C’est parti ! Après plus de quatre mois sans avoir rédigé de romans… Euh… Je voulais dire, de tests, j’ai décidé de ressortir ma plume – ou mon clavier, selon votre perspective – du tiroir de mon bureau afin de repartir dans le fabuleux monde de la rédaction. Et quoi de mieux, pour se remettre dans le bain, que de tester justement un jeu de mots ? Un jeu qui, en apparence, a tout pour faire passer un moment ludique et détendu ? Sans plus attendre, découvrons ce que Word Forward, fraîchement débarqué sur Nintendo Switch le 3 décembre dernier, a à nous offrir… Si peu qu’il y ait quelque chose à offrir, en fait.
Un mot en avant
« Créez des mots pour gagner. »
Bon, avant toute chose, nous nous devons de vous dire la vérité. Oui, Word Forward est un jeu intégralement en anglais. Le truc, c’est que… Mais, attendez, ne partez pas ! Revenez ! Restez au moins pour les cookies !
Nous disions donc. Word Forward est un jeu intégralement en anglais, il est vrai. Mais – et il y a bien un « mais » – c’est un jeu fait de lettres. De mots à former. Donc si le jeu est anglais, en soi ce n’est pas si grave, pas vrai ? Puisque, après tout, vous aurez la possibilité d’apprendre de nouveaux mots en anglais, et donc de les apprendre si vous souhaitez maîtriser la langue de Shakespeare, voire parfaire votre niveau. C’est un beau concept, n’est-ce pas ?
C’est ce que nous nous sommes dit aussi, lorsque nous avons eu ce jeu dans les mains pour la première fois. Quel beau concept cela aurait été, vraiment.
Sauf qu’il n’en est rien.
D’accord, rembobinons la cassette – comment ça, vous pouvez sentir notre âge à des kilomètres ? – et laissez-nous tout vous expliquer, cette fois-ci depuis le début.
Le juste mot
« Sortez-nous de là » – Propos 100% rapportés du jeu vidéo
Lorsque nous avons démarré le jeu pour la première fois, nous ne savions pas réellement à quoi nous attendre. Un jeu de mots en anglais. Une musique relaxante qui l’accompagnerait comme la plupart de ce genre de jeux auxquels nous avons tous accès depuis nos smartphones respectifs. Une difficulté probablement grandissante. Et, éventuellement, la satisfaction à chaque niveau de terminé. Un nouveau mot découvert en anglais, faisant que nous irions nous coucher moins bêtes ce soir… Bien sûr que si, c’est possible ! Un sentiment de plénitude et de détente, renforcé grâce à notre chère Switch, faisant de Word Forward un jeu jouable partout. Le bruit des vagues. Ah, que c’est beau de rêver…
Voici la réalité : Word Forward démarre, et avec lui se lance une musique disco rabattant son clapet à la fièvre du samedi soir. Nous avons commencé à danser un petit peu, un mélange de « Whoa, cette musique met vraiment l’ambiance », et de « Mais qu’est-ce qu’une musique pareille vient faire ici ??? »
Cette musique, vous avez tout à y gagner à l’apprécier. Parce que ce sera la seule et unique du jeu. Et vous l’entendrez. En. Continu. Mais fort heureusement, le développeur Thalamus Digital a pensé à nous laisser le choix de mettre fin à cette torture auditive en programmant une option permettant de désactiver la musique. Et croyez-nous, au bout d’un (court) moment, c’est exactement ce que vous finirez par faire.
Revenons-en au début du jeu, car oui, ce n’est que le début. Nous avons droit à un tutoriel d’emblée, ce qui est assez appréciable pour découvrir les ficelles du jeu et commencer à les comprendre par la même occasion. Une fois cette phase d’introduction passée, nous arrivons directement sur la première grille de mots officielle. Au total, il y en aura 500 à parcourir.
