Ces dernières années, Nintendo nous avait habitués à voir ses franchises phares, Mario et Zelda, ouvrir le bal lors du lancement d’une nouvelle console. Mais cette fois, en mettant de côté Mario Kart — qui n’est pas tout à fait une aventure solo — la Switch 2 bouscule les habitudes établies et remet en avant un autre héros de la maison : Donkey Kong. Les rumeurs allaient bon train sur X (anciennement Twitter), et alors que tout le monde attendait fébrilement l’annonce de la console, c’est Donkey Kong qui faisait des apparitions régulières, comme une petite provocation singesque de la part de Nintendo. Et nous y voilà : après un Nintendo Direct riche en annonces, Donkey Kong Bananza se dévoile enfin. Avec ses quelques airs de ressemblance à Mario Odyssey, ce nouveau titre a-t-il de quoi nous faire garder la banane ? C’est ce que nous allons voir.
Une histoire d’envergure
L’histoire de Donkey Kong Bananza débute loin des côtes de l’île de DK, sur une terre inconnue : l’Île Lingot. Nous y retrouvons Donkey Kong, occupé à extraire des cristaux de banandium, proche de la cité minière. Ces cristaux, que tout le monde surnomme simplement “bananes”, sont au cœur de l’activité locale. Mais alors que Donkey Kong s’apprête à récolter le fruit de son dur labeur, un énorme rocher propulsé par d’immenses réacteurs s’écrase violemment sur la cité. Dans son sillage, il aspire toutes les bananes, ne laissant aucun doute sur la préméditation de cet acte. Aux commandes de cette machine infernale : un groupe d’individus peu recommandables, que se révèleront très vite être Void Kong, l’antagoniste de cet opus, et ses sbires. Ce dernier, bien décidé à mettre la main sur toutes les bananes, utilise un étrange dispositif capable de sceller les éléments du décor et les créatures dans un métal mauve et indestructible : le Voïd. L’impact du rocher provoque l’effondrement de la cité, entraînant Donkey Kong et les autres singes plus profond sous terre.
Dans ce capharnaüm, un petit objet tombe du ciel, s’écrasant à proximité de la cité enfouie. Donkey Kong, toujours prêt à aider ses congénères coincés sous les gravats, décide d’aller voir de plus près. Il y découvre un caillou… qui parle ! Cette pierre étrange l’interpelle en l’appelant par le nom inscrit sur sa cravate : DK. C’est d’ailleurs ainsi que nous nommerons également notre héros tout au long de ce test. Après un bref échange, le caillou décide de vous accompagner. Très vite, vous découvrez que sa voix possède un pouvoir unique : briser le Voïd, ce qui restaure les matériaux et créatures scellés dans leur état d’origine.
Après environ une heure de jeu, la vérité (déjà connue si vous avez assisté au Nintendo Direct) éclate : ce mystérieux caillou n’est autre que Pauline, prisonnière d’un sceau du Voïd. Libérée, elle retrouve sa forme humaine, mais conserve ses pouvoirs. Sa voix reste l’élément clé pour briser le Voïd, et elle devient une alliée précieuse dans votre descente. Car oui, l’objectif n’est pas de remonter à la surface, mais bien de plonger plus profondément, jusqu’au cœur de la planète. C’est là que réside la clé pour exaucer vos vœux… et faire payer Void Kong pour ses méfaits. Il a répandu le Voïd et volé toutes les bananes, il devra répondre de ses actes.
Fracasse et ça passe
Dès les premières minutes, Donkey Kong Bananza nous plonge dans une introduction qui fait office de tutoriel masqué. L’objectif est clair : nous familiariser avec un gameplay qui sort des sentiers battus. Ici, le monde entier devient votre terrain de jeu, un immense bac à sable destructible. Presque tout ce qui s’affiche à l’écran peut être réduit en poussière.
Pour interagir avec l’environnement, trois touches sont à votre disposition : X pour frapper au-dessus de vous, Y devant vous, et B sous vos pieds. Le bouton A est dédié au saut, mais une option dans les paramètres permet d’inverser les actions A et B, ce qui ravira les habitués du saut sur B. Avec la touche ZR, DK peut arracher un morceau du terrain pour le garder en main. Ce fragment peut servir d’arme ou être projeté pour dégager un passage ou viser un ennemi. La touche ZL, quant à elle, permet à DK d’effectuer une roulade ou de surfer sur l’objet qu’il tenait en main. Cette mécanique est particulièrement utile pour traverser des zones dangereuses comme des ronces ou la lave, sans subir de dégâts. DK dispose d’une dernière compétence nommée Radar. Sur la pression de la touche R, DK frappe le sol et, en plus de récolter automatiquement l’or qui l’entoure, affiche brièvement dans une faible zone autour de lui les objets cachés.
