La série Tales of a été à une époque un des piliers du RPG japonais. Une série devenue bien plus populaire à l’internationale à notre époque mais qui se fond désormais bien plus dans la masse que par le passé. Nous comptons désormais 17 opus principaux parus sur diverses plateformes. Parmi eux, Tales of Xillia est le 13ème jeu principal de cette série et est sorti initialement en 2011 à l’occasion des 15 ans de la série. Un peu comme pour répéter la donne 15 ans plus tard, en cette année 2025, Bandai Namco propose de fêter les 30 ans de la série Tales of avec différents remasters de jeu sur les différentes plateformes du moment. C’est ainsi que nous nous retrouvons avec Tales of Xillia Remastered sur les consoles de la famille Nintendo Switch, que nous avons pu refaire avec nos Joy-Con en main.
Montrer ses convictions sur Nintendo Switch
Les Tales of ne se déroulent pas forcément dans le même univers, certains opus se suivent ou sont liés, d’autres non. Ce qui est sûr, c’est que chaque jeu de la série est développé autour d’une histoire ayant une thématique principale. Tales of Xillia est ainsi le RPG des convictions inébranlables. L’histoire nous transporte dans le monde Rieze Maxia où les humains et esprits vivent en harmonie. Le maître de ces esprits se fait connaître sous l’appellation de Maxwell et aurait créé le monde il y a plus de 2000 ans de cela. Les humains soutiennent les esprits de leur mana tandis que les esprits prêtent leur pouvoir aux humains. Pourtant, cet équilibre est rompu par certains individus ayant pour ambition d’absorber le pouvoir des esprits pour alimenter des armes destructrices. Par ailleurs, le territoire de Rieze Maxia se retrouve également sous le feu des deux nations qui la composent et se battent pour régner sur l’ensemble du territoire.
C’est en voyant les prémices de cette rupture d’équilibre que Milla Maxwell, qui semble être une descendante de Maxwell, parcourt le monde avec ses esprits. Sa mission est claire, elle se doit de protéger le monde, les humains et les esprits. Jude Mathis est un jeune étudiant en médecine de la capitale de Rashugal. Alors qu’il termine une journée banale, il se met en route vers un laboratoire de recherche de la capitale afin d’y rejoindre son professeur. C’est à cette occasion qu’il assiste à la mort de son professeur par une arme en développement, la Lance de Kresnik. Alors qu’il est sur le point de connaître le même sort, il est sauvé par Milla Maxwell qui perd ses esprits élémentaires dans le processus. Commence alors véritablement l’aventure avec notre duo de protagonistes pour percer le mystère derrière cette arme et sur la menace qu’elle représente pour le monde.
Nous sommes rejoints progressivement dans notre quête par le mercenaire Alvin, la jeune prodige Elise, le vieux majordome Rowen et la jeune amie d’enfance de Jude répondant au nom de Leia. Un casting qui ne marque pas et qui n’a pas forcément plus d’identité ou de personnalité que la moyenne des personnages de RPG japonais. Le casting de Tales of Xillia est, à notre avis, un des castings les plus transparents et non marquants de la série tant les personnages sont génériques et rejoignent la quête sans grande conviction ou véritable raison. Un comble pour traiter le thème autour de convictions inébranlables. La qualité d’écriture relative des personnages se retrouve aussi directement sur le duo clé de protagonistes, Jude et Milla. Tales of Xillia propose la petite originalité pour la série de choisir de vivre l’aventure du point de vue de Jude ou de Milla, pourtant les différences sont très mineures et osons même dire qu’un des points de vue n’apporte rien du tout. Une originalité inutile et qui n’a donc plus aucun sens.
