Les échecs sont bien plus qu’un « simple » jeu : cette confrontation entre deux stratèges autour de quelques pions harmonieux, joue avec élégance sur le mental des participants, tout en y apportant un aspect très culturel et artistique grâce à des pièces et des plateaux de jeu de plus en plus onéreux. Tantôt à la mode, notamment par quelques séries célèbres, tantôt laissés de côté pour des distractions plus légères, les échecs vont et viennent sans jamais perdre de leur superbe. Chessarama offre désormais un axe totalement nouveau pour découvrir ce jeu, accessible pour petits et grands, et avec une certaine originalité qui mérite le détour pour qui n’est pas rebuté par quelques tours et autres fous. Une petite partie ?
L’ouverture du titre peut surprendre… puisqu’il ne propose alors qu’un seul mode de jeu unique. Tiens tiens tiens… puisque le choix n’est pas permis, plongeons nous avec intérêt dans le mode Campagne.
La campagne des échecs
Ce mode de jeu est assurément le plus astucieux du titre, et nous sommes plutôt ravis du choix assumé des développeurs. Passage obligatoire !
La Campagne se résume à plusieurs stratégies de jeu qui reposent chacune sur un thème spécifique. Quatre sont disponibles mais il convient de disposer de suffisamment d’expérience pour déverrouiller l’ensemble des capacités du titre (et ce n’est pas peu dire… nous y reviendrons !). Au démarrage, c’est sous les effluves de la ferme qu’il va falloir faire ses preuves. Le joueur dispose alors du contrôle d’une première pièce stratégique : le cavalier. Ce dernier est pourvu d’un déplacement spécifique, comme le connaissent fort bien les amateurs d’échecs. La partie se déroule en plusieurs niveaux, eux même découpés en différents objectifs à valider.
La ferme propose un ensemble de cases à cultiver. Le passage du cavalier provoque la culture de la terre, tandis que son retour sur la même case suppose le retour d’une case labourée. Hop, il suffit d’y retourner pour cultiver à nouveau la petite case. Certains objectifs reposent ainsi sur la simple culture des cases, tandis que d’autres nécessitent un déplacement minimum, ou encore de terminer la zone sur une case spécifique.
Au fil des niveaux et des objectifs acquis, le joueur acquiert de l’expérience. Celle-ci est alors très utile pour débloquer une foule de surprises… ne minimisons pas nos mots, nous avons été très agréablement surpris par toutes les petites découvertes de Chessarama.
Surprise « partie »
La première surprise revêt un caractère très accessoire puisqu’elle repose sur l’ouverture de la collection des pièces d’échecs. Nous avons notamment déverrouillé le pion fermier ou encore le fou fermier. Ces pièces, tout comme l’intégralité du titre, sont assez jolies, avec de belles couleurs. Nous aurions certes apprécié toujours plus de détails dans ces petits sujets mais aussi dans les décors, mais l’ensemble reste très propre et agréable à l’œil.
La progression permet de découvrir d’autres Campagnes, avec notamment les tirs au but (Campagne Street Soccer) ou encore les combats de sabres (Campagne Lady Ronin) ! A chaque fois, les environnements et les pièces sont associés au thème en question, mais aussi la musique et les bruitages. Nous passons dès lors d’un environnement bucolique à une stade de foot ! Voilà qui est fun et original pour une partie d’échecs !
Pour autant, nous étions, au démarrage, un peu étonnés : allons nous véritablement jouer aux échecs sur Chessarama ou bien nous satisfaire de multiples défis ? Eh eh eh… rassurez vous, d’autres modes de jeu apparaissent après avoir apprivoisé quelques défis de la campagne. Les batailles mais aussi les parties d’échecs, finissent de compléter et d’enrichir considérablement le contenu général. Cette progression exigeante (mais aisée, rassurez-vous) pourrait rebuter les puristes qui ne cherchent qu’à engranger un maximum de victoires autour d’un plateau d’échecs classique. Néanmoins, avec son univers excentrique, nul doute que la cible de Chessarama est avant tout les joueurs en quête de découvertes et de renouveau auprès de leurs pions favoris. Et ceux là, ils sont plutôt gâtés !
Bataille (et il ne s’agit pas du jeu de cartes) !
Après avoir célébré quelques défis du mode Campagne, les batailles se dévoilent. Le principe de ces dernières repose sur un objectif spécifique en fonction du plateau. Ainsi, celui de la ferme implique la mise en échec et mat du roi de l’adversaire, tandis que le foot de rue met en exergue le premier joueur qui marque un but dans la cage de l’adversaire.
Ces batailles peuvent donc être assimilées à d’autres défis, plus ardus mais aussi beaucoup plus longs. Elles sont un excellent moyen d’engranger un maximum d’expérience !
