Story of Seasons fait partie de ces licences que l’on aime encore et encore… et encore. Oui, nous aimons semer, récolter, nourrir, papoter… Cette vie simple et pleine d’humanité est un véritable petit halo de bonheur au creux de notre console. Un défi persiste néanmoins : parvenir à renouveler suffisamment chaque nouveau titre afin qu’il puisse conserver un intérêt véritable auprès de la communauté des adeptes, et une soif persistante de se replonger dans la conquête des villageois. Ce Story of Seasons: Grand Bazaar relève-t-il le défi ?
Développé par Marvelous et édité par XSEED Games, Story of Seasons: Grand Bazaar débute son aventure champêtre par une présentation en bonne et due forme. Comprenez par là qu’il revient au joueur de choisir parmi quelques personnalisations de son petit personnage afin qu’il soit à son goût : critères physiques, nom, date d’anniversaire… tout y est. Y compris le nom de la future ferme. Ceci étant fait, la partie peut débuter, pour notre plus grand bonheur. Nous avions hâte de nous replonger dans un Story of Seasons, pas vous ?
L’arrivée à la ferme
Nous sommes accueillis par le maire du village de Zéphiria : Félix, un grand gaillard qui n’a pas la langue dans sa poche, à tel point qu’il semble presque surjouer dans son rôle ! Sûr de lui, bon vivant et assurément fier de son village, ce dernier nous partage rapidement sa plus grande fierté : le bazar local. Jadis, les personnalités du monde entier se pressaient pour le visiter et en parcourir les étals. Malheureusement, l’illustre bazar a perdu de sa superbe et dispose aujourd’hui d’un nombre restreint de commerçants. Félix porte dès lors tous ses espoirs sur nos épaules afin de redorer le bazar et lui conférer à nouveau tout le charme qui a fait sa renommée d’antan ! Il n’est jamais trop tard pour bien faire et la partie débute par la tenue de notre premier stand au grand bazar de Zéphiria ! Voilà qui est original, nous nous attendions plutôt à planter quelques carottes et autres oignons. Bien !
Si nous l’ignorions encore lors de notre découverte, la vente sera sensiblement la même au fil de l’aventure. Elle débute par la sélection d’un nombre réduit d’articles parmi notre stock. Une fois l’étal prêt, le marché s’ouvre et les premiers passants circulent face à nous. Une petite cloche laissée à notre disposition s’avère bien utile pour appeler les badauds : « Hey, par ici ! ». Une fois leur attention acquise, il devient assez simple de leur vendre tout et n’importe quoi… certains passants se montrent un peu plus capricieux que d’autres avec des demandes d’articles bien spécifiques : s’ils sont dans notre inventaire, il suffit de changer le stand pour répondre à la demande. Le tout s’avère être assez fluide et rapide. Facile. L’argent se gagne assez aisément, et tout le monde est content ! La première expérience s’avère donc concluante, bien qu’un peu simpliste. Le bazar ouvre tous les samedis : une petite préparation est donc nécessaire afin de remplir à nouveau les stocks.
Ce premier bazar fut éreintant, il est temps de regagner notre petite bicoque. Celle-ci se compose d’une grande réserve pour y stocker tout ce qui nous encombre dans notre sac, d’une cuisine afin d’y concocter toutes sortes de recettes, d’une salle de bain supposée (puisque nous ne percevons qu’une porte) au sein de laquelle il est possible de faire quelques ablutions pour retrouver de l’endurance, d’une salle à manger et surtout d’une chambre pour dormir et refaire le plein d’énergie. Quelques accessoires viennent compléter la maison, avec notamment une étagère à trophées, un miroir pour changer d’apparence ou encore une radio pour se tenir informé des actualités et de la météo. Tout le nécessaire y est.
