Le jeudi 13 novembre 2025, nous avons eu la chance d’être dans les bureaux Microids afin, à la fois, de découvrir les prochaines sorties signées NIS America, mais aussi pour discuter avec l’illustre Sohei Niikawa, créateur de Disgaea, venu en France pour nous parler de son prochain titre, Etrange Overlord. Voici un petit résumé de cette journée un peu particulière !
La rencontre avec Monsieur Niikawa
« Smile! » nous dit Monsieur Niikawa, appareil photo à la main.
À notre arrivée dans les bureaux de Microids, nous avons été amenés au deuxième étage pour rencontrer l’illustre Sohei Niikawa. Ce n’était pas prévu dans notre emploi du temps : nous avions fait le choix, en fonction du temps limité, de nous concentrer sur les jeux à tester afin de vous rendre compte du mieux possible des prochaines sorties de NIS America. Mais l’agence de communication insiste : visiblement, Sohei Niikawa veut vraiment nous présenter son futur jeu avant que nous posions les mains dessus. Soit, allons-y.
Nous voilà donc dans une pièce exigüe, en face à face avec Sohei Niikawa, l’homme derrière la licence désormais culte Disgaea. À notre gauche se trouve un interprète français-japonais, un visage connu, vu que nous l’avions déjà rencontré lors de notre interview avec le non moins illustre Toshihiro Kondo. Un troisième homme, visiblement américain, était assis dans le coin de la pièce, certainement pour vérifier la teneur de notre futur échange.
Sohei Niikawa nous a accueillis avec un Polaroïd à la main. Il aime visiblement garder une trace de toutes les personnes qu’il rencontre. Il nous tire le portrait puis nous demande par la suite d’écrire notre prénom. Il le retranscrit par la suite en japonais, avec la difficulté que représentent les sonorités européennes de notre prénom (en « ou »).
À partir de là, Sohei Niikawa se lance dans une présentation minutieuse et calibrée de son prochain titre, Etrange Overlord (qui sera disponible en langue française !). Comme nous n’avions pas prévu cet entretien, nous essayons tant bien que mal de noter les informations lancées à la pelle. Le créateur nous observe avec bienveillance, vérifiant bien que nous avons noté toutes les informations nécessaires avant de reprendre sa présentation.
Il nous explique que, quand il a quitté Nippon Ichi Software (en 2022), il a perçu ce changement comme un soulagement. Il est lessivé par des années de contraintes dans un gros studio, et ressent le besoin de faire une coupure nette avec le jeu vidéo.
Pendant cette période, il nous raconte non sans humour que beaucoup de personnes, face à sa disparition soudaine de l’univers vidéoludique, l’ont pris pour mort. Il nous demande alors de rappeler à tout le monde qu’il n’a pas encore passé l’arme à gauche !
Cette césure, durant laquelle il prend par ailleurs le nom de Roman Kitayama, est un renouveau artistique pour lui. Ses écrits littéraires deviennent alors le matériau qui va l’inspirer pour ses prochains jeux, comme Etrange Overlord.
Ce « sushi lane action-RPG musical » est la première œuvre de son nouveau studio indépendant, SuperNiche. Derrière ce nom à rallonge se cache un action-RPG dans lequel, comme dans un restaurant japonais, les objets défilent tels qu’ils le feraient sur un tapis roulant.
L’histoire nous plonge dans un univers fantastique dans lequel nous incarnons Etrange von Rosenburg, une duchesse qui vient tout juste d’être exécutée. Cette dernière se retrouve alors en Enfer, où elle va décider de profiter pleinement de sa nouvelle vie.
Pour Sohei Niikawa, le jeu est intimement lié à sa trajectoire personnelle. En créant Etrange Overlord, il parle lui-même de ce renouveau créatif qu’il connaît depuis son départ de Nippon Ichi Software. Là encore, le créateur japonais a insisté pour qu’on précise que ce jeu est important dans sa vie (et nous lui avons promis de souligner le terme dans l’article).
Pour ce jeu, Sohei Niikawa s’est entouré de son ami de toujours, Shinichiro Otsuka, illustrateur notamment de Re:World, et a aussi choisi de faire appel à des VTubers (youtubeurs virtuels) pour les nombreuses musiques du jeu.
Après cette longue présentation autour d’Etrange Overlord, la conversation s’est décalée vers le processus d’écriture de Sohei Niikawa. Comment fait-il pour concevoir une étape ? Quel est son cheminement qui le mène à son œuvre ?
Pour lui, tout commence par le concept. Que veut-il raconter ? Pourquoi ? Le scénariste / producteur / président accumule les idées et les mélange ensuite pour créer un ensemble cohérent et singulier qu’il pourra intégrer à son récit.
Toujours en termes de scénario, Sohei Niikawa développe ensuite deux histoires : d’un côté, il développe la trajectoire du protagoniste (et des autres personnages), pour concevoir comment ce dernier évolue dans le récit ; de l’autre, il conçoit la trame, c’est-à-dire les nœuds dramatiques qui vont s’intégrer à la dramaturgie. L’auteur cherche avant tout à construire le début et la fin de l’histoire afin de savoir d’où il part et où il veut aller.