Pour un joueur pas très familier avec le genre ou la série, le scénario est suffisamment bien cousu et propose quelques bouleversements afin de nous entraîner jusqu’à la fin. Pour un connaisseur, Tales of Xillia propose une histoire aussi générique que son casting de personnages. Plusieurs clins d’œil aux anciens jeux ayant soulevé quelques hypes à l’époque mais qui n’apportent finalement pas grand-chose au propos et restent du clin d’œil, notamment dès le debut une citation tout droit venue de Tales of Phantasia. Finalement, les twists se prédisent à plusieurs kilomètres et nous pouvons comprendre ceux qui stoppent leur expérience avant d’avoir parcouru la quarantaine d’heures de durée de vie du jeu. Nous parlons d’un seul point de vue, si le jeu arrive à charmer alors la durée de vie peut être doublée en rejouant sur l’autre point de vue, voire plus pour les complétistes. À l’époque, le New Game + était potentiellement une raison pour motiver à refaire le jeu. Dans Tales of Xillia Remastered, comme le précédent remaster, la boutique de points du jeu est disponible dès le début, donc nous pouvons déjà avoir un semblant de New Game + dès la première partie.
Des duos déséquilibrés en combat aussi
La progression dans Tales of Xillia est classique dans le genre, nous évoluons entre phase d’exploration et combats. Nous contrôlons notre groupe de personnages à travers les villes et donjons du jeu. Il est possible d’interagir avec les PNJ, de récupérer des quêtes annexes, d’approfondir les relations entre les personnages à travers les saynètes, de faire nos achats, bref tout ce qu’il faut pour nous préparer convenablement à faire avancer le fil rouge du jeu. Tales of Xillia proposait également une exploration à travers des régions vastes, sans être open world, il était le premier à nous faire évoluer dans un monde plus proche de l’échelle des personnages. Certains donjons sont inspirés et nous y évoluons à travers des mécanismes à actionner pour déverrouiller nos routes. La plupart des décors sont plutôt vus et revus, c’était d’ailleurs un de ses défauts lors de sa sortie originale.
Le monde propose aussi des trésors à trouver et des annexes plus ou moins Fedex à accomplir. Par ailleurs, l’écosystème ne présente pas que des humains et des esprits. Comme tout JRPG qui se respecte, des créatures rôdent et nous pouvons les combattre en rentrant en contact avec eux durant nos phases d’exploration. Dans Tales of, les combats se déroulent en temps réel, lorsque nous entrons en contact avec un monstre, nous nous retrouvons sur une arène de combat en 3D et nous contrôlons un des protagonistes de notre groupe que nous avons prédéfini. L’arène peut accueillir jusqu’à 4 de nos protagonistes, nous en contrôlons un tandis que l’IA s’occupe des autres membres, nous pouvons changer de personnage en temps réel. Si vous avez suffisamment de manettes et des amis à vos côtés, il est possible de jouer les combats en multijoueur en local uniquement.
Chaque opus fait évoluer la formule brevetée du LMBS (Linear Motion Battle System) pour tenter de bouleverser les habitudes des fans et apporter plus de dynamisme. Dans Tales of Xillia, le système est nommé DR-LMBS (Dual Raid Linear Motion Battle System) et se distingue surtout par la possibilité de former des paires de personnages afin de lancer des offensives en duo lorsque les conditions sont remplies. Chaque personnage possède également une spécificité permettant d’apporter une originalité de gameplay à chacun d’entre eux. Jude peut faire une esquive pour se retrouver dans le dos des ennemis tandis que Milla peut convertir ses magies en techniques de combat. Nous vous laissons découvrir les autres personnages et ainsi adapter vous-même votre gameplay et vos tactiques de combat.
Pour le reste, nous pouvons enchaîner des attaques normales suivies de techniques consommant des PM. Selon le niveau de la technique ainsi que les compétences passives de nos personnages, il est possible de la suivre d’une autre offensive ou non. En avançant et en combinant diverses compétences, les possibilités s’enrichissent et il devient même possible d’utiliser les fameux artes mystiques, de puissantes attaques spéciales uniques à chaque personnage et avec une mise en scène toujours stylée à voir. Nous pouvons aussi nous défendre ou alors utiliser des objets, voire fuir l’affrontement. Sur cette base, en plus des techniques en duo, nous avons aussi un système de points d’action à utiliser pour effectuer chacune de nos actions en combat en temps réel.