Ce n’est qu’au lendemain que l’agriculture nous est présentée (hey, nous étions là pour planter des carottes nous !). Comme à l’accoutumée, les premiers outils nous sont confiés : ils sont assez spartiates mais font le travail. Il nous faudra perfectionner tout ça pour être un peu plus performants et surtout, plus rapides. La houe nous permet de préparer le terrain agricole à l’accueil d’une graine (ou d’une pousse d’arbre), tandis que l’arrosoir sert à… eh, vous le savez ça non ? L’utilisation des outils est agréable, une zone bleutée apparaît afin de souligner au joueur où il est amené à travailler. La réalisation d’un saut juste avant l’action permet d’agrandir cette zone, mais consomme néanmoins plus d’endurance (logique nous direz-vous). La maturité des plantes est bien entendu variable en fonction de l’espèce travaillée, l’engrais permet de gagner un peu plus de temps mais il confère aussi une qualité supérieure à la récolte. Qui dit meilleure qualité, dit aussi meilleur prix…
S’il est déjà possible de trouver quelques occupations dans les champs, c’est assurément auprès des villageois que l’aventure va peu à peu prendre forme…
Bise agréable sur Zéphiria
Zéphiria n’est pas bien grande… et c’est peut-être mieux ainsi ! En effet, au-delà du bazar et des cultures, Story of Seasons: Grand Bazaar accorde une grande attention aux amitiés qu’il est possible (vivement recommandé) de tisser auprès des villageois. Chacun d’entre eux dispose de sa personnalité propre, avec une apparence identifiable (quoique les jumeaux nous ont déjà posé problème !). Pour faire ami-ami, il n’y a pas de secret : il faut tenir la causette ! Ainsi, tous les jours (si possible…), il est bon de faire un petit tour du voisinage afin de prendre des nouvelles de chacun. Quelques petits cadeaux peuvent aussi faire plaisir… mais attention à ne pas offrir n’importe quoi ! Qui aime les plats sucrés ne sera pas franchement ravi de se voir offrir une salade aux herbes… À force de discussions et d’attentions, le niveau d’amitié se remplit peu à peu et atteint dès lors plusieurs paliers. Ces paliers sont des seuils à franchir par la réalisation de quêtes spécifiques. Sans l’accomplissement de ces dernières, il est impossible de passer à l’étape suivante. En résumé, si le voisin vous réclame d’aller lui faire son plat préféré, vous allez devoir vous y coller !
Sans être d’un nombre pharaonique, les quêtes font partie intégrante du titre. Classiques mais variées, elles permettent notamment de toucher un peu à tout… nous savons bien que certains joueurs ne font jamais la cuisine, quand d’autres délaissent la pêche ! Néanmoins, Story of Seasons: Grand Bazaar se montre particulièrement clément. La difficulté y est basse et chaque tâche est simple à réaliser. La cuisine est automatique (ce qui reste, selon, nous regrettable), la pêche s’accompagne d’un petit jeu très simple (appuyer sur le bon bouton, le jeu a au moins le mérite d’être là !).
Notre première semaine à Zéphiria fait office de tutoriel. Chaque journée semble pointer une nouvelle tâche. Un matin, c’est Sophie (la fille du maire) qui nous accueille au saut du lit pour nous offrir une faucille afin de couper les mauvaises herbes mais aussi les jolies fleurs. Lloyd, lui, est féru de minerais et nous confie rapidement une hachette pour briser les roches et le bois. Félix revient lui aussi nous voir afin de nous confier notre tout premier animal : une petite poule toute mignonne. Il nous revient alors la charge de la nourrir, de la laisser sortir prendre l’air, ou encore simplement de la caresser pour lui prouver que nous tenons à elle (petite bichette !). En échange, la ponte sera plus ou moins de qualité. C’est alors notre seul animal, pourtant Félix se déleste déjà d’une brosse, d’une trayeuse et d’une tondeuse : voilà qui nous sera bien utile plus tard (pour l’instant, cet attirail encombre surtout notre inventaire !).
L’inventaire se décompose ainsi rapidement en deux blocs distincts, accessibles par les boutons L et R. Nous devons admettre avoir connu quelques cafouillages, ouvrant l’un en souhaitant l’autre et inversement, mais l’ergonomie générale reste bonne et l’accessibilité de l’ensemble de l’inventaire agréable. Il suffit juste de prendre le coup de main ! De petites icônes servent de pense-bêtes pour toutes celles et ceux qui ont besoin d’un repère visuel.
Les choses intéressantes se profilent avec la rénovation du premier moulin (ils sont au nombre de trois dans le village). Beaucoup d’articles peuvent y être confectionnés : ils nous seront utiles au quotidien (avec notamment des outils plus performants), mais aussi pour chouchouter les villageois en mal de cadeaux, ou encore pour rendre toujours plus attractif notre stand au bazar. Ce premier moulin ouvre les portes à une récolte de ressources plus importante : en visualisant ce qu’il est possible de concevoir, il devient plus intéressant encore de partir en quête d’ingrédients divers. Cela tombe bien, après quelques jours de labeur, Aratar, le sportif du coin, nous ouvre l’accès aux montagnes du nord. Nous y trouverons quelques ressources non négligeables.
Le travail, c’est la santé. Mais le repos, c’est plutôt chouette aussi ! Pour cela, Story of Seasons: Grand Bazaar joue la carte des festivals. L’occasion rêvée pour récolter les plus beaux trophées afin de remplir l’étagère dédiée de la maison (tristement vide au démarrage !). Afin d’éviter de tout vous dire, nous vous soulignons simplement que le premier festival est consacré aux fleurs… L’objectif ? Être un voisin particulièrement bon et offrir un maximum de fleurs aux villageois ! Une démarche facile qui permet par la même occasion de faire monter de façon significative le niveau d’amitié avec tout le monde !
