Le monde du jeu vidéo, il faut bien le dire, n’a pas été tendre avec les programmeurs et joueurs des années 80 et il fallait une bonne dose d’imagination pour imaginer que l’amas de pixels saccadant à l’écran était en fait un valeureux guerrier de Mars en armure. Et pourtant ces temps inconnus des plus jeunes de nos lecteurs sont encore vifs dans les souvenirs de certains studios qui n’hésitent pas à leur rendre hommage tout en se faisant plaisir sur le nombre de Mo à leur disposition. C’est bien évidemment le cas avec Astronite, le Metroivania de Dume Game Studios et voici ce que nous en avons pensé.
Le kidnappeur de planète
Tout commence pour nous dans un vaisseau spatial qui nous emmène vers la planète Neplea. Celui-ci n’est autre que le berceau corrompu de notre civilisation et notre mission est alors simple : libérer notre planète mère de la présence de cet être ténébreux qui ne souhaite plus notre présence et qui a déjà exterminé l’ensemble des autres héros envoyés à lui. Mais nous ne sommes pas de ceux qui abandonnent facilement et nous comptons bien refaire de cet astre notre maison !
Une fois le pied posé à la surface, nous démarrons notre exploration. Malheureusement, à la première rencontre avec ce mystérieux ennemi, nous perdons lamentablement et nous nous retrouvons sans plus aucun objet de notre équipement à disposition. Il va donc nous falloir explorer les lieux qui nous entourent pour pouvoir remettre la main sur ceux-ci et finir correctement ce que nous avons commencé.
Avec beaucoup d’humour, cette narration simple se révèle pourtant efficace et suffisante pour nous emmener toujours plus loin dans cette aventure. Les différents personnages que nous allons rencontrer durant notre aventure ont bénéficié du même second degré et les dialogues auxquels nous avons droit sont des petits moments durant lesquels nous reprenons notre souffle avec plaisir. Entre ces phases de repos, nous aurons à explorer le monde de Neplea pour récupérer les différentes améliorations de notre équipement et y affronter les huit boss qui s’y trouvent.
La première étape consiste à remettre la main sur notre fusil. Ce sont ensuite le dash, le jet pack et pour finir notre module aquatique qui nous seront nécessaires pour atteindre le noyau de ce monde. À chaque étape franchie, et Metroidvania oblige, nous débloquons de nouvelles routes qui nous permettront de nous rapprocher petit à petit de notre but. Durant ce voyage, nous pourrons découvrir des items qui boosteront notre jauge de vie, notre équipement et qui simplifieront nos combats.
Dark Metroid Souls Vania
Un déroulement classique pour Astronite qui ne renouvelle en rien les mécaniques du genre, mais qui sait les utiliser intelligemment. Le level design est lui aussi assez classique. Si, en théorie, nous sommes libres de voyager où bon nous l’entendons dès le début de notre aventure, en pratique, nos limitations tracent un chemin assez balisé sous nos pas et il est rare de se perdre, la carte et les téléporteurs nous aidant eux aussi à nous repérer et à explorer les quelques recoins qui nous auraient échappé.
Durant nos déambulations, nous pouvons occire du monstre qui libérera une monnaie appelée Shpirtis grâce à laquelle nous pouvons acheter de quoi faciliter notre quête. C’est tout naturellement le module de carte vers lequel nous nous tournerons en premier avant d’acquérir une réduction « client fidèle » pour diminuer le coût du téléporteur pour enfin nous tourner vers les upgrades de nos différents items d’équipement. À la manière d’un Dark Souls, mourir signifie perdre l’entièreté de nos Shpirtis acquis. Ceux-ci jonchent alors le sol à l’endroit de notre trépas et un retour en ces lieux nous permet de remettre la main sur notre magot.
Pour le reste, nous avons entre les mains un gameplay mélange d’action et de plateformes là aussi classique, mais maîtrisé. Il va falloir sauter, dasher, se maintenir en l’air grâce au jet pack et tirer le tout en esquivant les ennemis ou leur tir ainsi qu’en évitant tout contact avec les stalactites et/ou les stalagmites. Il est toujours facile de comprendre ce que nous devons utiliser comme équipement ou comme technique pour avancer et mettre un terme aux agissements des boss que nous affrontons.
Malgré tout, le résultat est loin d’être aisé. Il va falloir faire preuve de résilience et de courage pour venir à bout de nos aventures. Notre vitesse est loin d’être exponentielle et celle de nos ennemis loin d’être anecdotique. Nous sommes sans cesse obligés de bouger, esquiver et sauter pour éviter de perdre l’un de nos petits points de vie. La durée de vie de cet Astronite dépendra donc de notre skill Joy-Con en main. Si un bon six heures nous a été nécessaire, les plus doués d’entre nous diviseront sans doute ce temps par deux tandis que les complétionistes y ajouteront quelques heures. Une durée de vie agréable pour un jeu à ce tarif. Astronite est disponible sur l’eShop au prix de quinze euros.
Conclusion
Astronite de Dume Game Studio est un Metroidvania en noir et blanc qui ne cherche pas à révolutionner, mais qui s’approprie les mécaniques du genre comme il faut pour nous offrir quelques heures d’un gameplay précis, complet et exigeant. Sa narration est suffisante pour nous donner l’envie d’aller toujours plus loin et sa réalisation ne souffre d’aucun défaut si ce n’est un petit manque de détails dans ces décors. Pour le reste, c’est un titre qui se laisse parcourir avec beaucoup de plaisir, mais qui sait aussi se montrer exigeant.
LES PLUS
- La direction artistique monochrome est bien réalisée
- La bande-son se laisse apprécier sans devenir lassante
- La narration sait faire preuve d’humour
- Le gameplay est simple, mais efficace
- La difficulté est souvent au rendez-vous
- Le level design est classique, mais efficace
- La prise en main ne souffre d’aucun défaut
- Les combats de boss sont toujours intéressants
LES MOINS
- Les décors manquent parfois de détails et de renouvellement
- Tout comme la bande-son
- Les filtres CRT sont franchement inutiles
- Le gameplay comme le level design sont finalement bien trop sages