Sohei Niikawa nous a aussi révélé que, lors de son processus de création, il évitait les jeux vidéo. Il préfère s’inspirer des mangas, des films et des dramas, car il veut imaginer quelque chose de nouveau. Prendre le jeu vidéo comme inspiration pour un jeu vidéo l’amène, selon lui, à une œuvre moins originale.
Nous nous sommes finalement salués, prenant le temps pour quelques photographies souvenirs, avant de redescendre au premier étage pour tester les jeux proposés pendant cet après-midi.
Les jeux testés
Etrange Overlord
Comme mentionné plus haut lors de notre rencontre avec son créateur, Etrange Overlord est un étonnant mélange entre un action-RPG, une comédie musicale et un « sushi lane ». Nous incarnons Étrange, une duchesse qui arrive en Enfer.
Pendant la vingtaine de minutes que nous avons réalisée (sur PS5), nous avons pu apercevoir une partie du gameplay et de l’histoire. On remarque d’emblée l’humour déployé dans ce titre qui ne se prend pas du tout au sérieux. Entre le démon à l’apparence très masculine qui se révèle en réalité être une jeune fille, ou encore la rivale naïve d’Étrange qui, juste en tournant le dos à son interlocuteur, révèle son plan machiavélique, nous avons apprécié ces premières minutes et son humour absurde.
Nous avons été surpris par le côté comédie musicale et la présence de VTubers, qui sont identifiables par rapport à un doublage « classique », mais cette surprise est aussi ce qui fait la force du titre. Même si le gameplay semble finalement assez classique (nous n’avons pas pu tester le côté « sushi lane », donc à prendre avec des pincettes), nous avons apprécié les quelques combats réalisés.
Starbites
Starbites est, avec Etrange Overlord, le jeu qui nous a le plus surpris. Nous sommes dans un RPG au tour par tour à l’esthétique assez unique, avec un mélange des dessins japonais et coréens. Cette patte graphique saute aux yeux, notamment dans les personnages qui semblent presque devenir plus matures.
Le gameplay est très accessible (traduit en français aussi !), avec des combats dont le but est de récupérer le plus de tours à l’adversaire. Chaque ennemi a des faiblesses qu’il faudra exploiter pour briser son armure et récupérer des tours d’attaque. De notre côté, nous pouvons aussi gagner des tours qui viendront s’intercaler avant les attaques des ennemis pour changer le sort de la bataille.
Le jeu est prévu pour 2026, et nous avons hâte de découvrir ce RPG rempli de méchas qui a su nous surprendre en proposant une expérience à la fois simple mais complète (aussi testé sur PS5).
YS X: Proud Nordics
Dans notre périple, nous avons aussi pu mettre la main sur Ys X: Proud Nordics. C’était, pour l’auteur de cet article, une première incursion sur le titre, et nous avons été perdus manette en main.
Nous avons pu y voir un peu du gameplay ainsi qu’une grande tour dans laquelle nos personnages se sont aventurés. Cette tour, étroite, mélangeait les phases de combat et de réflexion. Nous avons des sortes de caisse à déplacer et à lancer sur des aimants qui nous permettent de grimper toujours plus haut dans la tour.
Comme le bâtiment est étroit, avec des pièces à la construction « bancale » (avec des trous un peu partout et des poutres apparentes), nous devons réussir à affronter les monstres dans ce petit corridor sans tomber ou prendre trop de dégâts (esquiver n’est pas la tâche la plus simple).
The Legend of Heroes: Trails Beyond the Horizon
Nous avons aussi pu jouer au prochain The Legend of Heroes, cette fois-ci sur Nintendo Switch 2. Cet opus, non traduit (encore une fois) en français, fête l’anniversaire de la licence. Pour l’occasion, les développeurs proposent une expérience qui ramène les anciens personnages de la série.
Nous avons testé le début du jeu. Malheureusement, même si l’histoire est intéressante, elle reste malgré tout difficile à comprendre pour un néophyte de la licence. En tant que néophytes, nous avons aimé ce que nous avons lu, mais il a fallu s’accrocher pour comprendre tous les liens entre les personnages.
Nous avons aussi découvert les combats (dont un boss), avec un jeu qui, là encore, fut peut-être abrupt pour une première, mais qui restait très intéressant avec toutes les synergies et les nouveaux pouvoirs (dont le Z.O.C). Cependant, si vous n’avez pas osé franchir le pas sans la traduction française, cet opus risque encore de séduire les habitués et de laisser de côté les néophytes.
Nous remercions NIS America pour cet évènement, Monsieur Sohei Niikawa pour le temps accordé, ainsi que Microids pour l’avoir hébergé.
NB : Faute de temps, nous n’avons pas pu testé R-Type Tactics I – II Cosmos, lui aussi disponible.