Pauline, qu’elle soit humaine ou sous forme de caillou au début du jeu, est présente tout au long de l’aventure et reste relativement discrète lors des phases de gameplay. Perchée sur l’épaule de DK, elle peut, via le bouton L, afficher les objectifs en cours ou débloquer des éléments recouverts par le Voïd. De nombreuses ruines sont d’ailleurs scellées par le Voïd et les débloquer vous permet d’accéder à des petits niveaux indépendants qui vous cachent bien souvent des bananes. C’est aussi grâce à son chant que DK peut activer ses transformations Bananza dont nous parlerons plus tard. La cohérence dans l’attribution des touches est d’ailleurs à saluer : L pour le chant de Pauline, R pour le coup au sol de DK, et L + R pour déclencher une transformation. Simple, logique, efficace.
À qui faire porter le chapeau ?
Nous avons pu mettre à l’épreuve le mode coopératif, où un second joueur peut incarner Pauline. Un viseur apparaît à l’écran, permettant de cibler des éléments du décor. Pauline peut alors copier un élément de terrain et créer des blocs à projeter de cet élément. Sur le papier, c’est ingénieux et pratique pour certains affrontements. Dans la pratique, c’est un peu plus délicat.
Nous avons testé deux configurations :
- Avec les Joy-Cons détachés : le joueur incarnant DK doit tenir le Joy-Con droit à l’horizontale, avec les touches SL et SR remplaçant ZL et ZR. Le joueur incarnant Pauline garde le Joy-Con gauche en position classique pour viser en pointant l’écran. La visée est assez précise, mais le contrôle de la caméra étant aussi sur ce Joy-Con, le premier joueur perd la main sur la caméra, ce qui demande une vraie coordination.
- Avec deux manettes Pro : la coopération devient plus anecdotique. Le joueur principal garde tous les contrôles, tandis que le second ne peut que déplacer le viseur et la caméra. Les deux joueurs ayant alors la main sur la caméra, cela peut vite tourner au chaos, amusant pendant un temps, mais l’intérêt coopératif s’efface dans cette configuration.
Le mode co-op de Cappy dans Mario Odyssey avait marqué les esprits pour le peu d’options laissées au second joueur, et même si Donkey Kong Bananza fait un léger pas en avant, l’expérience reste nettement plus agréable en solo.
Il n’y a pas de strat’
DK peut escalader toutes les surfaces non lisses, sans contrainte d’endurance. Nous avons une liberté totale dans les déplacements, ce qui renforce le plaisir d’exploration. La majorité des terrains peuvent être détruits à mains nues ou arrachés pour servir d’arme ou de projectile. Cette mécanique est essentielle pour se frayer un chemin à travers des zones inaccessibles, comme dans les ronces ou la lave. Toucher ces terrains dangereux vous fera perdre de la vie, mais celle-ci peut être récupérée en mangeant des pommes ou en vous reposant. Vous disposez d’un certain nombre de cœurs, mais une fois à zéro, vous perdez quelques pièces d’or et recommencez au dernier point de contrôle. La gestion de la vie est un peu particulière : DK ne perd pas forcément un cœur entier ou un demi-cœur, mais une portion variable en fonction de ce qui vous touche, ce qui peut surprendre pour anticiper un coup qui pourrait vous être fatal.
En dehors des terrains, vous trouverez sur votre chemin des ennemis qui chercheront à vous barrer la route ou, tout du moins, à handicaper votre descente. Le bestiaire de Donkey Kong Bananza n’est pas extrêmement varié, mais les affrontements restent intéressants. Chaque ennemi est revêtu d’un type de terrain (bois, béton, lave, ronces, etc…), ce qui influence la manière de les combattre. Même si leur comportement est prédéfini, la stratégie d’approche varie selon leur revêtement : foncer tête baissée n’est pas toujours la meilleure option.