Le système de combat est à l’image de l’écriture, déséquilibré, les offensives en duo apportent une fraîcheur dynamique mais le système de points d’action limite nos possibilités. Couplé à un rythme d’action plus lent et aux animations plus riches mais raides de nos personnages, nous avons globalement une impression de combat beaucoup moins défouloir que le précédent opus, Tales of Graces. Il reste jouissif à sa façon bien que les boss soient moins difficiles à vaincre que dans le précédent jeu, certainement un témoignage d’une tentative d’ouverture de la licence au plus grand nombre à l’époque de sa sortie initiale. Une petite richesse du système remplaçant l’apport des Titres dans Graces, ce sont les Orbes de Lys. Un genre d’arbre de compétences à débloquer avec un système de points et permettant d’obtenir des artes ou des capacités passives. Des combats dynamiques à profiter avec ses amis en multijoueur local, de quoi avoir des combats encore plus faciles vu qu’un groupe d’amis fera toujours de meilleures actions qu’une IA gérée par un système de tactiques à définir.
Plus de confort au-delà des convictions
À tout cela, ce remaster propose de nombreuses options de confort pour parfaire l’expérience de la même manière que pour Tales of Graces Remastered plus tôt cette année. Nous avions mentionné la présence du Grade Shop dès le début du jeu pour pouvoir démarrer une partie comme en New Game +. En plus de ça, le confort commence par le côté visuel avec une adaptation de la résolution du jeu et de sa réalisation cel-shading 3D sur nos écrans plus modernes. Globalement, le rendu devient légèrement plus fin et plus propre que le jeu d’origine sans pour autant être une claque dans cette comparaison. Il nous a semblé bien plus terne et moins propre que Tales of Graces F. Nous sommes vraiment plus sur un travail proche du simple filtre, traduit par une résolution en 1080p en mode TV et 720p en portable pour un framerate à 30 fps selon les promesses du développeur. Le jeu n’est à ce jour pas pensé pour la Nintendo Switch 2, ce qui signifie que la différence est minime, la console forçant surtout techniquement le jeu à être stable en diminuant les chargements et en réussissant à maintenir le 30 fps sur la longueur.
Qu’à cela ne tienne, Tales of Xillia était aussi la première collaboration avec le studio d’animation Ufotable pour les nombreuses cinématiques en animation illustrant les passages clés de l’histoire. Elles étaient sublimes il y a 15 ans et le savoir-faire du studio fait qu’elles n’ont prit aucune ride à notre époque, même en comparaison à des travaux plus récents de celui-ci pour la série ou dans l’animation en général. De quoi faire oublier le travail de filtre 1080p et les vagues du framerate. Elles sont tellement sublimes que nous aurions voulu avoir quelques cinématiques inédites pour ce Tales of Xillia Remastered mais son statut de remaster fait que ce n’est qu’un doux rêve de fan. Il faudra se contenter de revoir les mêmes cinématiques en animation ou alors avec le moteur du jeu, bien moins convaincantes avec parfois des mises en scène d’une autre époque.
Au niveau de la bande sonore, c’est le compositeur attitré de la série, Motoi Sakuraba, qui pose encore ses notes sur le jeu. Les pistes sont convenables et plutôt dans la moyenne de ce que propose celui-ci. Certaines pistes sont mémorables et accompagnent bien les instants ou affrontements clés du jeu puis d’autres totalement oubliables. Toutefois, nous sommes clairement dans une ambiance sonore générique avec une impression d’avoir déjà entendu certaines mélodies dans d’autres Tales of. Si encore Tales of Xillia Remastered proposait des arrangements ou des pistes inédites, nous aurions pu mieux défendre le propos mais comme il faut se contenter du minimum, nous avons ainsi juste l’OST originale.
Soyons plus honnêtes, quelques pistes potentiellement issues des DLC costumes du jeu original sont aussi disponibles d’entrée de jeu. Toutefois, une partie seulement des DLC est présente, une autre partie étant soumise à des licences, ceux-ci ne sont disponibles qu’en dépensant un petit supplément. Une honte de ne pas avoir fait l’effort d’avoir tous les DLC dans ce remaster, dirons-nous, mais sommes-nous vraiment surpris de ce genre de pratique en 2025 ? La réponse est évidemment non et nous ne pouvons que condamner le geste en le plaçant dans les mauvais points du jeu sans pouvoir y changer grand-chose à nous tout seuls. Ultime remarque et bon point sonore tout de même, la possibilité de choisir entre le doublage anglais ou japonais du jeu. L’introduction “Progress” chantée par Ayumi Hamasaki, dite comme étant la reine de la pop japonaise, est également un bon point.
