Vous connaissez James Bond ? Vous connaissez le MI-5 ? Le MI-6 ? Eh bien le jeu Mainlining vous propose mieux que ça : il vous propose d’incarner un agent du MI-7 ! Comment ? Pourquoi ? A vous de le découvrir dans les lignes ci-dessous.
Mainlining est un jeu d’aventure, d’énigmes et de réflexion dans lequel, avec la seule aide de votre ordinateur, vous allez contribuer à l’arrestation de dangereux criminels, et donc, à la paix dans le monde. On peut toujours rêver quand on est un agent assis derrière son écran et qu’on ne va jamais sur le terrain. Dans tous les cas, votre agence est là pour vous fournir des dossiers, puis des accès à des logiciels d’espionnage et vous permettre d’utiliser tout ça au mieux. Tout le jeu se déroule devant un faux écran d’ordinateur avec la possibilité de lire des emails, de surfer sur internet, d’accéder à un logiciel de cartes, d’utiliser une base de données de criminels. Tout le gameplay passe par la recherche d’indices que l’on récolte en surfant sur le faux internet, en récupérant des adresses IP pour hacker les serveurs qui sont derrière les sites, puisqu’une fois introduit à l’intérieur, vous pourrez récupérer des fichiers qui serviront de preuve contre les suspects. Chaque cas qui nous est confié doit nous amener à trouver un coupable, sa localisation et l’infraction grâce à laquelle on pourra le faire tomber.
On mène donc un vrai travail d’enquête, on écrit sur le bloc-notes ce qui nous semble important et ce qui pourra être utilisé plus tard. On reçoit des mails plus ou moins importants (la standardiste Ash vaut le détour). On télécharge les pièces jointes et on les exploite. On vérifie les sites internet. On trouve le nom des administrateurs ou des modérateurs et on recherche leur fiche dans la base de données de la police. Tout ce travail est long et fastidieux, mais très intéressant et très prenant si on se laisse happer. Le fonctionnement de Mainlining est bien pensé, on rebondit d’une piste à l’autre grâce aux différents indices récoltés, et les cas qui nous sont soumis sont des éléments d’une histoire plus grande qui se dévoile au fur et à mesure.
Hélas, cette description idyllique ne peut pas cacher plus longtemps le vrai problème du jeu : son ergonomie. En effet, Mainlining a été conçu pour être joué à la souris et au clavier (le jeu est sorti en 2017 sur PC…). Sur Switch, les développeurs ont conçu un clavier virtuel qui peut être actionné soit directement sur l’écran tactile, soit avec les deux sticks et les gâchettes gauche et droite, le clavier étant coupé en deux morceaux sur lesquels on tape grâce à nos deux pouces et nos deux index. Comme il faut très souvent effectuer des recherches sur internet, il faut taper des noms de sites et c’est long. Idem pour pirater un serveur, il faut entrer son adresse IP et c’est « galère ». Bien sûr, les boutons de la console servent de raccourci : un pour valider, un pour fermer la fenêtre en cours, un pour faire apparaitre ou disparaitre le clavier. On sent qu’il y a eu de la recherche pour adapter au mieux le jeu sur Switch, mais ce n’est pas optimal.
Graphiquement, le jeu est étonnant. Alors que l’intrigue se déroule en 2010, on est plutôt devant un PC de la fin des années 90. Le modem pour se connecter au réseau fait exactement le même bruit que les vieux modems 56K. La carte qui sert à repérer les lieux et à surveiller les suspects est une copie quasi conforme des maps du jeu Sim City du début des années 90. Tout ça donne un cachet particulier au jeu qui lui va bien. Sur le plan sonore, une petite musique de fond nous accompagne tout au long de l’aventure qui est divisée en douze chapitres. Selon vos capacités à résoudre les énigmes il faudra entre cinq et dix heures pour arriver au bout de l’aventure, et il n’y a pas de réelle possibilité de rejouabilité. Mainlining fait un petit peu penser à “A Normal Lost Phone”, un jeu dans lequel on trouve un téléphone et où l’interface du jeu est celle d’un smartphone. Il rappelle aussi un peu “Papers, Please” dans la nécessité de faire attention à tous les détails, malgré des graphismes très années 80-90.
Conclusion
Mainlining est encore une fois un portage d’un jeu initialement sorti sur PC, et ça se ressent énormément sur l’ergonomie du gameplay. Si cet aspect-là ne vous rebute pas et que vous aimez les jeux d’aventures et de réflexion, il n’y a pas à hésiter, Mainlining vaut vraiment le détour, d'autant qu'il a été traduit totalement en français.
LES PLUS
- Des enquêtes retorses
- Une aventure très intéressante
- Tout en français
- Un côté rétro très sympa
- La petite histoire avec la standardiste
LES MOINS
- L’ergonomie du jeu
- L’absence de rejouabilité