“A l’attention du Père Supérieur au Vatican,
Mon Père, j’ai bien pris la route avec ma sœur Viktoria et son mari Nikolay pour me rendre dans le village de Sevit Kotar. Hélas, peu après notre arrivée, ma sœur a disparu et le contact avec les habitants est difficile, tout comme l’accès au prêtre du village est compliqué. Je reviendrai vers vous bientôt, dès que mon beau-frère et moi aurons résolu toute cette affaire,
Votre dévoué serviteur devant Dieu, Benedek”
Ni Dieu, ni maître
Voilà en une courte lettre de quoi mettre le joueur dans l’ambiance de Saint Kotar. Il s’agit d’un point’n click à l’ancienne dans lequel notre héros Benedek et son beau-frère Nikolay vont devoir tout mettre en œuvre pour retrouver leur sœur et épouse dans un village perdu au fin fond de la Croatie et dans une ambiance lugubre teintée de religion, de croyances païennes, d’occultisme et de secte cannibale.
Comme dans tout point’n click qui se respecte, chaque décor est à fouiller dans le but de trouver, soit des indices qui aideront à la compréhension de l’ensemble, soit des objets qui, combinés à d’autres, nous permettront de résoudre des énigmes. Les décors sont particulièrement beaux et bien travaillés et donnent au jeu une ambiance sombre et froide qui retranscrit bien la peur et l’angoisse des protagonistes.
Sur le plan du son, c’est très minimaliste, des nappes de piano, mais surtout des personnages qui sont tous doublés en anglais. Les voix anglaises font le boulot sans plus, mais les sous-titres sont en français donc sur le plan de la compréhension tout va bien.
L’histoire va emmener le joueur à explorer ce petit village de Croatie qui fait beaucoup penser à un village des Carpates dans lequel aurait vécu Dracula. Les habitants de ce village sont, soit des incultes, soit des gens tellement pieux qu’ils sont complètement bloqués dans leurs croyances. Entre les superstitions, la foi aveugle et un repli complet sur eux-mêmes, les villageois ne font vraiment pas bonne impression.
Ni Seigneur, ni prophète
Une des caractéristiques des jeux point’n click, ce sont les allers-retours qui sont très nombreux entre les différents tableaux. Une indication donnée par un personnage prendra tout son sens un moment plus tard quand le joueur traversera à nouveau une zone déjà explorée.
Les mécaniques de gameplay sont sans surprise elles aussi. Une pression sur la gâchette gauche permet de visualiser grâce à des petits cercles blancs tout ce qui est interactif dans la zone donnée. Si un œil apparaît, il faut observer l’objet de près. Si une roue crantée apparaît, cela indique qu’il va falloir combiner un objet avec l’élément désigné. A noter, qu’il est possible par moment de switcher d’un personnage à l’autre pour suivre l’histoire depuis un second point de vue, soit le moine Benedek, soit son beau-frère Nikolay.
L’histoire du jeu Saint Kotar est très intéressante pour tous les amateurs de frisson et d’horreur. Le seul souci est le rythme plutôt lent du jeu et les nombreux dialogues qui ponctuent la progression. Très souvent, lors des phases de discussion, le joueur a le choix entre plusieurs réponses. Le souci est qu’il faut passer en revue les trois ou quatre possibilités pour pouvoir mettre fin au dialogue. De même, le nombre de points d’attention par tableau est très élevé à certains moments. Devoir observer une dizaine de tombes dans un cimetière est assez fastidieux, mais cela fait partie du jeu. Il faudra une bonne dizaine d’heures pour en voir la fin et comprendre le fin mot de cette histoire macabre.
Conclusion
Saint Kotar est un très bon représentant des jeux point’n click. Entre des graphismes particulièrement réussis, une ambiance sonore sobre mais efficace et une durée de vie conséquente, ce jeu remplit parfaitement son cahier des charges pour les amateurs d’histoire d’épouvante. Les quelques problèmes de rythme ne gâchent en rien le plaisir de jouer. Et si vous aimez ces ambiances sombres et malsaines, nous ne saurons que trop vous recommander un film d’horreur polonais “l’Abime de l’Enfer” sorti sur Netflix en 2022.
LES PLUS
- Des graphismes soignés
- Une bande son efficace
- Une histoire intéressante
LES MOINS
- Un rythme très lent
- Le système lourd de questions réponses