Zéphiria la belle et surprenante
Story of Seasons: Grand Bazaar est un titre à l’esthétisme soigné. Les environnements y sont propres, joliment dessinés, avec un style proche du dessin animé. Un petit bémol est à souligner quant aux quelques rares passages de plateforme du titre : la jouabilité n’est guère excellente et nous avons rencontré quelques difficultés lors de la réception de certains sauts où nous atterrissions dans l’eau une fois sur deux !
Les personnages et les alentours sont bon enfant, avec des bouilles attachantes. Les villageois sont charmants, les animaux sont adorables. Pour qui apprécie les graphismes doux et réconfortants, difficile de ne pas être sous le charme. Par ailleurs, le titre dispose de nombreuses petites scénettes qui mettent en scène les différents protagonistes de l’aventure.
C’est un des aspects que nous avons le plus apprécié dans Story of Seasons: Grand Bazaar : les surprises surviennent sans prévenir (c’est le principe d’une surprise nous direz-vous !). Celles-ci permettent d’éviter une certaine routine qui se met inévitablement en place dans ce type de jeu… Hop se lever, s’occuper des animaux, s’occuper des plantations, vérifier les machines, récolter un peu partout tout en discutant avec les villageois, revenir à la ferme pour les menus travaux du soir avec la rentrée des animaux, et hop direction le dodo pour la sauvegarde et recommencer le lendemain. Nous aimons cette routine, mais elle est aussi le fardeau des jeux du genre. Story of Seasons: Grand Bazaar ajoute le concept de bazar, le joueur sélectionne dès lors les articles qu’il souhaite mettre en vente lors d’un mini-jeu. C’est assez efficace, bien que nous aurions apprécié un peu plus de challenge. Le bazar est bien entendu amené à évoluer… nous n’en dévoilerons pas davantage !
Au-delà de ce rendez-vous hebdomadaire, il n’est pas rare d’être légèrement bousculé dans sa routine avec l’arrivée d’une petite cinématique : une nouvelle rencontre, un festival à l’approche, un événement plus ou moins important… ces petites touches ponctuelles permettent de conserver l’intérêt du titre, et même si la routine n’a pas d’autre choix que de s’immiscer, elle ne demande qu’à être chamboulée !
Story of Seasons: Grand Bazaar est dès lors un titre qui remplit parfaitement son carnet des charges, avec le petit bonus du bazar. Il ne manquera pas de combler tous les joueurs adeptes des jeux chill, et repoussera assurément ceux qui sont en quête d’action ! Nous aurions en revanche apprécié un peu plus de nouveautés encore, et surtout, un peu plus de challenge tout de même !
Story of Seasons: Grand Bazaar est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 50 euros environ.
Le saviez-vous ?
Le recensement du nombre de poules est un véritable défi… quelles données prendre en compte ? Faut-il inclure les poulets de chair et les poules pondeuses ? Combien d’individus comptent véritablement chaque exploitation ? Le nombre de poules serait estimé à 25 milliards d’individus. Soit environ 3 fois le nombre d’êtres humains sur Terre. Des données qui donnent le tournis…
Conclusion
Story of Seasons: Grand Bazaar est un titre agréable, aussi bien dans le fond que dans la forme. L'aventure se veut volontairement pleine de douceur et sans grand challenge (un peu trop peut-être... ?). La gestion de la ferme permet de s'occuper à la fois de quelques animaux, mais aussi d'un lopin de terre pour les récoltes. La lente rénovation du village donne lieu à l'ouverture progressive d'un contenu un peu plus riche, mais il va falloir être patient... Si le travail est au cœur du titre, l'amitié occupe elle aussi une place de choix : il est indispensable de tisser de belles amitiés avec les villageois afin de déverrouiller de nombreuses quêtes et scénettes de l'aventure. Story of Seasons: Grand Bazaar se veut par ailleurs assez généreux en surprises pour qui sait lui consacrer du temps. Un temps incontestablement plaisant pour les joueurs amateurs d'aventures reposantes et sans prise de tête. Un temps effroyable pour toutes celles et ceux qui ont besoin d'action et de dynamisme !
LES PLUS
- Une belle aventure, joliment dessinée et avec une trame bon enfant
- Très accessible, toutes les tâches sont faciles à prendre en main y compris pour les novices
- De nombreuses surprises à découvrir au fil des semaines qui s'écoulent sur Zéphiria
- Traduction française disponible
LES MOINS
- Une redondance inévitable dans ce type de jeu
- Peu de challenge
- Certaines activités mériteraient un peu plus d'attention, la cuisine notamment !
- La réception des sauts est quelque peu hasardeuse : quelques « ploufs » impromptus sont à déplorer !
- L'endurance : ça ne vous agace pas vous de manger des œufs et de prendre des bains juste pour aller ramasser du bois... ?









