En 2021, la version console du jeu de stratégie city-builder minimaliste et cosy Islanders nous avait séduits par son gameplay simple et intuitif. Cinq ans plus tard, la licence revient, chapeautée cette fois-ci par les Suédois de The Studio (SteamWorld Build). Est-ce que ce nouvel opus, deux fois plus cher que le précédent (dix euros à la place de cinq), est la nouvelle référence pour les amateurs de relaxation ? Islanders: New Shores est disponible sur l’eShop à partir du 10 juillet 2025.
Une suite qui améliore les bases…
Islanders: New Shores reprend la recette du premier opus. Nous sommes dans un jeu de stratégie city-builder cosy (et avec un peu de deckbuilding roguelike !) qui se rapproche à bien des égards du jeu de société.
Le principe est très simple. Nous arrivons sur une île vierge et notre objectif est de placer des bâtiments afin de faire le meilleur score possible. Chaque bâtiment a sa propre spécificité, et ses propres synergies avec les autres édifices.
Par exemple, nous pouvons construire un centre-ville et y placer autour des manoirs. Les manoirs gagnent huit points s’ils sont à côté d’un centre-ville et rapportent un point de plus pour chaque autre manoir dans sa portée. Nous pouvons aussi agrémenter cette petite zone de maisons, qui rapportent moins de points mais qui possèdent une plus grande portée.
Les effets synergiques peuvent aussi bien être positifs que négatifs. Les cirques offrent un énorme boost de points pour les maisons alentour mais un malus pour les manoirs. Il faudra donc placer astucieusement les bâtiments pour gagner un maximum de points, tout en prenant en compte que certains bâtiments peuvent prendre plusieurs formes. Par exemple, le manoir peut aussi bien arriver dans notre inventaire en carré ou en « L »
Islanders: New Shores possède un petit côté roguelike deckbuilding dans son fonctionnement. Chaque île est générée aléatoirement et possède son propre paysage, son propre climat et son propre bâtiment de départ.
Le paysage et les climats vont avoir un impact sur les bâtiments que nous allons jouer. Un paysage montagneux est difficile pour installer une ville, un paysage désertique rend les parcelles agricoles presque inutilisables (mais offre de belles opportunités aux sablières !) alors qu’avec de la lave, il faut oublier les bâtiments maritimes.
Le bâtiment de départ, lui, va jouer un grand rôle dans notre partie. Certains seront très pratiques au début de la partie pour bien démarrer, alors que d’autres sont plus réservés pour la fin de partie.
Nous pouvons choisir son climat (parmi deux propositions) ainsi que son bâtiment de départ, mais les propositions sont aléatoires ce qui nous oblige à nous adapter en permanence à ce que le jeu nous réserve.
Cosy et à la fois stratégique
Les bâtiments fonctionnent eux aussi dans un système proche du roguelike. Nous pouvons choisir entre deux packs de bâtiments à chaque fois que nous marquons un certain nombre de points. Il faudra donc choisir judicieusement le pack nécessaire pour continuer à marquer des points… et débloquer de nouveaux bâtiments. S’il n’y a plus de bâtiments à poser sur la carte, la partie se termine.
Islanders: New Shores propose deux modes de jeux. Le mode libre permet de créer l’île de ses rêves sans contrainte de points (à réserver pour ceux qui aiment faire de jolis décors) et un mode record, dans lequel nous enchaînons les îles pour faire le maximum de points possible.
Dans ce dernier mode, il faut un nombre de points minimum pour accéder à une nouvelle île et nous gagnons des bonus tout au long de la partie (comme la possibilité de rétrécir des bâtiments !). À la fin de la partie, nous comparons notre score avec les adversaires du monde entier.
Islanders: New Shores est une bonne suite, qui ne révolutionne pas la série mais la perfectionne. Les changements sont mineurs mais salutaires. Déjà, et c’est important pour une expérience cosy, les graphismes ont été améliorés de façon conséquente. Notre ville qui se construit progressivement est belle à regarder, et il y a un sentiment de fierté à la fin de notre dur labeur.
