On ne présente plus The Elder Scrolls V: Skyrim. Quatorze ans après sa sortie initiale, le chef-d’œuvre de Bethesda Game Studios revient une énième fois, cette fois pour la Nintendo Switch 2. L’idée de repartir explorer Bordeciel, ses montagnes et ses donjons depuis le canapé ou dans les transports, avec la puissance supposée de la nouvelle console hybride de Nintendo, avait de quoi faire saliver. L’Anniversary Edition, qui inclut l’intégralité des extensions officielles et une montagne de contenu issu du Creation Club, promettait l’expérience ultime. La réalité, malheureusement, est bien plus nuancée. Ce nouveau portage, bien que gratuit pour les possesseurs de l’édition précédente, se révèle être une occasion manquée, entachée de problèmes techniques difficiles à pardonner en 2025.
Une épopée intemporelle
Le jeu est l’œuvre de Bethesda Game Studios, un développeur aussi célèbre pour ses mondes ouverts immersifs et foisonnants que pour ses sorties buggées et ses pratiques commerciales… particulières. Leur directeur créatif, Todd Howard, est devenu une figure emblématique, souvent moquée mais aussi adulée, notamment pour sa prouesse à resservir Skyrim sur toutes les plateformes imaginables. Interrogé par NintendoLife, Matt Carofano, directeur créatif chez Bethesda, a d’ailleurs lui-même plaisanté sur la fréquence des rééditions du jeu. Une franchise qui, malgré son âge, continue de rencontrer un succès monstre et de fasciner des générations de joueurs.
Le but de Skyrim n’a pas changé : incarner le Dovahkiin (le « Sanguinaire »), un héros au destin lié aux dragons, dans la province nordique de Bordeciel. Entre la lutte contre le dragon ancestral Alduin et les conflits politiques déchirant la région, l’histoire principale sert de cadre à une infinité de quêtes secondaires. Le vrai but, cependant, reste et restera toujours la liberté. Devenir un héros, un voleur, un mage noir, un artisan ou un simple collectionneur de champignons : l’immense force de Skyrim réside dans sa capacité à laisser le joueur écrire sa propre légende, pendant des centaines d’heures. Cette Anniversary Edition enrichit encore cette durée de vie déjà monumentale avec des quêtes additionnelles (comme la pêche), des armures, des sorts et des missions comme « Les Saints et les Séducteurs » ou « La Cause », offrant du contenu pour des semaines supplémentaires.
Le péché originel du portage
C’est ici que le bât blesse le plus. Le gameplay fondamental de Skyrim est toujours aussi accrocheur, aussi propice à l’exploration et à l’émerveillement. La sensation de se perdre dans un monde vivant (et souvent drôlement buggé) est intacte.
Cependant, la maniabilité sur cette version Switch 2 est gâchée par un problème majeur : un input lag (décalage des commandes) très prononcé. À son lancement, des analyses ont mesuré des délais de 220 à 240 ms entre l’appui sur un bouton et l’action à l’écran, ce qui est catastrophique. Une mise à jour postérieure (le 19 décembre) a légèrement amélioré la situation, mais la latence reste perceptible, surtout en contrôle sans fil. Cette impression de jouer « dans la bouillie » contraste violemment avec la version Switch 1, qui était pourtant plus réactive sur la nouvelle machine.
Pire encore, le jeu est bloqué à 30 images par seconde (fps), sans aucune option de performance. Alors que des titres comme Red Dead Redemption ou The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom proposent du 60 fps sur Switch 2, ce choix pour un jeu de 2011 est incompréhensible et décevant. La stabilité est correcte, mais ce cap à 30 fps, combiné au lag, rend l’expérience moins fluide et moins agréable que prévu.
