Les jeux d’horreur, comme les films, sont souvent adressés à un public niche qui cherche frissons et angoisses pour leurs longues soirées d’automne. Que nous donne Devil Inside Us: Roots of Evil, développé par les Brésiliens de Mr.Skull Game et disponible au prix de quinze euros sur l’eShop depuis le 25 janvier 2024 ?
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un niveau moyen en anglais est nécessaire pour jouer à Devil Inside Us: Roots of Evil.
Un jeu aux belles intentions…
Devil Inside Us: Roots of Evil est un jeu d’horreur à la première personne. Nous incarnons Aughust Heylel, un prêtre exorciste reconnu par le Vatican et qui va devoir, par deux fois (en 1984 et en 2020), aller dans une maison isolée pour chasser les démons.
Le gameplay est à la fois simple et accessible, et même les néophytes des jeux d’horreur pourront prendre en main l’expérience. Nous nous déplaçons dans une maison que nous devons fouiller, armé de notre croix.
Notre prêtre est âgé donc il se déplace lentement. Nous avons une barre d’endurance qui s’épuise vite mais qui peut être rechargée à l’aide de pilules caféinées. En nous déplaçant dans la maison, en trouvant des clés et d’autres mots, nous croiserons parfois la route de créatures démoniaques. Pour lutter contre ces esprits malveillants, nous devrons leur montrer la croix du Christ suffisamment longtemps pour les repousser. Nous aurons aussi des objets ensanglantés (comme une jambe de bébé) à exorciser, toujours à l’aide du crucifix.
Nous avons une endurance de foi qui se recharge grâce à des chapelets. Nous avons finalement de la vie (quand les démons nous attaquent) qui, elle aussi, se recharge à l’aide de trousses de soin. Nous trouvons ces trois objets en fouillant la maison, à des endroits plus ou moins cachés (dans un placard, sur une statue, etc.).
Le gameplay évolue légèrement pendant le récit, et sans divulgâcher, nous allons aller de plus en plus loin dans les cauchemars du prêtre avec une gestion de la foi qui devient progressivement critique.
Devil Inside Us: Roots of Evil est un jeu dans le ventre mou, avec des qualités indéniables, mais aussi des défauts prononcés qui sont aggravés par un portage catastrophique. Dans le positif, le jeu apporte des bases intéressantes et un univers angoissant. Le jeu oscille bien entre les phases narratives, les phases de recherche et celles destinées à l’angoisse.
Les quelques jump scares sont bien placés ce qui nous permet de vivre une histoire sans pour autant être en permanence effrayés. La montée en tension est réussie, avec une fin qui plaira aux habitués du genre, et une gestion qui peut rapidement devenir angoissante. Le jeu est intégralement doublé, ce qui permet aux joueurs de s’immerger plus rapidement dans l’expérience.
… Mais gâchées par une technique désastreuse et un portage raté
Malheureusement, Devil Inside Us: Roots of Evil est limité par sa technique et un gameplay souvent obscur. Le fait de jouer un personnage âgé est parfois, malgré le concept assumé, ennuyeux. Nos mouvements sont longs et nous avons l’impression, surtout pendant les phases de recherche, de perdre du temps. Les phases de fuite ou de combat avec les démons sont lentes à cause de notre incapacité à nous déplacer et perdent en plaisir (comme en frisson) manette en main. Par ailleurs, si nous comprenons que notre personnage soit lent en 2020 à 74 ans, pourquoi l’est-il en 1984, soit à 38 ans ?
La gestion des ressources peut aussi être frustrante et mal amenée. Nous avons connu de longues phases où, faute de chapelets pour recharger notre foi, nous avons posé notre manette en allant faire autre chose pour récupérer de quoi avancer dans le récit. Ce n’est pas forcément le mieux dans un jeu où nous devons être tenus en haleine.
Le portage sur Nintendo Switch est catastrophique et nous avons connu plusieurs bugs handicapants. Nous avons eu par exemple des clés indispensables pour la suite de l’aventure qui avaient disparu ou encore des objets à exorciser qui ne réagissaient pas à notre chapelet. Il n’est jamais agréable de chercher pendant vingt minutes la solution pour s’apercevoir finalement sur Internet que tout est une question de bug. Ces bugs se résolvent en relançant le jeu, cela reste malgré tout très frustrant.
Graphiquement, le jeu est pixelisé et pique les yeux à certains endroits. Dans un jeu où le décor est important, où nous devons être en symbiose avec notre personnage pour mieux frissonner, ces détails nous sortent du récit.
La durée de vie de deux heures (tout dépend des bugs que vous rencontrerez…) sans aucune rejouabilité est assez faible pour le prix de quinze euros. Par ailleurs, même en promotion, avec un tel portage, nous avons du mal à vous recommander le jeu sur Nintendo Switch. Le jeu n’est pas traduit en français et un bon niveau en anglais est requis pour comprendre les quelques cinématiques ainsi que les lettres laissées çà et là dans la maison.
La bande-son est intéressante et le doublage apporte quelque chose… Cependant, le comédien semble parfois peu crédible dans son rôle. Ceux qui ne comprennent pas l’anglais pourront se laisser bercer, alors que les anglophones, même ceux du dimanche, pourront sentir que le comédien lit parfois son texte, ce qui là encore pénalise le joueur.
Nous vous joignons une vidéo des trente premières minutes de jeu pour que vous puissiez voir si l’aventure vous plaît ou non.
Conclusion
Devil Inside Us: Roots of Evil nous embarque dans un univers religieux qui aurait pu nous angoisser à bien des égards… Cependant, le jeu, gâché par de nombreux bugs et un portage raté, manque le coche sur Nintendo Switch. La durée de vie très courte pour quinze euros ainsi que son absence de traduction française sont autant d’arguments qui pourraient réfréner vos ardeurs.
LES PLUS
- Un jeu simple à prendre en main
- Une ambiance angoissante
- Un final réussi
- Une bande-son qui réussit à nous immerger
- De belles intentions
LES MOINS
- Aucune traduction française
- De nombreux bugs
- Une sensation de lenteur par moments
- Des moments critiques gâchés par le manque de ressources
- Un comédien de doublage qui lit parfois son texte
- Un portage raté, avec des graphismes décevants
- Un prix élevé pour une faible durée de vie (deux heures)








