Bien que les fans s’impatientent à la barre, Capcom décide d’ouvrir un peu plus la licence Ace Attorney aux joueurs. Longtemps resté exclusive aux plate-formes portable Nintendo, une trilogie HD réunissant les 3 premiers jeux Ace Attorney est disponible depuis 2013 sur mobile. Cette même trilogie a ensuite été proposée sur eShop 3DS en 2014. Et comme ce n’est pas suffisant, le coup de grâce arrive dès cette année avec l’annonce de cette compilation sur PC, PS4 et XBOX ONE. Les joueurs Switch peuvent se rassurer Capcom ne nous oublie pas et cette compilation nous parviendra dès le 9 Avril sur eShop en anglais dans un premier temps mais un patch Français est déjà confirmé par l’éditeur. Nous avons déjà pu lancer cette compilation Switch depuis la version Japonaise du titre déjà disponible. Il est temps de passer aux aveux.
La trilogie Phoenix Wright portable et TV!
En 2001, Capcom proposait au Japon sur GBA le premier opus d’une série de jeu d’Avocat dans le genre Visual Novel. Le succès et la popularité n’aura été que grandissant de ce fait, la série a vu naître à ce jour 6 opus principaux sans compter les spin-off et cross-over. L’occident aura connu le premier opus un peu plus tardivement sur DS en 2005 avec une localisation prise en charge par Nintendo dans toutes les langues. Les 3 opus suivants sont ensuite parus dans la foulée sur DS tous traduit chez nous. C’est après le 4ème opus de la série que la localisation de la série est prise en charge par Capcom qui se contente depuis d’une localisation uniquement en anglais. Depuis, les fans prient nuit et jour pour une traduction intégrale. Ceci dit, nous ne sommes pas là pour écrire un dossier complet sur la série. Aujourd’hui, il s’agit de parler de l’arrivée de la première trilogie Ace Attorney Phoenix Wright sur Switch ! Trilogie qui semble, selon les premiers résultats d’enquêtes, signer le retour de la série dans nos langues ! On se permet toutefois une réserve pour le moment dans le sens où notre version ne proposait encore que le Japonais et l’Anglais et que l’éditeur a annoncé le fameux patch FR pour cet été.
Pour les fans de Nintendo et de l’éditeur Capcom, le personnage de Phoenix Wright n’est peut être plus un inconnu au bataillon. Il est le héros de la licence Ace Attorney et désormais illustre avocat que la défense qualifie d’ailleurs de “légende” dans les récents opus de la série. Il n’a pas toujours bénéficié de cette notoriété et Ace Attorney: Phoenix Wright Trilogy HD est d’ailleurs une compilation des 3 premiers jeux de la série présentant les débuts de notre héros dans le métier. Pour certains il s’agit encore à ce jour des 3 meilleurs jeux de la série notamment le fameux 3ème opus concluant cette trilogie. Pour en revenir au commencement, Phoenix Wright n’a encore aucune expérience du barreau. Il travaille à l’agence Fey & Co sous la tutelle de sa supérieure et fondatrice du cabinet, Mia Fey. Un jour, Paul Defes (oui, ceci est un jeu de mot sponsorisé par Capcom et Nintendo), un des amis les plus proche de Phoenix Wright, est accusé du meurtre de sa petite amie. Il ne faudra pas en dire plus à Phoenix pour qu’il se saisisse du dossier et décide de prendre la défense de son ami. Il se retrouve à l’audience face au procureur Victor Boulay, second jeu de mot que l’on vous souligne et qui témoigne de l’humour des jeux Ace Attorney. Notez que l’on reprend les noms de la version DS en Français et qu’ils sont donc officiels. De fil en aiguille, vous finirez par faire éclater la vérité et obtenir un verdict “Non coupable” pour votre ami. Cette première affaire n’est pourtant que le commencement de la carrière de Phoenix Wright. Notre héros continuera à prendre la défense de nombreux personnages haut en couleur mais toujours accusés à tord de meurtre. A vous de mener l’enquête, constituez votre dossier pour les procès, interrogez les témoins et faites éclater la vérité devant la cour. Chaque affaire est magnifiquement écrite avec tous les aspects dramatiques liés aux histoires des différents personnages sans pour autant jouer dans la surenchère et en proposant l’humour “Ace Attorney” qui vous fera toujours vivre tout ça dans la bonne humeur. Phoenix Wright devra également faire face à des procureurs toujours plus coriace et vous aurez bien du mal parfois à convaincre le jury. A la fin de cette aventure, nul doute que beaucoup de visages vous manqueront tant les récits vécus dans cette trilogie vous auront marqué. Vous aurez peut être même cette envie de rallumer vos 3DS afin de vivre la seconde trilogie de la série disponible sur la petite portable de Nintendo et vous prendrez plaisir à retrouver certains de ces visages. Si vous ne connaissez pas du tout la série et que vous souhaitez vous essayer au genre, Ace Attorney Trilogie sera certainement la meilleure porte d’entrée pour vous. D’autant plus que la version Switch vous permettra de vivre tout ceci n’importe où et n’importe quand !
