La suite de Spelunky semblait inévitable tant le succès critique et public a été conséquent lors de la sortie du premier opus. Le concept, partagé entre une certaine simplicité dans le système de jeu et une complexité vertigineuse dans le gameplay, nécessitait, après un temps d’adaptation, au joueur de tenir compte de l’imprévisibilité permanente des niveaux parcourus. Spelunky offrait un revival efficace et intelligent du plateformer sans prétention, réhabilitant avec panache l’utilisation de la 2D. La sortie du second opus sur la Nintendo Switch permet de prendre en compte un renouvellement pertinent et complet du concept de Mossmouth.
Retour vers l’enfer
Dans ce nouvel épisode, le joueur incarne un nouveau personnage principal, qui n’est autre que la fille du personnage principal du premier volet. Dans l’ensemble, le scénario n’importe pas spécialement dans le gameplay, apparaissant clairement comme un aspect accessoire dans le jeu. Ainsi, la succession de tableaux réserve une nouvelle fois au joueur des découvertes d’ennemis autrement retords, de nouveaux éléments de gameplay et des défis toujours aussi difficiles à réaliser.
L’enjeu du premier opus reposait sur la difficulté hallucinante rencontrée par le joueur durant chacune de ses sessions d’infortune. La suite ne réserve aucune facilité pour le joueur, devant réaliser de nouvelles prouesses dans des niveaux autrement construits. Il faudra un temps de réadaptation pour les anciens joueurs afin de mieux appréhender les nouveautés liées au design des tableaux, aux ennemis et aux objets à utiliser.
La difficulté n’a pas été bouleversée, au point de paraître encore moins dosée pendant les premières sessions. C’est le temps imposé, voire nécessaire, pour prendre en compte les évolutions prônées par Massmouth ; la marge de progression est une nouvelle fois réelle, bien qu’assujettie à de nombreux échecs pour progresser sur le long terme. Cette caractéristique s’inscrit dans la lignée du premier opus ; tant d’efforts pour une progression limitée dans le temps court pourra décourager un public élargi.
Un univers familier
Ce qui relève du paradoxe s’inscrit dans le deuxième Spelunky. Un autre style graphique, bien plus travaillé en comparaison avec le précédent épisode, qui ne dépayse pourtant pas. Pareillement pour le gameplay, renouvelé avec une maniabilité différente – une gestion de la course parfois énervante à prendre en main – mais sans grand bouleversement. En effet, le jeu a été refaçonné pour moderniser le concept, mais (quasiment) toutes les sensations sont encore présentes.
L’utilisation de certaines armes, de certains objets ou de nouveaux items pourra potentiellement changer l’approche de situations bien définies, mais le trait aléatoire, également conservé, favorise la réflexion quant au parcours abouti du tableau. L’intégration de séquences dans les tableaux permet également de tenir compte d’un level design parfaitement mis en place, relevant encore une fois de la continuité promise par le premier opus.
L’ambiance générale est également au rendez-vous, entremêlée par l’utilisation d’une bande sonore entêtante et réussie et de thèmes correspondant aux divers tableaux parcourus. Certes, le style graphique modifie également l’approche du jeu, mais il faut rappeler les similitudes entre les deux opus ; une structuration identique avec un bestiaire quasi similaire, mais un trait graphique remodelé pour la décennie à venir.
Une adaptation réussie sur la Nintendo Switch
Pas d’inquiétude concernant l’adaptation de Spelunky 2 : elle est totalement en phase avec l’architecture de Nintendo. L’utilisation en version portable est idéale pour jouer en déplacement ou pour se poser ailleurs qu’en face d’un téléviseur ou autre projecteur. Les sensations de jeu sont au rendez-vous ; il suffira peut-être de régler les vibrations pour éviter d’être dérangé, à l’instar de la manette en version dockée. Cette dernière est aussi de très bonne facture, sans fioriture et parfaitement fluide – ce qui est un moindre mal au vu des caractéristiques du jeu. L’application du mode en ligne est une réussite, bien qu’il nécessite de bien s’accorder avec les partenaires en ligne pour solutionner les enquêtes soumises au joueur. Parallèlement au mode en ligne, le mode local promet des heures d’énervement, en fonction de l’appréciation de la difficulté selon les partenaires en votre compagnie.
Conclusion
Spelunky 2 s’inscrit dans continuité du premier opus, tout en proposant un renouvellement de façade et de fond consistant pour rafraîchir le concept. Totale réussite, et idéalement accordée à la Nintendo Switch, la production de Massmouth nécessite néanmoins un temps d’adaptation plus ou moins conséquent de la part des joueurs.
LES PLUS
- La suite de Spelunky sur Switch
- Un concept parfaitement modernisé
- De nouvelles approches dans de nouveaux tableaux !
- Le multijoueur en ligne
LES MOINS
- Peut toujours être trop complexe pour le public
- Le style graphique peut potentiellement rebuter