La Nintendo Switch, dans son chant du cygne, avait annoncé une dernière vague de jeux pendant un Nintendo Direct. The Wandering Village, déjà disponible en accès anticipé depuis septembre 2022 sur PC, faisait partie de cette sélection. Ce city-builder est l’œuvre des helvètes de Stray Fawn Studio, déjà auteurs du très intéressant mais imparfait Niche – a genetics survival game. Que nous donne The Wandering Village, disponible le 17 juillet 2025 sur l’eShop au prix de trente euros ?
Un city-builder sur le dos d’une créature
The Wandering Village est un jeu de gestion de type city-builder qui nous emmène sur Onbu, une immense créature qui ressemble en tout point à un dinosaure. Notre objectif est de réussir à construire notre village sur le dos de cette créature nomade.
Au fil de notre progression, nous suivrons l’histoire de deux anciens du village qui nous amèneront, par le biais de nombreux évènements, à découvrir l’univers post-apocalyptique proposé par le jeu.
Disons-le d’emblée, The Wandering Village est un jeu accessible, avec un long tutoriel très bien réalisé, mais sa prise en main est plutôt abrupte à la manette. Il nous a fallu une à deux heures pour maîtriser entièrement les fonctionnalités, pour accéder à tel ou tel menu sans nous tromper de touche.
Nous sommes dans un city-builder au gameplay classique mais complet. Onbu dispose d’un véritable écosystème sur son dos, avec de l’argile, du bois, de la pierre qui nous permet de fonder tranquillement son village.
Ce qui est original avec The Wandering Village, c’est que la gestion se déroule sur trois phases qui sont intrinsèquement liées. La première est la gestion du village. Nous devons récolter des ressources, que ce soit des matériaux ou de la nourriture, pour agrandir nos murs.
À l’aide de recherches, nous fabriquerons de nouvelles ressources qui nécessiteront des matériaux de plus en plus complexes. La dalle de pierre se substituera à la pierre, la brique à l’argile, et nous mélangerons les simples baies de départ à du pain pour créer une recette bien plus goûtue.
Nous devons gérer le bonheur de nos habitants. Un village heureux attire de nouvelles personnes qui travailleront pour nous. Nous aurons donc à gérer la nourriture, sa qualité, sa variété, sa distribution (un villageois ne doit pas faire toute la carte pour trouver à manger !), ainsi que la qualité du logement.
Cette première phase de gestion se combine avec celle d’Onbu. Pour progresser décemment dans l’aventure, nous devrons veiller au bien-être de notre hôte. Même si cette gigantesque créature est capable de subvenir à ses besoins par ses propres moyens, il faudra parfois lui donner un petit coup de pouce.
Un peu dur à la manette au début, mais les mécaniques s’apprennent vite
Nous pouvons construire divers bâtiments pour l’aider : un médecin, pour soigner ses maladies, une cuisine, pour lui préparer de bons petits plats à base de champignon, mais aussi des outils moins bienveillants qui permettront, en échange d’un peu de souffrance, de récupérer des ressources rares.
Cette deuxième phase de gestion est intimement liée à toute la troisième partie, qui est celle de la gestion de notre itinéraire. Comme nous vivons sur une créature douée de raison, nous ne choisissons pas forcément la route que nous voulons emprunter.
La carte est composée de plusieurs biomes qui ont divers effets sur notre village. La température impacte nos cultures : certaines ne poussent que dans des climats chauds voire arides (comme le maïs) alors que d’autres préfèrent le froid (la betterave).
Le biome impactera aussi nos productions, et un climat aride ou pollué nous force à repenser la production d’eau, alors qu’un climat océanique offre peu d’aires de repos pour Onbu, ce qui nous oblige à le dorloter pendant le trajet.
Il y a plusieurs carrefours et endroits plus ou moins recommandables pour notre hôte, et nous pouvons le guider dans ses choix. Notre comportement vis-à-vis d’Onbu impacte la confiance qu’il nous porte et dans l’écoute de nos conseils. Onbu pourra, par exemple, voir de succulents champignons qui le mettront dans un état de sommeil profond, ce qui nous arrange peu, mais nous fera-t-il assez confiance pour renier ce délicieux mets ?