Objection votre honneur !!!
Pour ceux qui débute avec cette Trilogie, celle-ci vous permettra de découvrir et vous familiariser avec toutes les mécaniques de base de la licence Ace Attorney. Après tout, cette première trilogie pose les fondements même de ce qu’est la série aujourd’hui. Puis dans une tout autre mesure, commencer avec cette trilogie vous permettra de mieux saisir les différents clin d’oeil à celle-ci présents dans les récents jeux. L’expérience Ace Attorney se résume souvent à un jeu vous proposant de vivre et résoudre 4-5 affaires de meurtre. Chaque affaire représente du coup un chapitre et chaque jeu est ainsi divisé en environ 5 chapitres. Ce qui signifie que cette trilogie vous proposera une bonne quinzaine de chapitres à jouer, chacun vous proposant un récit allant d’une bonne heure à une demi-dizaine d’heures de jeu soit une durée de vie plus que raisonnable dans le genre. Plus vous avancez dans les jeux et plus les affaires deviennent complexes et longues. Chaque affaire vous propose une expérience divisée en 2 grandes phases : une phase d’investigation puis une phase de procès. Sachant qu’en avançant dans le jeu, un chapitre nécessitera de répéter plusieurs fois ce cycle de jeu avant de pouvoir arriver à une conclusion. Effectivement, à un certain point des différents jeux, faute d’élément tangible la cour peut être ajournée et il s’agit d’enquêter plus en profondeur afin d’être prêt pour le prochain passage à la cour.
Durant les phases d’investigations, on se déplace à travers de nombreux lieux liés à l’affaire en cours. On a la possibilité de fouiller le décor en 2D. On déplace alors un curseur sur la scène et on appuie sur la touche d’interaction afin que Phoenix fouille et donne son avis sur la chose. Certains des éléments que l’on examine devient ainsi une pièce à conviction conservée dans votre dossier. Discuter avec les témoins et autres personnalités liés à l’affaire en cours est également un élément important de votre investigation. Cela vous permet de recueillir des informations parfois indispensable à la compréhension et à l’avancée de votre enquête mais surtout parfois d’obtenir de nouvelle pièces à conviction. En progressant dans la trilogie, de nouveaux éléments de gameplay s’ajoute à cette base d’enquête. Notamment, les psyché-lock qui sont des barrières spirituelles. Il arrive qu’un personnage tente de cacher un terrible secret lié à l’affaire en cours et que s’il en dévoile les éléments, cela puisse changer de manière drastique votre façon de voir les choses. Lorsque ce genre de témoin apparaît, non seulement celui-ci ne parlera pas des masses mais vous verrez cette tentative de garder le silence représenté par des chaînes enrobant le personnage et verrouillé par des cadenas. En vérité personne ne voit ces cadenas et clés chaînes. Phoenix Wright arrive à les apercevoir car il possède un Magatama que lui prête son assistante et médium Maya Fye. C’est pour cela que l’on parle de barrière spirituelle, ce genre d’élément donne un côté assez mystique à tout cela. Au-delà de ces éléments mystiques, certaines enquêtes vous proposeront des éléments plus scientifique avec des décors à asperger de Luminol afin de déceler des traces de sang ou des relevés d’empreintes par exemple. Des éléments qui vous aideront à gagner en immersion dans ces phases d’enquêtes.
