Alors que les aficionados de Point’n Click, trépignant d’impatience, n’ont plus d’yeux que pour Monkey Island de retour sur la belle de Nintendo, nous nous sommes laissés tenter, chez NT, par Mutropolis qui rejoint sans grand bruit un catalogue, dans le domaine, déjà bien garni. Tenons-nous là la future référence du genre ? C’est ce que nous allons voir.
Retour à la maison
D’abord, le scénario. Primordial dans un Point’n Click, celui-ci fait ici la part belle, et c’est tout à son honneur, aux rebondissements particulièrement accrocheurs, d’ailleurs saupoudrés de nombreuses touches d’humour. L’heure n’en demeure pas moins grave : à l’aube du cinquième millénaire, voilà belle lurette que l’humanité, désertant la Terre dévastée par une énième apocalypse, s’est réfugiée sur sa jumelle au teint carmin, Mars la sanguinaire.
Pas de quoi intimider l’intrépide Henry Dijon, notre héros archéologue de formation, qui entreprend de regagner la planète bleue afin d’y dénicher quelques précieux trésors, sur place abandonnés. Mais l’expédition tourne mal : le mentor de notre chasseur de reliques, mystérieusement, disparaît durant l’exploration d’une grotte. Si l’histoire, qui ne va pas sans rappeler Stargate, se suit avec un malin plaisir, certains points mériteraient des éclaircissements, en l’absence d’un dénouement totalement satisfaisant. À vous toutefois d’en juger puisque nous nous tairons là, sous peine d’en gâcher la teneur.
Un Point’n Click ardu
Ensuite, les énigmes. Le titre, sur cet aspect tout aussi incontournable que l’intrigue, ne déçoit, pas plus qu’il ne comble entièrement. En effet, nos compagnons de voyage ne lâchent qu’à contrecœur des indices plus nébuleux encore que la logique inhérente aux nombreux casse-têtes, reposant dans leur majorité sur la recherche et l’utilisation d’items.
Ces derniers, qui n’ont décidément jamais aussi bien porté leur nom, virent alors au supplice et ce n’est qu’en déployant des trésors – Henry appréciera – de calme et de patience, qu’on finit par en venir à bout. La durée de vie s’en trouve en tout cas rehaussée, flirtant avec la dizaine d’heures. Honnête pour le genre, de même que le gameplay se prend très rapidement en main, tirant avantageusement parti des fonctionnalités tactiles de la Switch.
Un jeu enchanteur
Enfin, la direction artistique. Évoquant par instant Broken Age, Mutropolis flatte la rétine. Entièrement dessinées à la main, la belle cinquantaine de scènes, certes assez classiques en certaines occasions, résultent d’un travail tout bonnement fabuleux qu’il convient de saluer d’autant plus bas, qu’il s’agit pour les Madrilènes de Pirita Studio d’une production inaugurale… Vivement la suite !
Bien que très agréable, la bande-son, quant à elle, donne parfois l’impression de tourner en rond. Rien qui n’entache néanmoins le plaisir de jouer, et de se laisser embarquer par l’excellent doublage dans la langue de Shakespeare, des dialogues intégralement sous-titrés en français.
Conclusion
Éclipsé par l'annonce du prochain opus de, Monkey Island, maître incontesté du genre, Mutropolis crée pourtant la surprise, fort d'un récit drôle et prenant, d'un gameplay intuitif faisant usage du tactile, ainsi que d'énigmes parfaitement retorses qui raviront les joueurs exigeants, le tout sublimé par une patte graphique artisanale, proprement à tomber. Au chapitre des menus regrets cependant, certains pans scénaristiques inaboutis, tandis que la bande-son, nonobstant un doublage de qualité, confine parfois à la boucle instrumentale.
LES PLUS
- Une bande-son agréable…
- Un scénario plaisant à suivre…
- Beaucoup d’énigmes…
- De l'humour savamment distillé
- Des graphismes splendides, dessinés à la main
- Une bonne durée de vie
- Sous-titré en français
- Dialogues entièrement doublés en anglais
- Jouable en tactile
LES MOINS
- … malgré une certaine redondance
- … en dépit de certains enjeux qui restent en suspens
- … parfois trop sibylline
Il y a une erreur entre le titre de l’article, les images (Metropolis) et le jeu Mutropolis.
petite maladresse de notre part ! Merci de la remonté !