme les Mexicains de Matrixcore Studio, rapportent que leur studio a été contacté par l’entreprise. Le problème concerne majoritairement l’eShop mais aussi le PS Store.
Bien que le lien entre Nostra Games (développeurs de Street Food Restaurant Owner) et le reste de ces entreprises ne soit pas clairement établi, il y a de fortes suspicions autour de Nostra Games qui figure dans la liste des éditeurs à éviter. Après quelques recherches de notre part, nous avons découvert que Nostra Games, enregistré à Chypre (pays de l’Union Européenne qui présente une fiscalité très avantageuse), était rattaché à Papcorp Services Ltd. Cette société possède plus de cent trente entreprises aux dénominations diverses dont il est difficile de voir toutes les ramifications. Certaines des sociétés exploitent des noms d’entreprise « connues », comme Speedpay Solutions Ltd., ancien nom d’un service rattaché à Western Union et racheté en 2019 par ACI Worldwide ou Verdanix Capital Ltd. qui ressemble très étrangement au cabinet de conseil britannique Verdantix, d’autres sociétés semblent pour l’instant n’avoir aucune activité, et, au milieu de tout ça, notre cher Nostra Games Ltd, développeur de Street Food Restaurant Owner (source : registre du commerce de Chypre).
Même si à notre échelle nous ne sommes pas capables de comprendre et de percer toutes les ramifications autour de Nostra Games, le soupçon est trop important pour qu’on puisse réaliser le test d’un de leurs jeux., alors que nous avons reçu une clé pour le tester. Nintendo-Town est fermement opposé au vol des développeurs qui met en péril leur travail mais qui pénalise aussi le joueur. Pour ces raisons, nous avons décidé de ne pas écrire de test de Street Food Restaurant Owner.
Merci de votre compréhension.
Bravo à vous ! Il est clair que depuis plusieurs mois voir années ce genre de pratique devient de plus en plus envahissante ! Il va falloir à un moment donné que Nintendo Sony et les autres s’intéressent fortement à ce problème qui empoisonne les développeurs mais aussi les joueurs !!
si the big N, et les autres sur leurs plateformes respectives, faisaient un peu le ménage je crois qu’ils seraient surpris de constater que ça favorisera les dépenses (au profit de vrais développeurs).
Aujourd’hui, tu lances truc-shop… et t’abandonnes assez vite tellement c’est saturé de crasses.
Belle enquête !
Effectivement, l’eshop dégueule littéralement de ces jeux clones de qualité médiocre. Autour de 19,99 euros estampillés à -90% de remise dès le day 1, ce qui les ramenent à moins de 2 euros, ils ne les valent même pas à ce prix là.
Je me demande comment dans le lot, parce que je doute très fortement que quelqu’un teste et approuve ces jeux en interne chez Nintendo, certains soient 100% safe pour les jeunes joueurs…
C’est quand même sidérant qu’on puisse laisser passer ça, sans parler du fait que leur plateforme devient illisible avec tous ces titres qui noient les vrais jeux dans un océan de détritus.
Bonjour !
Attention, Nintendo propose un espace de vente, il ne valide que le jeu techniquement (il n’a pas de faille, il tourne bien, etc) il ne valide pas le contenu.
pour le contenu, c’est l’organisme PEGI qui s’en charge.
Si le jeu est techniquement propre et passe le PEGI, Nintendo ne peux pas interdire la publication.