Les jeux s’enchaînent et ne se ressemblent pas pour le développeur indépendant indien Frostwood Interactive. Nous avons pu tester l’excellent Rainswept sorti en 2021 (2019 sur PC) et le catastrophique Unwording, sorti en 2025 (mais en 2023 sur PC). C’est donc avec curiosité que nous nous attaquons à Forgotten Fields, une aventure narrative sortie entre les deux opus. Est-ce que le jeu se rapproche de Rainswept ou d’Unwording ? Où se situe cet opus dans le catalogue de Frostwood Interactive ? Le jeu débarque sur l’eShop de la Nintendo Switch le 15 mai 2025 au prix d’onze euros.
Avant de commencer le test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un niveau courant en anglais est nécessaire pour jouer à Forgotten Fields.
Autre précision : à cause d’un bug arrivé après une / deux heures de jeu, nous n’avons pas pu terminer l’expérience.
Un jeu autour du syndrome de la page blanche
Forgotten Fields est un jeu d’aventure narrative qui nous permet d’incarner Sid, un écrivain qui essaie vainement de lutter contre la page blanche. Les ventes de son premier roman se sont taries, et il doit à tout prix trouver l’inspiration avant la fin d’une deadline imposée par son éditeur.
Nous le suivons dans son quotidien à travers ses doutes, ses angoisses, ses rencontres et ses inspirations. Le gameplay est très simple. Nous nous déplaçons avec Sid et nous pouvons interagir avec les personnages que nous rencontrons ainsi que certains objets.
Nous pouvons aller sur notre ordinateur pour écrire, lire nos mails, y répondre, nous pouvons prendre notre douche, et un repas familial va amener notre protagoniste à sortir de chez lui et à résoudre d’autres problèmes.
Nous devrons par exemple trouver un moyen de faire démarrer notre scooter, ou bien nous devrons retrouver le linge envolé de notre maternelle. Nous aurons aussi certains passages en présence de l’héroïne de l’histoire de Sid où nous suivrons le récit inventé par celui-ci.
Forgotten Fields est une belle aventure graphique plombée par un portage décevant et une technique désastreuse. Le scénario, de ce que nous avons pu voir, est bien écrit, avec une plume fine et sensible qui arrive à retranscrire avec justesse les doutes et les interrogations des métiers littéraires, coincés entre les besoins matériels (gagner de l’argent même pendant les périodes creuses), les avis de son entourage (qui ont toujours leur mot à dire) et le besoin de temps pour maturer parfaitement un projet.
Même si les scènes de création sont assez fantasmées (il suffit de discuter avec quelqu’un pour que la « magie » opère), nous sommes avec un projet à la fois personnel et poétique qui aurait pu charmer un grand nombre de personnes… si celui-ci n’était pas techniquement si pauvre.
Mais techniquement très limité
Déjà, ce n’est pas rien, mais nous n’avons pas pu terminer le jeu à cause d’un bug mais aussi à cause de problèmes techniques. Nous avons une quête où nous devons faire tomber un ballon coincé dans un arbre. Le problème, c’est que pour le faire tomber, il faut lancer un caillou et la précision est catastrophique.
Techniquement, certains cailloux, même s’ils font la même taille que les autres, semblent peser une tonne de plus et sont presque impossibles à manier… Fort heureusement, le développeur a pensé à cette problématique et propose une roue de secours… qui freeze le jeu automatiquement. Nous sommes restés près de deux heures à essayer de faire tomber ce ballon… en vain. Quelle frustration !
Malheureusement, ce n’est pas le seul problème de Forgotten Fields. Techniquement, le jeu souffre de problèmes réguliers. La caméra, par exemple, est capricieuse et nous gêne. Certains déplacements sont fastidieux et certains menus sont peu pratiques.
Le portage en lui-même est raté, offrant quelques bouillies de pixels là aussi très frustrantes. Forgotten Fields nous parle d’un auteur, et il y a un grand nombre de livres placés çà et là dans les décors. Cependant, le jeu est trop pixelisé et nous empêche de lire convenablement la quatrième de couverture !
Plus généralement, même si le rendu est globalement correct, certains passages sont délicats pour nos rétines et nous interrogent : Forgotten Fields n’avait pourtant pas l’air du jeu le plus gourmand graphiquement, et son mauvais rendu est dès lors surprenant.
Avec ces bugs, impossible de vous recommander Forgotten Fields, peu importe son prix. Les bugs décrits (et d’autres que nous n’avons pas pu expérimenter) sont connus et cités sur la page Steam du jeu. Malheureusement, le développeur a arrêté d’y répondre quelques mois après la sortie du jeu…
Les graphismes, même très pixelisés par moments, sont malgré tout intéressants. Il y a une ambition louable dans le travail du développeur, même si nous n’avons malheureusement sur Nintendo Switch qu’une version au rabais, peu qualitative mais pas catastrophique (sauf à certains endroits).
La bande-son, en revanche, est intéressante. Le jeu possède de très belles pistes atmosphériques qui nous placent bien dans l’ambiance. Certaines pistes étaient très agréables et nous avons passé un bon moment musical.
Nous vous joignons une vidéo de découverte de vingt-quatre minutes, à notre début sur le jeu.
Conclusion
Forgotten Fields avait tout de la belle aventure graphique, avec une écriture délicate et soignée, malheureusement, le jeu se saborde tout seul avec une technique douteuse (et des bugs) qui nous empêche de terminer l’expérience. Après l’excellent Rainswept, que se passe-t-il du côté de Frostwood Interactive ?
LES PLUS
- Une écriture soignée autour de l’écriture et de ses problématiques
- Une écriture soignée autour de l’écriture et de ses problématiques
- Des graphismes intéressants, en principe
LES MOINS
- Aucune traduction française
- Techniquement pauvre (bugs, caméra, graphismes)
- Un portage raté, avec des gros pixels par moments
- Des moments de création fantasmés








