Le thème du cyberpunk a été traité depuis de nombreuses années, que ce soit à travers des livres, des films ou bien des jeux vidéo. C’est un thème qui a fasciné et qui fascine encore aujourd’hui de nombreuses personnes (dont votre serviteur). Peu à peu, des codes et des conventions ont émergé de toutes ces œuvres et sont devenus la signature de ce thème. Quand on joue à un jeu qui nous plonge dans cette ambiance, on s’attend donc à certains éléments-clés comme par exemple des villes sombres et mal famées, des humains augmentés grâce à des implants électroniques ou des prothèses, des écrans géants, des néons et de la violence. Bien souvent, ces œuvres amènent une réflexion (développée ou non) sur les considérations éthiques de la mixité humanité/machine et une acceptation ou un rejet des personnes qui ont succombé aux sirènes de la technologie et de la nouveauté.
Neon Blood nous promet donc de nous emmener dans ce genre d’univers (son nom nous donne clairement la couleur). Allons donc à la rencontre de l’inspecteur McCoin pour voir si la promesse est au rendez-vous.
Une aventure haute en couleur
Quand on lance le jeu pour la première fois, ce qui impressionne est l’aspect visuel. Les décors d’arrière-plan sont en 3D alors que les personnages au premier plan sont en 2D et en pixel art. Cela crée un contraste saisissant et un parti pris que nous avons trouvé très réussi. L’immersion est vraiment très bonne.
Nous incarnons donc l’inspecteur Axel McCoin qui est chargé par son supérieur de retrouver une meurtrière nommée Robin Slash. Celle-ci assassine apparemment des personnes au hasard et terrorise la population de Viridis. Enfin, seulement d’une partie de la population. Viridis est, en effet, divisée en deux : d’un côté Bright City qui accueille les personnes les plus riches et influentes, de l’autre Blind City qui au contraire est emplie de toute la population et des problèmes qui n’ont pas leur place à Bright City. Comme vous vous en doutez sûrement, McCoin arpente la sombre face de Viridis, Blind City.
Neon Blood regorge de clins d’œil plus ou moins discrets à d’autres franchises cyberpunk, à commencer par la tenue de son personnage principal, McCoin. En effet, celui-ci porte un imperméable qui fera inévitablement penser à Harrisson Ford dans le film Blade Runner. En parcourant la ville, on pourra aussi croiser un certain Johnny Silverhand (Cyberpunk 2077) et un chat étrangement familier (Stray). Ces références sont parfaitement incorporées et font plaisir quand on est un fan du genre.
Dans la peau d’Axel McCoin, vous ferez trois choses principalement : interroger des personnes, scanner des objets ou des lieux et vous battre. Nous verrons un peu plus loin que toutes ne sont pas aussi réussies que les autres.
Concrètement, vous déplacez McCoin sur le plan horizontal avec une petite profondeur qui permet d’aller dans certaines ruelles ou bâtiments. Vous disposez d’une touche pour interagir et une touche pour scanner les objets ou les lieux. Car oui, cyberpunk oblige, notre personnage est équipé de scans rétiniens qui lui permettent d’obtenir de précieuses informations ou de suivre des traces invisibles à l’œil nu. Le contrôle du personnage se fait donc aisément.
Le début du jeu permettra de se familiariser avec ces commandes, car il faudra tout d’abord faire réparer ses implants rétiniens. On apprend en effet que notre inspecteur est un junkie accro à une substance nommée le Spark. Une trop grande consommation de Spark peut provoquer de fortes migraines, des pertes de mémoire et un dysfonctionnement des implants si ceux-ci ne sont pas de bonne qualité. Notre inspecteur est donc sujet à tout cela et est constamment dénigré par ses collègues qui se moquent ouvertement de lui. Seul son supérieur semble lui reconnaître des talents de détective indéniables.
Même si l’histoire qui anime Neon Blood est relativement simple et convenue, on a plaisir à suivre les aventures de McCoin à travers ses rencontres et le personnage de Robin Slash, qui n’est pas aussi mauvais que ce que l’on veut nous faire croire au début. Les enjeux et aboutissements de cette aventure se déroulent et se dévoilent via trois actes. Il faut compter environ trois à cinq heures pour terminer le jeu et ses quelques quêtes secondaires.
Un habillage néon qui claque, mais des combats qui lassent
Dans Neon Blood, vous n’aurez pas de combats aléatoires (et heureusement !), ceux-ci seront dictés par le scénario et donc obligatoires. Lors d’un combat, cela se déroule au tour par tour de manière assez classique. Vous choisissez une action parmi quatre (attaquer avec son arme, effectuer une compétence, utiliser un objet ou se défendre) et ensuite, c’est le tour de l’ennemi. Cette phase de combat n’est vraiment pas réussie, car elle ne comporte aucun véritable enjeu. On peut utiliser des compétences sans point de compétence, les objets se rechargent avec le temps et l’attaque normale est souvent celle qui fera le plus de dégâts. On passe donc son temps à attaquer au pistolet (car les compétences ne sont pas folles) en espérant que le hasard nous soit favorable du point de vue des dégâts. Comme en plus McCoin retrouve toute sa vie après chaque combat, vous comprendrez que les affrontements sont donc mous et inintéressants. Ajoutez à cela l’absence de points d’expérience et de gestion d’équipement pour finalement se demander quel était l’intérêt de mettre une phase combat dans ce jeu qui n’en avait pas besoin. La narration étant vraiment bonne, on aurait eu plaisir à suivre l’histoire sans avoir de temps perdu dans des combats inutiles. D’autant plus que lors de certaines scènes de QTE sont présents pour un rendu de l’action vraiment stylé. Cela aurait vraiment suffi.
La partie exploration s’en sort mieux avec des décors qui ne sont certes pas originaux, mais qui sont tous très réussis. On déplore certaines phases de “puzzle” vraiment ratées à base d’allers-retours entre différents interrupteurs (coucou les égouts !).
Concernant la partie sonore, là, c’est vraiment du tout bon ! Les musiques collent parfaitement à l’ambiance du jeu et nous plongent complètement dans l’univers cyberpunk du jeu. Les nappes de synthé font frissonner et nous avons plaisir à écouter l’OST du jeu, même en dehors.
Le jeu est disponible en français, mais souffre comme trop de jeux aujourd’hui de traductions faites à la va-vite et qui rendent parfois les dialogues incompréhensibles ou bien qui disent le contraire de ce qu’ils essaient de faire passer comme message… Nous l’avons rapidement mis en anglais pour profiter de l’histoire et de l’ambiance.
Neon Blood est disponible sur l’eShop au prix de vingt euros.
Conclusion
Neon Blood est dans l’ensemble un jeu globalement réussi sur son ambiance et son histoire qui nous aura quand même permis de passer un bon moment. Il faut juste faire l’impasse sur les combats et lui pardonner ses puzzles ratés. Si le genre vous plaît, c’est un jeu rapide qui se fait relativement facilement et que nous pouvons vous conseiller. Pour les autres, cela ne vous convaincra malheureusement pas de vous essayer à d’autres jeux du genre.
LES PLUS
- Des graphismes très réussis
- Une histoire bien racontée et intéressante
- Des musiques qui nous gardent dans l’ambiance
- Des personnages hauts en couleur
LES MOINS
- Des combats inutiles
- Des phases puzzles ratées
- Une traduction aux fraises