Deux objets précieux vous aideront à éviter la mort. Les ballons, qui vous sauvent d’une chute dans le vide et vous ramènent au dernier sol stable. Vous pouvez en porter plusieurs, mais un seul est consommé par chute. Et le jus de pomme, limité à un seul au départ, qui vous rend toute votre santé lorsque vos cœurs tombent à zéro. En complément, vous serez amenés à trouver du jus de melon. D’une utilité bien moindre, celui-ci ne servira que plus tard dans le jeu puisqu’il vous pourra vous assister dans vos transformations Bananza.
La progression dans votre épopée s’effectue à travers des strates, numérotées selon leur profondeur. Certaines sont divisées en sous-strates, et des points de contrôle réguliers permettent de se téléporter à l’intérieur d’une même strate. Chaque strate est associée à une thématique comme les plaines, le désert, la plage ou encore la montagne, avec ses terrains, son écosystème et ses habitants. Le monde dans lequel DK évolue est riche et vivant, ce qui le rend agréable à parcourir et à détruire. Pour vous aider dans votre voyage, vous serez amenés à rencontrer des personnages en forme de maison qui vous permettront d’installer une base contre quelques pièces d’or. En plus de vous ajouter un nouveau point de téléportation, ces lieux vous offrent un endroit où vous reposer ainsi qu’une armoire pour changer de tenue sans avoir à vous rendre au magasin. Se reposer dans une base vous permet de récupérer tous vos coeurs ainsi que des coeurs jaunes supplémentaires à usage unique, comme dans les derniers jeux Zelda par exemple. En bonus, plus vous construisez de bases au sein d’une strate, plus le nombre de coeurs jaunes acquis sera élevé lors d’un repos.
Pour évoluer d’une strate à une autre, vous serez amenés à affronter un boss sous le contrôle de Void Kong ou l’un de ses sbires. En comparaison avec les licences habituelles de Nintendo, les combats de boss cassent un peu les codes traditionnels. Ici, nous ressentons beaucoup moins cette sensation de phases répétitives et obligatoires, qui viennent allonger artificiellement le combat. Vous aurez face à vous un ennemi avec sa barre de vie que vous devrez faire descendre en frappant efficacement. Il est donc possible d’achever un boss très rapidement si vous vous y prenez correctement.
Pas besoin de se creuser les méninges
En détruisant le terrain, il n’est pas rare de faire apparaître des coffres au trésor. Ces derniers renferment divers objets utiles : de l’or, des rondelles de banane, du jus (pomme ou melon), ou encore des cartes au trésor. Ces cartes sont particulièrement précieuses puisqu’elles révèlent l’emplacement de fossiles ou de bananes, facilitant grandement la complétion à 100 % d’une strate.
Pour tirer pleinement parti de ces trouvailles, la carte de la strate, accessible à tout moment, devient vite un outil indispensable. Elle permet de localiser DK par rapport aux objectifs, de se téléporter vers les points de contrôle déjà découverts (à condition de rester dans la même strate), et d’afficher ou masquer certains éléments grâce à une légende claire, permettant de rendre l’exploration bien plus méthodique. Et si vous avez trop détruit, une option depuis la carte permet de réinitialiser le terrain à son état d’origine, sans coût ni malus.
Les fossiles, disséminés un peu partout, ont une utilité bien définie : ils servent de monnaie pour acheter des tenues à DK et Pauline. Ces tenues peuvent être achetées via un magasin dédié, présent dans chaque strate et être améliorées deux fois, chacune apportant des effets renforcés qui influent légèrement sur le gameplay. Les tenues de DK vous permettront majoritairement d’augmenter vos résistances aux dégâts ou d’être plus à l’aise dans vos déplacements dans l’eau ou la neige par exemple. Nous reviendrons plus tard quant à l’utilité des tenues de Pauline. Vous aurez également la possibilité de changer la couleur du pelage de DK contre quelques fossiles mais cela n’apporte aucun bonus, juste de l’esthétisme. Mais de toutes les choses que vous êtes amené à amasser, ce sont les bananes qui occupent le rôle central. Toutes les cinq bananes récoltées, DK gagne un point de compétence à investir dans un arbre dédié. Ces compétences permettent d’augmenter la santé maximale, de porter davantage de jus (pomme ou melon), de débloquer le double saut, ou encore d’améliorer la portée du radar et la puissance d’excavation de DK face aux terrains les plus coriaces.
