Zombie Rollerz: Pinball Heroes (Nintendo Switch) – Le test

Roguelite, tower defense et flipper en ménage à trois. Improbable, n’est-t-il pas ? D’autant que le billard mécanique, jadis indissociable d’une soirée réussie, ne draine plus désormais que des flux bientôt taris, d’amateurs nostalgiques qui, s’ils ne sauraient retrouver sur console les sensations procurées par la borne d’hier, s’y rabattront peut-être dans l’espoir d’initier à ces joies désuètes, un rejeton réfractaire, une copine indigne. Zombie Rollerz Pinball Heroes tâche ainsi d’élargir son public traditionnel en faisant valoir sa pièce maîtresse, le populaire dévoreur de chair humaine, le putréfié, l’infecté, en un mot comme en cent : l’adulé mort-vivant. Pari réussi ?

Un flipper énervé

Sur une carte se dévoilant au fur et à mesure, le jeu nous place aux commandes d’un personnage à déplacer selon les cases disponibles, jusqu’à croiser la route d’un ennemi, d’une maison, d’un trésor ou d’autres petites surprises encore. En gros le b.a.-ba du tactical rpg, bien qu’un peu allégé et se renouvelant constamment, heureusement d’ailleurs car recommencer, nous allons. Souvent.

Recommencer quoi, au juste ? Mais le voyage de notre héros, voyons. Un guerrier épris de justice s’étant fait le serment d’éradiquer l’infâme peste qui, petit à petit, réduit l’humanité à l’état de zombies. En dépit d’un scénario plutôt bateau, les dialogues, intégralement traduits en français et parsemés de nombreuses touches d’humour, tendent à démarquer le titre de ses concurrents, certes peu nombreux à tenter pareil mélange des genres.

Sitôt un ennemi rencontré, le jeu se mue en effet en un flipper des moins orthodoxes, consistant à envoyer notre bille valser contre les hordes adverses au sein d’une arène, à grands renforts de pressions frénétiques sur les gâchettes L et R. Les dégâts s’accumulent et l’élimination s’ensuit, avant que d’autres de leurs comparses n’arrivent à la rescousse.

Please insert coin

A l’usure cependant, les affrontements se révèlent plus ardus qu’attendu, roguelite oblige.  Perdre, puis redémarrer, fait ainsi partie intégrante de l’expérience. Quid alors des compétences, pièces d’or et diverses améliorations glanées durant les phases d’exploration ? N’espérez pas toutes les conserver en cas de game over ; il faudra n’en garder qu’une et une seule, à l’aune d’un nouveau run. Cruel dilemme, tant certains items s’avèrent primordiaux en combat afin d’engranger de l’expérience et de monter en niveau, à l’instar du totem de feu ou du lancer de billes démultipliées. De quoi varier les plaisirs malgré la répétitivité, prégnante à la longue.

Aussi maximise-t-on son score, qui se traduit par les gains de niveaux successifs, en résistant le plus longtemps possible. Et ce, sans qu’il n’en coûte un centime au joueur – contrairement aux machines d’antan ! En contrepartie, l’effort à fournir s’en trouve accru puisqu’il faut en outre préserver sa base des assauts ennemis – c’est là qu’intervient la composante tower defense du soft. D’où la nécessité d’intelligemment truffer la zone de jeu, de pièges et systèmes d’attaque et de défense. Un joyeux bordel, lorsqu’une fois suffisamment d’énergie accumulée, l’on peut enfin déclencher ces mécanismes, en sus d’offensives dévastatrices – multi-billes, pluie de boules incandescentes, totems enflammés et autres vicelardises.

Concernant nos points de vie, ceux-ci s’amenuisent à mesure que les vilaines bestioles nous atteignent ou se rapprochent des flippers, au moyen desquels nous pouvons toutefois les frapper, ainsi qu’à chaque bille passée entre les mailles du filet. Bref, la vigilance reste de mise pour qui compte mener à terme cette épopée d’une bonne dizaine d’heures, s’enrichissant de deux modes de difficulté et de personnages supplémentaires à débloquer. Un contenu honnête au regard de l’investissement initial de 14€99.

Un jeu qui fait tilt

Du côté des graphismes, Zombie Rollerz Pinball Heroes tout en cell-shading, s’en tire honorablement avec ses couleurs chatoyantes qui agrémentent joliment les plateaux de flippers modélisés en 3D, très convaincants, sur lesquels nous passons le plus clair de notre temps. Les animations s’inscrivent dans cette même veine.

La bande-son quant à elle, peine à séduire sur le long terme : trop classique, trop redondante, nos écoutilles frisent la saturation. Nous ne nous attarderons pas non plus sur les bruitages, typiques.