Autant annoncer la couleur tout de suite, ce n’est pas parce qu’il y a une voiture de Formule 1 sur la jaquette de Speed 3 : Grand Prix que nous avons affaire à un jeu de Formule 1 (sinon les galettes St Michel “tout au beurre” ne seraient que du beurre !!!). Bref, il faut quand même savoir garder son âme d’enfant et tenter de percevoir ce qu’il peut y avoir de bon dans un jeu qui essaie de faire croire ce qu’il n’est pas…
À fond, à fond, à fond, dans les graviers
Speed 3 : Grand Prix est un jeu d’arcade. Arcade veut dire ici, on fonce, on tamponne les concurrents, on se crashe et on repart, le tout avec une musique bien rageuse pour chaque circuit. N’allez quand même pas croire qu’il y a beaucoup de musique, il y a six circuits en tout. Et ce sont ces six circuits que l’on parcourra dans l’un des trois modes de jeu disponibles : tournoi (en fait, un mode championnat classique), course rapide ou contre-la-montre. Bien que l’on passe du Japon aux États-Unis en traversant la Russie, l’Allemagne ou l’Angleterre, on ne croisera aucun circuit officiel de la Formule 1 passée ou actuelle.
Les premiers tours de piste sont rageants et frustrants. Notre véhicule glisse comme une savonnette, et après un crash, lorsque le jeu nous remet en piste, il n’est pas rare de se faire percuter par l’arrière par un adversaire. C’est hyper frustrant d’enchaîner les crashs parce que les développeurs du jeu n’ont pas pensé à donner quelques centièmes d’invincibilité à notre véhicule quand on réapparaît. Il arrive parfois quand même que par miracle, on puisse repartir sans se faire percuter, mais en étant juste frôlé sans aucun dégât…
Finalement, après quelques tours de piste difficiles, on comprend le fonctionnement du jeu. On comprend surtout qu’il faut partir devant et ne pas se faire rattraper par l’IA du jeu complètement calamiteuse, et c’est gagné. On s’amuse donc un petit peu, mais une fois la découverte passée, on reste sur sa faim. Les modes de jeu sont faméliques, les possibilités d’améliorer ses véhicules sont inexistantes, la diversité de conduite des voitures est absente, toutes réagissent de la même manière.
Comme Bérégovoy, aussi vite que Senna, je veux atteindre le Nirvana
Graphiquement, le jeu n’est pas très beau, il y a des bugs d’affichage et de collision, des baisses de framerate, de l’aliasing. La physique du jeu est nulle, on peut couper à travers les bords de piste en pelouse sans perdre de vitesse, par contre les carambolages et les explosions font leur petit effet la première fois qu’on les voit. Il y a quand même un gros souci pour le circuit où la course se déroule de nuit. Les Formule 1 n’ont pas de phares et le circuit n’est pas bien éclairé. Donc on distingue mal la piste, on découvre au dernier moment s’il faut tourner à gauche ou à droite et on s’arrache les yeux pour essayer de deviner le tracé du circuit.
Parmi toutes les autres joyeusetés qui gâchent l’expérience de jeu, on trouve un radar qui ne donne pas la position des adversaires ni même le circuit en entier, seulement la portion sur laquelle on roule, et qui donc ne sert à rien. On a aussi la jauge de vie au-dessus des voitures qui permet de savoir si on va se crasher rapidement ou pas et qui permet de percuter un adversaire faible en vie pour le voir exploser contre les rambardes. Rigolo mais pas franchement utile ou pertinent.
Autre aberration, quand on gagne un tournoi, le tournoi suivant nous propose les mêmes six courses, mais il faut faire deux fois la même : une première fois avec deux tours, une seconde fois avec cinq tours. Bien sûr on peut penser que cela permet d’apprendre mieux les circuits, mais franchement ? À quoi bon ? Une note positive pour finir, le jeu propose un mode deux joueurs en écran partagé. Souffrir pourquoi pas, mais souffrir à deux c’est mieux…
Conclusion
Speed 3 : Grand Prix est une vaste blague. L’idée de base était amusante : proposer un Burn Out en Formule 1, mais à l’arrivée on se retrouve face à un jeu bourré de bugs, pas maniable, pas fun, pas joli et avec des musiques criardes. Encore une fois, il faudra se rabattre sur Mario Kart si on veut de la course typée arcade sur Switch.
LES PLUS
- Un concept étonnant…
- Un mode deux joueurs
- Un mode miroir des circuits
LES MOINS
- ...Mais qui tombe à l’eau
- Une jouabilité calamiteuse
- Des bugs d’affichage
- Trop peu de modes de jeu
- Des respawns hasardeux