Sous le côté cosy se cache aussi un gameplay plus stratégique qu’il n’en a l’air. Pour réussir à faire les vingt îles que le mode record permet, et donc pour obtenir le meilleur score mondial, la concentration est de mise. Bien que la difficulté ne soit pas très relevée, nous pouvons facilement enchaîner les mauvaises décisions et rentrer fanny.
Les cartes sont aussi bien pensées avec des paysages qui imposent de vraies difficultés. Comment se débrouiller pour créer des synergies avec si peu de place ? Quel bâtiment faut-il privilégier ? Et comment éviter les doublons ?
Le nombre de bâtiments est intéressant et permet de belles combinaisons. Entre le druide, les habitations (manoirs, maisons et maisons sur falaise), la brasserie, la cabane, la fontaine, le phare et tous les autres que nous ne citerons pas, il y a de vraies options stratégiques disponibles. Nous nous sentons presque dans un jeu de société, en train de placer les bâtiments comme nous placerions des tuiles à la recherche du meilleur placement possible.
Un contenu pas assez étoffé
Le jeu est aussi très addictif. Une fois la partie lancée, impossible de s’arrêter, et il faut parfois se fixer soi-même des limites pour ne pas veiller toute la nuit. Car même quand nous perdons, nous avons envie d’y retourner pour essayer de mieux faire.
Malgré ses énormes qualités, Islanders: New Shores souffre aussi de quelques défauts qui l’empêchent de devenir un must have. L’expérience, aussi addictive qu’elle est, est répétitive. Il suffit d’une ou deux parties rondement menées pour découvrir la totalité du gameplay et de ses mécaniques.
En termes de contenu, les deux modes laissent les joueurs sur leur faim. Oui, le mode record est sympathique, mais en même temps, nous en faisons rapidement le tour. Quelques défis n’auraient pas été de refus pour les amateurs de stratégie. Pourquoi pas un mode sans aucun bonus ? Ou sans aucune maison ?
Le mode record ne se combine pas très bien avec le côté aléatoire du jeu. L’expérience est agréable, c’est une évidence, mais parfois nous nous demandons : pourquoi chercher le meilleur score si tout est une question de chance ?
Le prix de dix euros paraît justifié. Le jeu est certes répétitif, mais objectivement, le contenu permet de nombreuses heures d’amusement pour un tarif finalement peu élevé. Le portage est d’ailleurs de qualité et Islanders: New Shores est tactile, même si cette option ne sert finalement pas à grand-chose dans les faits.
Comme susmentionné, les graphismes sont toujours minimalistes mais sont vraiment très beaux. La bande-son est relaxante et permet de s’amuser pendant de longues heures sans jamais s’ennuyer.
Nous vous joignons une vidéo d’une heure réalisée par nos soins pour que vous puissiez observer le gameplay par vous-mêmes.
Conclusion
Islanders: New Shores est une suite réussie. Loin de révolutionner la franchise, ce nouvel opus apporte quelques petits changements salutaires ainsi qu’une importante refonte graphique. Le jeu est accessible, addictif et très agréable. Il réussit comme son prédécesseur à être cosy et en même temps stratégique, même si, au final, le contenu est assez léger et nous faisons le tour complet du jeu en deux parties.
LES PLUS
- Une suite réussie parfaite pour les joueurs cosy
- Cosy… mais aussi très stratégique
- Un tableau des scores pour se mesurer aux joueurs dans le monde !
- Un côté roguelike (aléatoire) intéressant
- Des graphismes qui rendent nos îles très jolies
- Une bande-son relaxante à souhait
- Très addictif !
LES MOINS
- Un contenu finalement assez léger
- Un sentiment de répétitivité
- Seulement deux modes qui ne renouvellent que très peu l’expérience
- L’aléatoire omniprésent ne se mélange pas très bien avec le score mondial









