Le terme « Nindies » a marqué une époque pour Nintendo. Omniprésent durant l’ère Wii U et 3DS, puis lors des premiers jours de la Nintendo Switch, ce portmanteau servait à désigner les jeux indépendants sur les plateformes de la firme de Kyoto. Pourtant, ce label a progressivement disparu du vocabulaire officiel de Nintendo, laissant place à un silence intrigant.
Dans un récent épisode de podcast, Kit Ellis et Krysta Yang, deux anciens employés de Nintendo of America, ont levé le voile sur cette disparition. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, le terme n’a pas été abandonné par manque de popularité ou suite à des réactions négatives des développeurs indépendants. Au contraire, « Nindies » bénéficiait d’un capital sympathie important auprès de la communauté.
La véritable raison de cet abandon est purement juridique. L’équipe légale de Nintendo a mis son veto à l’utilisation du terme, craignant des complications en cas de litige futur. Selon Krysta Yang, la combinaison du nom de marque Nintendo avec un autre mot dilue la marque et rendrait sa défense plus difficile dans le cadre d’un éventuel contentieux juridique.
Kit Ellis rappelle que le terme avait été créé par l’équipe PDR (Publisher and Developer Relations) qui l’avait développé avec enthousiasme, allant jusqu’à produire des t-shirts et un logo dédié. Mais l’équipe juridique est rapidement intervenue pour y mettre fin. Yang établit d’ailleurs un parallèle avec le terme « Wiimote », également proscrit par les services juridiques de Nintendo qui exigeaient l’utilisation de « Wii Remote » dans toutes les communications officielles.
L’équipe PDR n’a pas abandonné sans combattre. Ellis raconte que le créateur du concept, particulièrement attaché à son idée, a tenté de négocier avec le département juridique. Mais face aux impératifs légaux, même la détermination la plus farouche ne pouvait rien changer. Le combat était perdu d’avance.
Ironiquement, Nintendo continue d’utiliser des termes similaires en interne, comme « Nsite » ou « Nbassador ». La différence cruciale réside dans le fait que ces appellations restent confidentielles et ne sont jamais employées dans les communications publiques, contournant ainsi les problématiques juridiques soulevées par « Nindies ».