Du plus beau et du pire
Visuellement, le portage fait un pas en avant et deux en arrière. Les améliorations sont là : la résolution est nettement supérieure à celle de la version Switch 1, grâce notamment à l’utilisation du DLSS. Les textures sont plus nettes, les effets de lumière (volumétriques, Depth of Field) embellissent les paysages, et la distance d’affichage des détails est améliorée. Joué en mode portable sur l’écran de la Switch 2, le gain en netteté est immédiat et appréciable.
Mais ce raffinement a un coût exorbitant : une taille de téléchargement de 53 Go. C’est plus du double de la taille sur PS5 ou PC, et absolument inexplicable. De plus, l’upscaling peut parfois paraître étrange sur les bords des personnages en mouvement.
Enfin, point noir supplémentaire, ce portage ne supporte pas les mods communautaires, se limitant au contenu officiel du Creation Club inclus. Une limitation forte par rapport aux autres plateformes.
C’est un domaine sans faille. La bande-son iconique de Jeremy Soule, avec ses chœurs épiques et ses mélodies envoûtantes, est toujours aussi magnifique. Les effets sonores (rugissements des dragons, cliquetis des armures, ambiance des forêts) et les doublages (avec leurs répétitions devenues cultes) sont présents dans leur intégralité. L’immersion auditive, un pilier de la série, est parfaitement préservée, que ce soit sur les haut-parleurs de la console ou au casque.
Conclusion
The Elder Scrolls V: Skyrim Anniversary Edition sur Nintendo Switch 2 est une expérience profondément contradictoire. D'un côté, c'est toujours l'un des plus grands jeux de rôle jamais créés, offrant une liberté et une richesse de contenu inégalées. La possibilité de l'emporter partout reste magique, et la mise à jour gratuite pour les possesseurs de l'Anniversary Edition sur Switch est une bonne initiative. Mais d'un autre côté, Bethesda a livré un portage techniquement défaillant et paresseux. L'input lag résiduel, le verrouillage à 30 fps sur une machine capable de bien mieux, et la taille monstrueuse du fichier sont des choix ou des erreurs qui entachent sérieusement l'expérience. On a le sentiment d'un produit bâclé pour les fêtes, comme le suggèrent plusieurs sources. Si vous n'avez absolument que la Switch 2 pour y jouer et que vous n'avez jamais connu l'aventure, vous trouverez malgré tout un jeu monumental. Mais pour tous les autres, surtout les possesseurs de PC, de PlayStation 5, de Xbox Series ou même d'un Steam Deck, c'est indéniablement la version la moins recommandable. On espère que Bethesda patchera ces défauts, mais en l'état, ce Nouveau Départ ressemble trop à un vieux déjà-vu techniquement régressif.
LES PLUS
- Expérience Skyrim complète et portable
- Mise à jour gratuite depuis l'Anniversary Edition sur Switch 1
- Graphismes nettement améliorés (résolution, effets, distance d'affichage)
- Temps de chargement très réduits par rapport à la version Switch 1
- Contenu colossal avec toutes les extensions et le contenu Creation Club
- Fonctionne avec la souris en mode docké
LES MOINS
- Input lag (décalage des commandes) toujours perceptible, même après correctif
- Input lag (décalage des commandes) toujours perceptible, même après correctif Verrouillé à 30 FPS, sans option de performance
- Taille de téléchargement anormalement élevée (53 Go)
- Prix plein très élevé pour les nouveaux acheteurs
- Mise à jour technique sans nouveau contenu
- Problèmes d'upscaling parfois visibles
- Ressenti global moins fluide que la version Switch 1 sur la même machine









il serait bon de mettre le test à jour non ? le jeu a été patché. plus d input l’AG et frame rate amélioré… même si c’est pas encore ça à date (28/12)
» plus d input l’AG et frame rate amélioré » faut le dire vite, le prochain patch devrait encore améliorer le jeu, mais à ce jour c’est pas du tout réglé.
c’est nettement mieux quand même… mais pas chez tous le monde apparemment c’est bizzare… bon espérons que le prochain patch regle tout Ah Bethesda !