Les récits apocalyptiques, sombres et poignants, ne sont plus des exceptions dans les sorties vidéoludiques. Misc. A Tiny Tale, du studio Tinyware Games, arrive comme une bouffée d’air frais, un baume apaisant pour l’âme du joueur. Ce charmant jeu de plateforme en 3D, ne cache pas ses inspirations, puisant ouvertement dans la nostalgie de l’ère GameCube, avec des clins d’œil évidents à des titres cultes comme Chibi-Robo et Pikmin. Développé par une petite équipe de trois personnes, le jeu nous invite dans un monde post-humanité, peuplé de petits robots attachants. Mais au-delà de son charme indéniable, le titre parvient-il à offrir une expérience solide et mémorable sur Nintendo Switch ?
Un petit robot, une grande aventure
L’aventure de Misc. A Tiny Tale débute de manière simple : nous faisons la connaissance de Buddy, un robot d’à peine un pouce de haut, et de son meilleur ami, Bag Boy, un robot monocycle coiffé d’un sac en papier kraft décoré d’un visage. Alors que les deux compères scrutent le ciel, par une nuit étoilée, une explosion mystérieuse survient, laissant tomber des petits bouts d’engrenages dorés et brillants. Cet événement vient bouleverser le quotidien si paisible des deux amis dans leur petit village-jardin, et sert de catalyseur à leur quête : découvrir l’origine de cette détonation qui a dispersé ces engrenages dorés à travers leur monde.
Au fil de leur périple, Buddy et Bag Boy vont explorer divers lieux, chacun abritant une galerie de personnages robots amicaux, prêts à recevoir un coup de main, à confier des courses ou à échanger des objets. Cette structure narrative simple permet une progression fluide et met l’accent sur l’exploration et l’interaction. Ce qui surprend le plus, cependant, c’est la profondeur inattendue que prend l’histoire. Ce qui commence comme une aventure douillette et sans prétention évolue vers des moments plus impactants et parfois sombres, offrant une richesse émotionnelle que l’on ne soupçonne pas au premier abord.
L’écriture parvient à créer un attachement profond aux personnages principaux, notamment grâce aux interactions constantes entre Buddy, Bag Boy et Flick, le chat sarcastique que Bag Boy trimbale avec lui. Cela apporte une touche d’humour agréable et vient désamorcer, par moments, un contexte émotionnel plus triste du récit. Bien que cet humour ne soit pas toujours des plus percutant, manquant parfois de finesse ou de l’absurdité attendue, le charme général des personnages et des situations compense largement ce léger défaut.
C’est une histoire qui, sans être révolutionnaire, reste agréable et surprenante dans sa capacité à toucher le joueur. Attention toutefois, le jeu est intégralement en anglais, ce qui nécessitera un niveau intermédiaire, pour ne louper aucune information et suivre l’aventure confortablement. Bien sûr, les objectifs restent compréhensibles, et vous pouvez tout de même trouver facilement votre chemin, mais il serait dommage de passer à côté de la narration et de l‘univers.
GameCube Fever sur Switch ?
Le cœur du gameplay de Misc. A Tiny Tale repose sur un mélange habile de plateforme 3D, de collecte d’objets et de gestion de quêtes, rappelant les meilleurs aspects de ses inspirations. La progression est linéaire, dictée par la collecte d’engrenages dorés, qui servent de clés pour déverrouiller les portes menant aux niveaux suivants. Chaque zone propose dix de ces engrenages, dont huit sont nécessaires pour avancer, offrant une certaine flexibilité sans tomber dans l’excès d’un « collectathon » pur et dur.
En plus des engrenages, le jeu intègre une mécanique de nettoyage des déchets inspirée et héritée de Chibi-Robo. Les débris ramassés peuvent être échangés auprès d’un robot recycleur contre de la monnaie, essentielle pour acquérir des objets de quête ou de l’équipement. Le jeu encourage également l’aide aux PNJ via un journal de quêtes, bien pratique, qui permet de suivre les besoins des nombreux habitants robots.
Toutes ces interactions sont souvent récompensées et alimentent un système de « Difference Made Meter » (similaire aux Happy Points de Chibi-Robo), qui comptabilise l’impact positif de Buddy sur le monde. Cette boucle de gameplay est incroyablement satisfaisante, incitant le joueur à explorer chaque recoin et à aider tout le monde, au point de vouloir atteindre le 100% sans même s’en rendre compte.
La plateforme est un élément central. Les sauts de Buddy sont caractérisés par une certaine flottaison, due à l’hélice sur sa tête, ce qui demande un petit temps d’adaptation. La caméra, bien que fonctionnelle, nécessite des ajustements manuels fréquents pour bien évaluer les atterrissages, notamment à cause d’une ombre de saut qui s’estompe à l’approche des surfaces, rendant les sauts précis plus délicats qu’il n’y paraît.
Cependant, le jeu gère intelligemment la difficulté en plaçant les défis de plateforme les plus ardus dans des sections souterraines cachées, accessibles via un raton laveur faisant un peu penser à Tom Nook. Ces phases rappellent les parcours de blocs de bois de Mario Sunshine, sont optionnelles et offrent une dose de challenge supplémentaire, permettant d’expérimenter les limites des capacités de Buddy sans bloquer la progression principale. Les commandes, une fois maîtrisées, se révèlent robustes, même si certaines mécaniques comme l’esquive ou la jauge d’endurance semblent sous-utilisées, voire superflues.