Concernant les bases du jeu, le principe reste assez simple. Comme la plupart de ce genre de jeux dits « ludiques », il ne dispose d’aucun scénario à offrir. Nous arrivons donc face à une grille ; un niveau représentant par conséquent, vous l’aurez deviné, une grille. Ladite grille proposera 25 lettres choisies aléatoirement, et de ces lettres, vous devrez former un maximum de mots afin qu’il ne reste plus aucune lettre présente dans la grille.
Le but, au final, reste relativement facile et concret. En effet, vous devrez faire preuve d’ingéniosité pour enlever les 25 lettres présentes au sein de la grille en créant des mots d’au minimum trois lettres. Chaque lettre utilisée disparaîtra, en sachant que vous pouvez former un mot dans n’importe quel sens du moment que chaque lettre soit liée entre-elles.
Pour vous aider dans votre galère… Pardon, dans votre quête, le jeu vous proposera cinq cases bonus juste en-dessous de la grille. Ces cases bonus vous sauveront généralement la mise, et comprendront, en somme, deux lettres choisies aléatoirement, qui vous permettront de remplacer n’importe quelle lettre de la grille par cette lettre bonus. Plutôt utile si vous souhaitez former un mot en particulier… Encore faut-il que vous tombiez sur la lettre dont vous avez besoin, justement !
Vient ensuite une case marquée d’un symbole de deux flèches croisées. Peut-être pour représenter une épée à double-tranchant ? Parce que oui, cette case bonus sera une vraie épée de Damoclès dans le bon (ou dans le cas échéant, le mauvais) déroulement de votre grille. Dans notre cas, c’était la case du tout pour le tout, car celle-ci changera aléatoirement toutes les lettres restantes sur votre grille. C’est-à-dire que vous pourrez vous retrouver avec des lettres bien meilleures… Tout comme avec un tirage encore pire que le précédent (si si, c’est possible !). Par conséquent, à vous de déterminer le bon timing pour vous en servir.
Puis viennent ensuite ce que nous avons considéré comme les cases bonus les plus utiles et qui nous ont justement sauvé la mise plus d’une fois. Tout d’abord, il y a la case vous permettant de changer une lettre présente sur votre grille en n’importe quelle lettre que vous souhaitez (parfait pour créer le mot que vous souhaitez, donc !), et la case portant l’icône d’une bombe. Cette dernière fera tout bonnement exploser (de manière tout à fait pacifique, bien entendu) une lettre dont vous n’aurez pas réussi à vous servir lors de votre aventure. Une véritable bouée de sauvetage s’il vous reste une seule case inutilisable en fin de partie.
À noter aussi que, hormis les cases bonus, vous pourrez bénéficier de deux aides supplémentaires, à savoir la possibilité d’échanger de place deux lettres entre-elles pour pouvoir former le mot de vos rêves sans encombre, ainsi que la possibilité de revenir en arrière si jamais vous avez commis une bourde. Malheureusement, ces aides seront plus des miracles qu’autre chose étant donné que leur usage s’en retrouvera fortement limité.
Malgré cela, il vous faudra tout de même faire preuve de créativité et de patience car oui, forcément, la difficulté va s’accroître au fur et à mesure, notamment avec les cases spécifiques. Celles-ci viendront remplacer certaines lettres basiques de votre grille, et vous ne pourrez-vous servir de celles-ci que sous certaines conditions. Par exemple, les lettres contenant le chiffre 4 ne pourront s’utiliser que dans des mots de quatre lettres uniquement. Précisément. Ni plus ni moins. Ou encore, les lettres marquées d’une flèche ne pourront être utilisées que pour former des mots dans le sens indiqué de la flèche, comme vers la gauche par exemple. Le début (ou la continuité ?) de la frustration.
Un mauvais jeu de mots
« Merci d’avoir joué. »
Démarrons cette partie et clôturons ce test en listant tout de même les bons côtés du jeu, parce que oui, bien sûr qu’il y en a ! Déjà, le jeu possède une compatibilité tactile. Donc voyez le bon côté des choses : si jamais, de rage ou de frustration, vous en veniez à tapoter l’écran de votre Switch adorée, vous pourriez très bien finir par former un mot sans queue ni tête et donc réussir, contre toute attente, à finir le niveau.