Vient ensuite les phases de procès, ces phases qui font toute la signature et l’originalité de la licence. Enfilez votre veste et mettez votre badge d’avocat, il est tant de faire face au procureur et convaincre le juge ainsi que la cour. Les procès vous proposent surtout de lire les déclarations des témoins, y trouver la faille qui vous permettra d’émettre une objection accompagné d’une preuve à l’appuie. Mettons que le témoin affirme avoir vu la scène et que la victime soit décédée à 18h. Cela contredit le rapport d’autopsie que vous a livré l’inspecteur Dick Tetiv mentionnant sans détour le décès de la victime à 14h. Notre exemple n’est pas forcément une reprise direct sur une affaire du jeu, on souhaite simplement vous donner un exemple inspiré du jeu sans forcément vous spoiler le titre. Cette contradiction est une faille et il s’agit de savoir si la police à mal fait son travail ou si le témoin est tout simplement en train de mentir. Il s’agit là d’un cas classique de procédure avec même à l’époque la possibilité de maintenir un bouton et crier “Objection” dans le micro de la DS pour que Phoenix Wright s’exécute en présentant la pièce à conviction. A l’heure actuelle, pas de micro, il s’agit juste d’appuyer sur les différentes touches prédéfinies. Il arrive un moment où les témoignages ne présentent plus de contradictions évidentes et vous amène à douter de votre capacité à défendre votre client. Il ne faut toutefois pas abandonner et profiter des interrogatoires pour presser chacune des déclarations du témoin. En insistant suffisamment, vous pourriez faire ressortir des détails qui peuvent paraître insignifiant mais modifie drastiquement un témoignage et permet de faire ressortir une contradiction que vous pouvez utiliser pour retourner la situation. C’est ce genre de suspens qui vous attend à travers les procès du jeu. Mais on peut difficilement vous décrire au final, le plaisir de voir un témoin paniquer ou bien le procureur mis à mal par vos déductions.
Ace Attorney est une série définie comme un jeu d’Aventure et Visual Novel. Les phases d’investigations et les lignes infinies de texte à lire peuvent effectivement nous faire penser cela. Et ce ne sont pas quelques phases de fouilles qui changeront la donne. Certains peuvent même se lasser de tout ces mots et on ne cachera pas que certaines investigations sont trop longues et nous motivera plus à prendre une pause en plein milieu d’une enquête. En revanche, les phases de procès misent sur la présentation des preuves, la pression des témoins et la réalisation globale de tout cela pour jouer dans l’originalité. Dans le genre sur Switch, la trilogie Phoenix Wright est certainement une des expériences les plus interactives et dynamiques que nous ayons surtout durant les procès. On en vient parfois à attendre ces procès avec impatience et à trouver que les investigations cassent totalement le rythme d’une affaire, ce qui est un constat assez dommage. Ce qui rend les procès si jouissif c’est effectivement le gameplay interactif que nous propose Capcom. On se doit de réfléchir en tant que Phoenix Wright face aux déclarations des témoins prêt à s’engouffrer dans la moindre faille dans le dit témoignage. Ces phases nous permettent véritablement d’être proche de notre héros et de nous mettre à sa place. Au-delà de cela, c’est également la mise en scène des procès qui nous a charmé. Capcom décide de jouer sur les sprites 2D dynamiques, sur les bruitages ainsi que ses personnages haut en couleur pour donner du punch à ces phases. Lorsque l’on lance une “Objection”, on peut par exemple voir Phoenix taper violemment sur la table puis sortir une feuille représentant potentiellement la pièce à conviction qu’il présente à la cour. Dans le second jeu, le procureur Fanziska Von Karma vient équipé d’un fouet qu’elle n’hésite pas à utiliser sur les témoins, le juge et même sur vous même lorsque quelques chose la contrarie ou simplement pour son simple plaisir. Puis dans la vie réelle, un procès se veut solennel et chacun vient proprement à l’audience. L’humour Ace Attorney c’est également de faire venir les différents témoins et personnages tels qu’ils sont. Un magicien de cirque accusé de meurtre viendra donc tel qu’il est et se permettra même de faire quelques tours en pleine audience. Chose inimaginable, mais faisant partie de l’humour Phoenix Wright, puis les différentes animations des sprites de tout ce petit monde nous permettra toujours d’apprécier chacune des audiences du jeu. Le climat étant toujours de voir les moments où le procureur adverse est dans la mauvaise passe et surtout lorsqu’un témoin présente son vrai visage et pète complètement les plombs en passant aux aveux. Les musiques sont également une merveille auditive et accompagne magnifiquement les audiences. Alors que le mystère et la douceur règne dans les prémices d’une audience, la musique gagne en intensité lorsque l’on émet une objection et surtout lorsque la pression et la conclusion arrive. La musique elle-même nous motive à continuer et faire la lumière sur les affaires !
