Pour les jeunes créateurs, les Game Jams sont l’occasion rêvée de faire connaître leur travail. Ces petits événements, qui amènent les développeurs à fabriquer un jeu vidéo en quarante-huit heures, sont presque devenus des lieux de passage obligatoires pour tous les apprenants. DREAMOUT a été imaginé en 2021 lors du Ludum Dare 48, avec comme contrainte créative la phrase « De plus en plus profond ». Retravaillé, le jeu du studio Game Dynasty (MiceGard) est finalement sorti sur l’eShop le 20 octobre 2025, au prix de dix euros. Que nous donne cette petite aventure sur Nintendo Switch ?
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un bon niveau en anglais est nécessaire pour jouer à DREAMOUT.
Une expérience pleine d’humour…
DREAMOUT est un jeu d’aventure dans lequel nous incarnons une alpaga qui a des problèmes d’alcoolémie. Alors qu’elle est virée du bar où elle traînait, elle fait la rencontre d’un crâne qui a perdu son corps. Nous nous mettons donc en route pour aider ce nouveau compagnon d’infortune.
Le gameplay est accessible et se prend en main rapidement. Nous allons avoir plusieurs quêtes lors de notre périple, le plus souvent absurdes et stupides (dans le bon sens du terme). Nous devrons par exemple récupérer des carottes pour une recette de soupe, ce qui nécessite de tuer une famille de légumes pourtant très heureuse… Nous pourrons aussi pêcher un poisson… qui est finalement le père disparu depuis vingt ans d’une de nos rencontres.
Le jeu alterne les quêtes absurdes avec les phases de combat et d’énigmes. Notre alpaga est équipée d’une épée qui nous permet de frapper les nombreux ennemis qui se mettent en travers de notre chemin. Nous possédons une esquive afin d’éviter les attaques. Plus tard dans l’aventure, nous débloquerons un coup puissant et ferons aussi quelques phases au pistolet.
La partie jeu de réflexion est elle aussi très simple à prendre en main. Il y a des passages bloqués, soit par des rochers, soit par des caisses, et nous devrons réussir à placer astucieusement les bombes et les caisses entre les ventilateurs et les téléporteurs afin de nous frayer un chemin. Nous avons finalement quelques poissons à pêcher, dans un mini-jeu très proche de Stardew Valley : avec la canne à pêche, nous devons appuyer régulièrement sur le bouton « Y » afin de suivre notre prise.
Certaines quêtes, mais aussi certains lieux cachés facultatifs, nous permettent d’obtenir de magnifiques chapeaux à équiper. Bien que purement cosmétiques, ces petites récompenses agrémentent notre partie et nous donnent l’impression d’avancer. DREAMOUT développe aussi très légèrement une histoire avec quelques points de passage où nous en apprendrons plus sur nos deux personnages.
DREAMOUT est une expérience sympathique, bien que très courte et répétitive sur la fin. L’humour absurde déployé par les développeurs, que ce soit dans les quêtes ou les situations rencontrées, donne du sel au jeu et nous permet de suivre avec intérêt le récit.
… Mais qui finit par nous lasser
Le jeu arrive à alterner astucieusement les phases de combat (avec quelques boss), d’énigmes et d’aventure, créant un ensemble cohérent qui se suit du début jusqu’à la fin. Les quelques petites surprises et améliorations du gameplay apportent des nouveautés plus que bienvenues, qui maintiennent notre intérêt.
L’expérience n’est pas malheureusement pas non plus sans défaut. DREAMOUT est un jeu très court (une heure) qui finit par nous ennuyer à la longue. Les combats deviennent répétitifs, et nous finissons même par esquiver les derniers ennemis pour avancer plus rapidement. Les énigmes, même si leur accessibilité est bienvenue, nous laissent avec le même sentiment de lassitude.
L’absence de renouvellement devient contraignante pour le joueur, et nous sentons l’effet « Game Jam » avec des éléments de gameplay parfois rajoutés çà et là, ce qui crée un ensemble certes cohérent mais déséquilibré.
Le prix de dix euros paraît assez élevé au vu du contenu proposé. Le jeu est intéressant, mais pour une seule heure (une heure trente pour être plus justes), nous vous conseillons d’attendre une promotion si DREAMOUT vous intéresse. Cinq euros paraîssent un tarif plus raisonnable, même si le jeu ne risque pas forcément de vous laisser un souvenir intarissable.
Parlons aussi d’un point fâcheux : la non-traduction. Le jeu, sur Steam, est présenté comme disponible en langue française ! Pourquoi la Nintendo Switch n’aurait-elle pas le droit à la traduction ? Il faut un bon niveau en anglais pour se débrouiller sur l’expérience.
Les graphismes sont intéressants, bien aidés par les nombreuses tenues à débloquer. Les différents biomes sont réussis, avec quelques petites trouvailles, notamment une belle référence à La Persistance de la Mémoire de Salvador Dali.
La bande-son est sympathique, mais finit par être répétitive dans certains biomes, au point même que nous baissions le son de notre téléviseur pour ne plus l’entendre. Elle reste très « classique » et peu marquante.
Nous vous joignons une vidéo de trente minutes du début de l’expérience. À vous de voir si cela réussit à vous convaincre !
Conclusion
DREAMOUT est un jeu d’aventure sympathique mais pas non plus exceptionnel. L’expérience se démarque par son humour absurde et ses nombreux couvre-chefs à débloquer. Cependant, il nous paraît impossible de recommander l’expérience à cause de sa faible durée de vie (une heure), de sa répétitivité et de son absence de traduction française.
LES PLUS
- Une aventure amusante
- Des couvre-chefs à débloquer !
- De jolis passages graphiquement réussis
LES MOINS
- Aucune traduction française
- Une heure… mais tout de même répétitif
- Une heure pour dix euros, ça fait cher
- Quelques pistes musicales qui finissent par lasser
- Une expérience qui n’est pas non plus inoubliable