L’absence de limite de temps permet une exploration sereine et sans stress. Le titre laisse une impression globale de légèreté, le genre de jeu qu’on apprécie dans une ambiance de détente, c’est reposant et agréable. Pour en voir le bout, il faudra compter environ 5 heures, et aux alentours de 7-8 heures pour atteindre le 100%.
Le charme rétro mais avec quelques hoquets…
Dès les premières minutes, il est impossible de ne pas être charmé par l’esthétique de Misc. A Tiny Tale. Le style chibi de ces petits robots, et l’ambiance reconquête de la nature du monde post-humanité, sont parfaitement rendus, créant un univers visuellement cohérent et engageant. La première impression nous rappelle indéniablement Pikmin. Les environnements sont variés, à mesure que vous avancez dans le jeu. Par contre, ils peuvent parfois sembler un peu vides.
Graphiquement, le jeu ressemble là encore à un jeu GameCube, ce qui n’est pas si mal, mais montre un léger retard technique aujourd’hui. Sur Nintendo Switch de première génération, la machine ne rend pas toujours justice aux ambitions visuelles du jeu. La résolution est souvent faible, et les éléments éloignés sont difficiles à distinguer, avec un scintillement notable. Le réglage par défaut du flou de mise au point est particulièrement prononcé, masquant une grande partie de la distance et rendant l’orientation plus difficile. Il est fortement recommandé de désactiver cette option pour une meilleure jouabilité. On observe également de légers problèmes de performance, comme des textures, parfois un peu grossières, qui mettent un moment à charger. Même si cela reste occasionnel, c’est à préciser. Ces petits accrocs techniques, bien que mineurs, peuvent parfois nuire à l’expérience.
La situation est tout autre sur Nintendo Switch 2. Bien qu’il n’y ait pas de patch officiel dédié à la nouvelle console, le jeu bénéficie grandement de sa puissance accrue. La résolution à distance est excellente, les mouvements sont beaucoup plus fluides, et les temps de chargement sont réduits. Le pop-in (apparition soudaine d’éléments) observé sur la Switch 1 disparaît complètement, et le jeu tourne à un parfait 60 images par seconde. La résolution dynamique atteint son maximum, offrant un rendu visuel bien plus net et agréable, aussi bien en mode téléviseur qu’en mode portable. Il est important de noter que ce test se base sur l’expérience Switch 1, mais les améliorations sur Switch 2 sont significatives et transforment l’aspect visuel du jeu.
Le titre est développé par un petit studio Australien avec l’aide d’une subvention du gouvernement Australien, et on ressent, dans certains éléments de décor et dans la musique, l’influence de cette partie du monde. Les musiques sont globalement agréables. Autre chose, quand Buddy parle, on peut entendre les réminiscences de jeux comme Banjo Kazooie ou Animal Crossing, avec ce type de langage qui marche parfaitement pour nos petits robots.
Misc. A Tiny Tale est disponible en anglais depuis le 22 juillet 2025 sur l’eShop au prix de 19,99 euros.
Conclusion
Misc. A Tiny Tale est un premier jet remarquable de la part de Tinyware Games. Il réussit à capturer l'essence de ses inspirations GameCube, offrant une aventure reposante mais qui a du cœur. Le jeu brille par ses personnages attachants, son histoire surprenamment profonde, et un gameplay qui invite à l'exploration et à l'entraide. La variété des niveaux et la volonté naturelle d'atteindre le 100% témoignent de son pouvoir d'accroche. Cependant, il n'est pas sans défauts. Quelques problèmes techniques, notamment la résolution et le flou excessif, peuvent ternir l'expérience visuelle, et la mécanique de saut avec une caméra parfois exigeante demande un temps d'adaptation. Mais malgré ces petits accrocs, le charme du jeu l'emporte largement. De plus, le contenu et la durée de vie du soft sont plutôt généreux pour un titre de ce calibre. Misc. A Tiny Tale est un jeu sur lequel on prend plaisir à s'attarder, et donne une impression de légèreté, chill et cosy. Il ne cherche pas à révolutionner le genre mais à offrir une expérience sincère et agréable. Pour les fans de plateforme 3D à la recherche d'une aventure mignonne, c'est un choix sûr.
LES PLUS
- Personnages adorables et ambiance "chibi" irrésistible
- Histoire surprenante, plus profonde et touchante qu'il n'y paraît
- Des interactions et de l’humour au programme…
- Gameplay addictif mélangeant exploration, plateforme et collecte
- Des niveaux variés
- Collectibles bien intégrés et motivants pour le 100%
- Performances et graphismes meilleurs sur la Switch 2…
- Des références à de grandes licences
- C’est reposant, satisfaisant et agréable
LES MOINS
- … Mais certaines blagues ne font pas mouche
- … Mais sur Switch 1, basse résolution, scintillement et flou excessif
- Des sauts et une caméra nécessitant un temps d'adaptation
- Quelques niveaux trop grands et un peu vides
- Quelques mécaniques sous-utilisées, comme l’esquive et l'endurance