Revenons sur les options de confort proposées par le studio sur Tales of Xillia Remastered. Après le visuel et le sonore, parlons désormais en termes d’expérience et c’est là où nous avons bien plus d’éléments pour rendre l’expérience bien meilleure à vivre. Tout d’abord, pour guider les éventuels joueurs non initiés, Tales of Xillia propose un système d’icônes de quêtes nous indiquant ainsi plus clairement nos objectifs de mission principale ou annexes. De quoi pouvoir nous aider à aller droit au but et renforcer encore plus la linéarité du jeu. Nous avons un système de sauvegarde rapide pour ceux qui n’ont pas l’habitude de le faire manuellement et qui évite ainsi de se retrouver à reprendre le jeu de très loin après un éventuel bug ou une défaite en combat. D’ailleurs, à ce propos, pour les combats, nous pouvons directement choisir de rejouer celui-ci après une défaite plutôt que de revenir à une ancienne sauvegarde.
Nous avons la possibilité de désactiver les combats pour ceux qui n’en veulent pas. Une option plutôt utile pour contrôler la fréquence des combats lors de vos sessions de jeu. Puisque si Tales of Xillia n’est pas particulièrement difficile, nous ne vous recommandons pas de vous limiter aux combats de boss pour progresser dans le jeu. Un peu d’expérience pour faire progresser un minimum les personnages est tout de même appréciable. Élément sympathique : les dialogues en combat et à la fin ont été sous-titrés, chacun peut ainsi apprécier l’humour de ces petits instants de fin de combat ou alors mieux comprendre la position des personnages lors d’un combat important contre des boss doués de parole. Le jeu gagne globalement en lisibilité avec des indications bien plus claires sur les nouveaux objets dans l’inventaire ou la comparaison de nos différentes pièces d’équipement sur nos personnages. Il y a bien d’autres éléments de paramètres que nous oublions, amenant un meilleur confort de jeu et que nous vous laissons découvrir en vous perdant dans les menus.
Conclusion
Tales of Xillia Remastered nous revient 15 ans après sa sortie initiale afin de fêter cette fois-ci les 30 ans de la série Tales of. Un opus convenable à l'époque et qui tentait d’initier un nouveau tournant pour la série. Malgré les records obtenus à l'époque, force est de constater que Xillia est un opus qui n’a pas marqué la mémoire de ses fans. Son monde et son scénario plutôt génériques avec son casting de personnages assez quelconques n’ont pas su laisser une empreinte durable. Tales of Xillia Remastered reste un RPG solide, efficace et bien plus confortable à jouer désormais en 2025. Nous ne pouvons que vous conseiller de tenter l'expérience en tant que fan de RPG et si vous avez du temps à lui consacrer en cette fin 2025, au milieu d’autres remakes bien plus intéressants. Puis surtout si vous n’avez jamais approché un jeu Tales of. C’est un jeu qui est plutôt une belle porte d'entrée à la série mais aussi un bon début à un probable remaster de sa suite, Tales of Xillia 2, dont on attend toujours des nouvelles.
LES PLUS
- Meilleure résolution et plus fin
- Les cinématiques en animation par Ufotable
- Expérience globalement efficace
- Le DR-LMBS reste un système de combat jouissif
- Les options de confort bienvenues
- Durée de vie convenable pour le genre
- Un scénario plutôt entraînant
- Le choix entre le point de vue de Jude ou Milla
- Une bande sonore qui accompagne bien
- Le doublage japonais ou anglais au choix
- Progress par Ayumi Hamasaki
- Une bonne entrée dans la série à faire sur TV ou portable
LES MOINS
- C’est à peu près juste un filtre visuel
- Des cinématiques inédites par Ufotable auraient été bien
- C’est quand même moins dynamique et prenant que Graces
- Plus facile et déséquilibré (surtout avec le Grade Shop)
- Linéaire et un peu plus court que d’autres opus
- Une histoire aux enjeux que l’on devine bien vite
- Les deux points de vue qui n’apportent rien
- Les autres personnages encore moins que rien
- Sakuraba a été bien plus inspiré sur d’autres œuvres
- Pas de mise à jour pour la Nintendo Switch 2 (à ce jour)