La récolte des bananes se fait de plusieurs façons : en creusant, en escaladant, en discutant avec certains personnages comme le vieux Cranky Kong, ou en réussissant les épreuves des ruines, qui peuvent parfois en contenir jusqu’à trois. Comme indiqué précédemment, les ruines cachent des niveaux indépendants qui prennent place dans des zones isolées du reste du jeu. Vous y êtes confrontés à différents défis comme des combats chronométrés, des énigmes, de l’adresse, de la réflexion, parfois le tout à la fois, ou encore vous proposera des phases de plateforme en 2D, à pied ou en chariot. Certaines de ces ruines vous imposent d’être dans l’une des transformations disponibles pour y entrer et le défi associé vous permettra de bénéficier de la transformation sans limite de temps pour cette dernière. Pour les ruines contenant trois bananes, celles-ci sont représentées sur la dalle d’entrée et s’illuminent dès qu’elles sont acquises, ce qui permet d’identifier rapidement si vous les avez toutes trouvées et si celle qui vous manque se situe plutôt au début ou à la fin du niveau en cours. Le jeu est très généreux lors de ces niveaux car lorsque vous chutez, perdez tous vos cœurs ou décidez tout simplement de recommencer le niveau, vous conservez l’or récupéré et toutes les bananes acquises en revenant au début du défi. Cet aspect très peu punitif change la donne par rapport aux précédents jeux DK où vous deviez obtenir une run presque parfaite pour la complétion d’un niveau à 100%. Enfin, vous pouvez également trouver des rondelles de banane, obtenues bien souvent en battant des ennemis. Elles peuvent être échangées chez le marchand de troc contre des bananes entières. Plus vous en échangez, plus le coût sera élevé, mais tant que vous avez de l’or et des rondelles, le stock semble inépuisable.
Des animaux hauts en couleur
Au fil de l’aventure, vous rencontrerez des doyens, détenteurs du savoir des transformations Bananza. La vie semble les avoir lassés de leurs activités et les voilà reconvertis en DJ. Pour les motiver à vous transférer leur savoir, il faudra retrouver leurs disques anciens, de gros vinyles, qui ont été brisés en morceaux par les sbires de Void Kong et éparpillés dans la strate. Une fois le disque réparé, place à la musique : DK aux percussions, Pauline au chant et le doyen à la danse. Ces petites cinématiques sont plutôt amusantes et un peu loufoques, apportant au titre un peu de légèreté bien dosée.
Nous avons eu l’occasion de voir trois doyens à l’œuvre et d’acquérir les Bananza associées. Chaque transformation confère une capacité unique à DK :
- Bananza Kong : permet de détruire tous les terrains, sauf ceux infligeant des dégâts
- Bananza Zèbre : permet de courir très vite, marcher sur l’eau, les nuages, et ne pas glisser sur la glace
- Bananza Autruche : permet de voler sur une courte distance, de lancer des œufs explosifs et d’accéder aux courants ascendants
Les transformations peuvent être activées à tout moment, à condition que la jauge d’énergie Bananza soit pleine. Elle se régénère en récoltant de l’or ou des bananes. Si elle n’est pas intégralement remplie, seule la consommation d’un jus de melon permet de se transformer, mais vous en aurez rarement besoin car l’or se récupère à foison. Il est possible de passer d’une transformation à une autre à volonté, tant que la jauge d’énergie n’est pas vide ce qui permet des phases de gameplay dynamiques. Recharger la jauge pendant une transformation ne prolonge pas sa durée, mais permet de la relancer immédiatement dès qu’elle se termine.
En parallèle, les tenues de Pauline ne sont pas qu’un simple accessoire esthétique : elles influencent directement la durée des transformations, chaque tenue étant liée à une transformation spécifique. Un petit détail qui peut avoir son influence dans les moments les plus tendus. Chaque transformation, d’ailleurs, s’accompagne de son propre thème musical, souvent entraînant, toujours bien senti. Ces morceaux participent pleinement à l’identité du jeu et renforcent l’immersion à chaque activation. Enfin, l’arbre de compétences vient compléter l’ensemble en permettant d’améliorer les capacités liées aux transformations. Plus qu’un simple bonus, ces améliorations renforcent leur utilité au fil de l’aventure, rendant DK toujours plus redoutable et polyvalent.