Chaque partie du monde possède un carrefour afin de choisir la prochaine destination, mais peut-être qu’Onbu ne nous fait pas assez confiance et qu’il va lui-même se diriger vers un biome toxique plutôt que la prairie. Peut-être même qu’il nous éloignera de notre prochaine quête.
The Wandering Village est un city-builder intelligent, accessible, qui réussit à maintenir notre attention et notre apprentissage des mécaniques à travers de nombreux objectifs parfaitement intégrés à l’aventure. Si le nombre de menus peut effrayer au début, nous nous retrouvons avec un jeu très simple d’accès, avec des interfaces soignées pour trouver toutes les informations importantes en deux temps, trois mouvements.
Même s’il ne révolutionne pas l’industrie, et qu’il rappelle à bien des égards d’autres city-builders sorti à la même période (comme Airborne Kingdom), il est une expérience bien ficelée et relaxante à souhait. Il fait partie des jeux qui permettent de réaliser d’autres activités le temps qu’un bâtiment se construise ou que nous obtenions les ressources nécessaires pour une technologie.
Un gameplay classique mais réussi
Nous apprécions ces expériences au rythme volontairement lent, qui ne transforment pas le jeu vidéo en course effrénée et qui nous permettent de nous détendre tout en progressant dans l’aventure. Il nous rappelle en ce sens les anciens city-builders des années 90 comme Pharaon ou Caesar (toute mesure gardée), où le plaisir était parfois juste d’apprécier la vie qui prend forme dans notre bourgade.
L’histoire est très classique, peut-être trop, avec un univers post-apocalyptique vu et revu et des nœuds dramatiques assez prévisibles, mais cela ne nous empêche pas de la suivre avec intérêt. Le rythme est assez bien dosé pour que le récit ne ternisse pas le plaisir de la gestion.
La durée de vie est conséquente mais elle dépend de la façon dont vous jouez. Vous pouvez aussi bien accélérer le temps en permanence pour terminer l’aventure en une dizaine d’heures mais vous pourriez aussi flâner comme nous pour une durée de vie qui se rapproche de la vingtaine d’heures.
Est-ce que le tarif de trente euros est justifié ? Même si le prix nous paraissait élevé au premier coup d’œil, le contenu est là, la progression est constante, et The Wandering Village s’aligne sur d’autres jeux du même acabit comme SteamWorld Build ou Airborne Kingdom (déjà cité précédemment).
Les graphismes sont assez agréables pour ce qui est de la gestion de la ville. The Wandering Village propose des sprites assez étonnants en 2D dans un monde en 3D. Le mélange, même s’il est surprenant de prime abord, fonctionne très bien.
Le jeu possède aussi de très beaux dessins d’inspiration japonaise qui, là encore, surprennent au premier regard. Ils sont cependant agréables à l’œil et nous prenons du plaisir à observer ces courtes scènes.
La bande-son est atmosphérique, très en retrait, avec quelques moments de tension qui détonnent presque trop avec le reste de l’expérience. Bien que l’aspect audio ne soit pas forcément marquant ou mémorable, il remplit sa fonction pour nous permettre de vivre l’expérience sans sentir le moindre sentiment de répétitivité.
Nous vous joignons une vidéo lors de nos premières minutes sur le jeu pour que vous puissiez juger l’expérience par vous-mêmes.
Conclusion
The Wandering Village est un très bon city-builder pour la Switch en fin de vie. Bien que le jeu soit finalement assez classique dans son gameplay, nous avons une expérience complète, relaxante à souhait, qui nous permet de nous détendre pendant une dizaine d’heures. Une belle expérience à essayer si vous aimez ce genre de jeux.
LES PLUS
- Un gameplay accessible avec un long tutoriel pratique
- Complet, avec une progression bien dosée
- Une gestion sur trois niveaux intéressante
- Des graphismes qui surprennent dans le bon sens du terme
- Calme et permet de jouer à son rythme
- Une histoire qui se suit
LES MOINS
- Un peu abrupt pour gérer les touches à la manette de prime abord
- Une histoire finalement assez prévisible
- Un jeu aux mécaniques bien réalisées, mais classiques
- Une bande-son en retrait qui parfois surjoue la tension