Comme beaucoup de Visual Novel Japonais, la réalisation globale est en 2D cel-shading. Rappelons que la première trilogie a vu le jour sur GBA et que la réalisation 3D était peut être encore délicate à ce moment. La version Switch propose une version HD de tout cela avec un rendu un peu plus moderne en jouant surtout sur les couleurs et un lissage globale de tout ça plus que sur une refonte complète. L’expérience est du coup plus agréable à l’oeil sur Switch en portable comme en TV si l’on compare à la version initiale GBA ou/et DS. Pourtant, on se rend bien compte que le travail est assez fainéant surtout que cette trilogie HD est déjà disponible depuis plusieurs années sur smartphone. Ce qui signifie qu’il ne s’agit que d’un banal portage vers la Switch. Pourquoi le titre a-t-il mit autant de temps à être porté sur Switch? Mystère. D’autant plus que l’on peut dire la même chose sur la bande sonore du jeu qui n’a eu aucune véritable forme de modernisation ou arrangement, si ce n’est le thème inédit de l’écran titre de la trilogie. Aussi, certains éléments des récents opus de la série aurait certainement pu être inclus ici afin de moderniser un minimum l’expérience de cette première trilogie. On parle notamment par exemple de pouvoir remonter les dialogues et relire les dernières lignes de textes que nous avons eu. Aucune trace de cette bête fonctionnalité ici. On espère du coup que vous avez une bonne mémoire dans le cas où vous prévoyez de faire une grande pause dans une affaire. Le cas échéant, vous pourriez ne plus savoir où vous en étiez. D’ailleurs, cette trilogie ne présente également aucune forme de doublage, si ce n’est les classiques mots comme “Objection”. On peut tout juste modifier le volume des bruitages et de l’OST, régler les paramètres de défilements de texte, les effets de certaines animations, la vibration des manettes et la transparence du fond du bloc dans lequel apparaît le texte des dialogues. Aussi, cette version Switch est jouable avec les touches de joycon mais aussi au tactile en mode “Portable”. Reste tout de même à dire que c’est assez ridicule comme bonus et que ça fait peu d’argument pour motiver les fans à repasser à la caisse. Surtout en l’état avec une traduction uniquement Japonaise et anglaise du jeu. On peut rester modeste en disant qu’à 30 euros la compilation HD, on se retrouve avec 3 jeux de qualité en 1. Surtout que l’éditeur aurait très bien pu choisir de ne montrer aucune honte en proposant le tout à un prix fort comme se le permettent certains éditeurs sur Switch. Pour ceux qui ne connaissent pas Ace Attorney, que l’anglais ne pose pas de problème et qui recherche un jeu de Visual Novel de qualité, avec une bonne écriture et des personnages attachants, on ne pourra que conseiller de franchir le pas sur Switch et de découvrir la trilogie. Pour ceux dont l’anglais est le principal obstacle, si l’on en croit les bruits de couloir tout n’est qu’une question de temps donc patience.
Conclusion
Pour peu que vous soyez fan du genre Visual Novel avec de belles enquêtes, de l’humour, des mystères, du suspens ainsi que des personnages attachants et haut en couleur, alors il n’y a aucune raison pour nous de douter que l’expérience Ace Attorney Trilogie saura vous convaincre sur Switch d’autant plus si vous n’avez jamais approcher de près ou de loin la série. De belles heures d’aventures vous attendent et il ne faudra pas être timide face à la cour. Soyez confiant et présentez vos preuves avec conviction en balançant de vive voix un grand “Objection!” en plein milieu de votre salon ou dans le métro afin d’attirer l’attention de votre entourage puis les amener à découvrir et potentiellement apprécier Ace Attorney!
LES PLUS
- - Les 3 premiers Ace Attorney en 1 titre !
- - Une grosse durée de vie du coup !
- - Lissage HD et couleur agréable à l’oeil
- - Les animations des Sprites 2D des personnages
- - Une bande sonore inoubliable !
- - Le scénario et la qualité d’écriture !
- - L’humour Ace Attorney
- - Les personnages du jeu et leur personnalité !
- - Les phases de procès interactive et dynamique
- - La détresse et les aveux des véritables coupables !
- - “Objection”, “Un instant”, “Prends ça” !
- - Les phases de psyché-lock
- - Relever les empreintes ou passer du Luminol
- - Expérience similaire en TV et Portable
- - Avec du tactile possible en Portable !
- - 30 euros la compilation, c’est raisonnable
LES MOINS
- - Travail de fainéant
- - Qui a pris du temps avant de débarquer
- - On aurait aimé quelques modernisations
- - Autant sur le plan visuel que sur le gameplay
- - Plus d’arrangements sonores n’auraient pas été de trop
- - Les phases d’investigations peuvent casser le rythme
- - Peut rebuter ceux qui n’aiment pas lire
- - Pas de doublage pour ceux-là
- - Les options facultatives anecdotiques
- - Où est le fameux “patch” pour la VF?