À nouveau, ce mode de jeu s’avère très fun pour une partie d’échecs ! Mais d’ailleurs, nous n’avons toujours pas eu l’occasion d’aborder une véritable partie…
Face à face final…
Les développeurs de Chessarama sont sacrément ingénieux… il va falloir prendre en main de nombreuses facettes du titre avant de pouvoir débloquer les véritables parties d’échecs. Ainsi, le joueur le plus débutant en la matière est déjà à l’aise avec les pièces et peut dès lors mener une fine stratégie pour éliminer son adversaire !
Le choix du plateau et des différentes pièces est, au démarrage, limité (eh oui !) à un simple plateau accompagné de pièces basiques. Le temps de jeu peut être modulé afin de rendre la réflexion plus ou moins lente.
Pour celles et ceux qui se sentiraient encore un peu noyés, il est possible de retrouver une aide précieuse et plutôt bien organisée dans le menu. Aussi, le coin inférieur gauche met en lumière le déplacement possible pour la pièce sélectionnée. Il n’y a plus qu’à…
Échec !
Chessarama a su nous séduire par toutes ses petites originalités. Néanmoins, quelques défauts viennent entraver le joli tableau, à commencer par quelques lacunes dans la jouabilité du titre. Le choix des pions et des déplacements se fait via le joystick, le mode tactile n’est pas utilisé. Or, la sélection n’est pas toujours évidente puisque notre curseur manque souvent de visibilité lorsqu’il se déplace sur la grille de déplacement des pions. Une mise à jour pourrait résoudre ce couac et nous espérons que les développeurs la réaliseront rapidement.
Nous avons rencontré un important freeze pendant notre partie alors que nous venions de décrocher le pion du fermier. Il nous était alors impossible de revenir au menu du jeu, nous n’avons guère eu d’autre choix que de relancer totalement le titre. Malheureusement, ce n’est pas l’unique freeze rencontré au cours du test…
Quelques coquilles sont aussi à signaler dans la traduction : « Marquez le but en passant le ballon à travers touTES les pions ». De petites choses sans grande importance qui pourraient aussi être résolues par une mise à jour.
Malgré un contenu intéressant, Chessarama dispose d’un manquement assez important, et assez étonnant pour un jeu « de société ». En effet, Chessarama est plutôt destiné aux solitaires… nous avons cherché encore et encore, impossible de jouer avec un ami, qu’il partage le même canapé que nous, ou bien qu’il soit confortablement installé à son propre domicile. La fiche technique du titre nous le confirme, le titre est pour un seul joueur. Les parties en ligne sont possibles, mais les adversaires sont sélectionnés aléatoirement, ce qui ne favorise pas nécessairement l’immersion dans de bonnes conditions des novices. L’expérience acquise est visible et permet d’avoir une idée sur les compétences du joueur en face de nous. Néanmoins, cette sélection d’adversaire aléatoire (contre l’IA sans connexion), reste assez nébuleuse. Elle permettra néanmoins aux plus expérimentés de prouver leurs talents.
Chessarama est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 15 euros environ.
Le saviez-vous ?
« Échec et mat », qu’il est coutume de simplifier par « mat », est employé lorsque le roi de l’adversaire se retrouve attaqué sans échappatoire. Votre moment de gloire… à condition d’être celui qui tire les ficelles !
Conclusion
Chessarama est un ingénieux titre qui parvient à mettre en avant les échecs sous un angle nouveau et particulièrement efficace. Adapté pour tous les joueurs (bien que les amateurs réaliseront très rapidement les défis de la campagne), son ingéniosité séduit par ses graphismes colorés et variés. Les différents modes de jeu se débloquent au fil de l'avancée du joueur et permet ainsi de gagner progressivement en difficulté. Le joueur apprend ainsi peu à peu les rouages simples des échecs, sans même s'en rendre compte. De nombreux défis et objectifs sont disponibles, avec une belle ingéniosité générale. Le titre dispose de quelques défauts, avec notamment l'impossibilité de jouer avec ses amis, même en local. Quelques bugs et coquilles sont à déplorer. Néanmoins, Chessarama reste un titre de qualité pour toutes celles et ceux qui souhaitent découvrir (ou redécouvrir) les échecs dans un cadre ludique et atypique.
LES PLUS
- Un riche contenu, original et ingénieux, pour découvrir en douceur les échecs
- Une prise par la main pour toutes celles et ceux qui débutent
- Plutôt joli, avec différents décors et environnements
- De nombreux défis, plus ou moins longs, à même de perfectionner les débutants
LES MOINS
- Nous n'aurions pas été contre plus de détails encore dans les décors
- La visibilité du curseur est à revoir
- Quelques bugs à déplorer
- Un jeu d'échecs impossible à partager avec ses amis... ?