Et puis, nous nous devons de parler du démarrage du jeu, qui dès son lancement nous invite à nous servir du tactile pour former le mot « START » dans le sens de la lecture. Cela peut paraître un tant soit peu banal, mais force est de constater que c’est une entrée en matière vachement sympa.
Ensuite, pour les tactilophobes – oui nous venons de créer un nouveau mot, n’est-ce pas justement la base du test de ce jeu ? – Word Forward a pensé à vous en vous proposant tout simplement de jouer et de compléter les grilles de mots avec vos Joy-Con. Cependant, pour avoir testé les deux, nous ne pouvons que vous recommander de profiter du tactile qui est une fonction vraiment agréable.
Les temps de chargement, quant à eux, sont quasiment inexistants. Word Forward, de par sa simplicité technique, fonctionne à vitesse grand V dès son lancement. Nous enchaînons le menu, puis les grilles (si peu que vous arriviez à les compléter, bien évidemment) sans aucune latence, sans aucun ralentissement. Si Word Forward présente 999 problèmes, le temps de chargement n’en sera jamais un. Un atout majeur face à l’adversité.
L’interface, pour sa part, reste assez simple mais pour autant se trouve être efficace. Si les couleurs peuvent paraître sobres ou basiques de premier abord, elles rentrent assez rapidement dans l’aspect détente du jeu puisqu’elles n’agressent aucunement les yeux, et nous permettent donc de rester concentrés.
Enfin, pour les fanas du 100% et des trophées, sachez que Word Forward vous offrira la possibilité, à chaque fin de niveau, de voir le mot le plus long que vous aurez réussi à générer lors de la grille venant d’être complétée, mais aussi celui jusqu’à présent. Notez aussi que si vous finissez un niveau en ayant gardé au minimum trois cases bonus, le jeu vous octroiera des étoiles jaunes toutes mignonnes, ne servant absolument à rien si ce n’est vous garder motivés pour la suite.
Pour finir, il serait difficile de jauger combien d’heures exactement il vous faudra pour venir à bout des 500 grilles de Word Forward. Tout dépendra de si vous vous sentez inspirés ou non. Un peu comme nous avec ce test, en fait !
Word Forward est disponible sur le Nintendo eShop au prix de 6€.
Conclusion
Si Word Forward se destinait à être un jeu de mots ludique et propice à la détente, la réalité en a été tout autre. Bien que le concept de départ semblait réussi, de par les couleurs agréables et la rapidité pour enchaîner les grilles sans temps de chargement, il s’est avéré que les grilles se sont révélées être frustrantes, nous poussant à essayer des combinaisons de mots sans queue ni tête afin d’en finir avec les niveaux proposés, dans un fond sonore tout à fait abominable et en décalage avec l’ambiance générale du jeu. Écoutez, quitte à l’essayer, que ce soit par simple curiosité ou par pur masochisme – ce que, chez Nintendo-Town, nous ne jugeons pas : lisez comme vous êtes – alors nous ne saurions que vous conseiller de privilégier les versions smartphones et tablettes qui vous reviendront quasiment moitié moins chères. Alors à ce stade, pourquoi ne pas y gagner et économiser l’équivalent de 1,5 litre d’essence ?
LES PLUS
- La musique est désactivable…
- La compatibilité avec le tactile
- L’écran de démarrage, une mise en bouche agréable justement grâce au tactile
- Pas de temps de chargement
- Une bonne durée de vie, surtout si vous bloquez sur des niveaux
LES MOINS
- … Mais elle n’en reste pas moins atroce
- Un jeu de détente qui se révèle être frustrant
- C’est censé être ludique mais c’est tout sauf ça
- Des niveaux carrément galères
- Uniquement en anglais