Cassons le mur du son
Visuellement, Donkey Kong Bananza est superbe. Les décors sont variés, travaillés, et chaque strate (ou sous-strate) possède une identité propre : hivernale, tropicale, volcanique… et le rendu global permet une immersion totale dans cet univers, à la fois réfléchi et un peu fou. Le jeu nous avait laissé sceptiques au départ, avec son principe de tout casser, mais le pari est clairement réussi. L’efficacité et l’aisance dans les déplacements, la représentation des textures, la sensation de résistance des terrains et la gestion des débris offrent une immersion convaincante. Même la caméra, qui bien souvent dans les jeux peut être contraignante dans certains angles de vue, vient ici apporter une aide en se mettant hors-champ pour vous repérer dans la destruction et dans la façon dont vous allez pouvoir avancer dans vos galeries de fortune. La bande-son occupe une place centrale dans l’expérience de jeu. Chaque strate que vous explorez s’accompagne de sa propre ambiance musicale, parfaitement en phase avec l’environnement traversé. Les transformations, elles aussi, bénéficient de thèmes distincts, rythmés et entraînants, qui renforcent leur identité et dynamisent l’action. Une vibe à la Splatoon se fait bien ressentir dans les mélodies, ce qui n’est clairement pas pour nous déplaire. Certaines épreuves des ruines jouent même la carte de la nostalgie, en réinterprétant des morceaux emblématiques de l’univers Donkey Kong. Et pour les plus mélomanes, vous trouverez des vinyles à collectionner, laissés aléatoirement par les ennemis, que vous pourrez ensuite écouter depuis l’une de vos bases.
Une pause artistique en demi-teinte
Depuis l’écran titre, un mode annexe nommé DK Artist vous permet de laisser libre cours à votre créativité. Vous pouvez colorier, décorer et sculpter des modèles prédéfinis (visage de DK, bananes, pomme). Ce mode utilise le Joy-Con droit comme une souris, avec des contrôles intuitifs et une palette de couleurs associées aux terrains du jeu. Chaque couleur conserve sa texture : par exemple, le rouge correspond à la texture de lave et se retrouve animé de la même manière que dans le jeu. Le rendu est sympathique, mais fort heureusement, ce mode reste entièrement optionnel, sans nécessité d’y passer lors de l’histoire principale. Le point négatif toutefois est qu’il vous est impossible de sauvegarder plus d’une création à la fois. Si vous avez enregistré le visage de DK et que vous souhaitez passer à la pomme, vous devrez choisir à la fin un seul modèle à conserver. La créativité a malheureusement quelques limites. En passant à côté de cette parenthèse artistique décevante, il vous faudra environ une quarantaine d’heures pour atteindre la fin du jeu sans chercher à compléter les strates à 100%, ce qui est bien plus qu’honnête.
Conclusion
Donkey Kong Bananza surprend autant qu’il séduit. Derrière son concept de destruction massive se cache un jeu riche, cohérent et étonnamment bien pensé. L’exploration est gratifiante, les mécaniques de gameplay sont variées et bien intégrées, et les transformations Bananza apportent une vraie dynamique à l’aventure. Le jeu réussit à renouveler sans cesse son intérêt grâce à une direction artistique soignée, une bande-son immersive et une structure de progression bien rythmée. Si le mode coopératif reste perfectible, l’expérience en solo est suffisamment solide pour captiver du début à la fin. Donkey Kong Bananza n’est pas juste un spin-off ou une tentative de plus : c’est une proposition audacieuse, maîtrisée, et qui mérite clairement sa place dans la jungle des grands jeux Nintendo. Il peut clairement se tenir fièrement aux côtés de Mario Odyssey, dont l’inspiration transparaît dans le level-design et certaines phases de gameplay.
LES PLUS
- La destruction est vraiment satisfaisante
- Une vraie sensation d'aller absolument partout, dans les limites du jeu
- Les transformations ont un vrai impact dans le gameplay
- La bande-son est exceptionnelle
- La direction artistique est propre et soignée
- Le jeu est très accessible et généreux pour les novices
- Accomplir le 100% est réalisable sans trop de contraintes
- L'utilisation des textures de chaque environnement pour revisiter le bestiaire
- Des combats de boss qui exploitent chaque mécanique de gameplay
LES MOINS
- Le jeu devient quand même redondant sur de longues sessions de jeu
- Le mode coopératif reste encore imparfait dans les contrôles
- Le bestiaire reste tout de même peu varié
- Le jus de melon est complètement anecdotique
- DK Artist, la définition même de “facultatif”









