Parmi les annonces de la Nintendo Switch 2, Drag x Drive est certainement, avec Nintendo Switch 2 Welcome Tour, l’un des jeux qui a le moins convaincu le public. Quel est donc cette expérience de basket en fauteuil roulant aux faux airs de Rocket League ? Est-ce que Nintendo arrive à revenir sur le devant du jeu de sport après le décevant Mario Strikers: Battle League Football ? Drag x Drive est disponible sur l’eShop à partir du 14 août 2025 au prix de vingt euros.
Un concept novateur pour les amateurs de Night Night
Drag x Drive est un jeu multijoueur dans lequel nous incarnons un handibasketteur. Nous faisons des matchs de trois minutes en trois contre trois dans lesquels, c’est simple, nous devons marquer plus de points que l’équipe adverse.
La prise en main qui se fait grâce au mode souris, est à la fois étonnamment simple et complexe. En plaçant nos deux Joy-Con 2 sur une surface plane, nous nous déplaçons à coup de grands mouvements. Il faut par exemple avancer nos deux Joy-Con 2 en même temps vers l’avant pour accélérer.
Dans les faits, cette prise en main, grâce à un tutoriel obligatoire assez long, est facile. Nous arrivons en quelques minutes à maîtriser les bases et gambader avec aisance. Nous sommes surpris de voir comment les Joy-Con 2 s’adaptent à toutes les surfaces, que ce soit notre canapé, notre table, ou même nos jambes nues (la sensation est tout de même désagréable, privilégiez un jean !).
Nous apprenons donc les bases du basket-ball en fauteuil roulant. Nous pouvons tirer à deux, à trois points, nous pouvons passer la balle à nos coéquipiers, et nous sommes limités à quatorze secondes par possession. En défense, nous pouvons intercepter la balle, pousser l’adversaire pour l’empêcher de tirer, mais ce qui fonctionne vraiment, c’est de le percuter de face pour qu’il lâche le ballon.
Nous découvrons par la suite que nous pouvons aussi faire des gestes techniques qui peuvent aussi bien servir en phase offensive que défensive. Il y a des rampes placées proches de chaque panier. Avec de la vitesse, nous pouvons alors nous envoler pour mettre un dunk, voire qui sait, tenter un alley-oop (malheureusement, nous n’avons pas réussi à le faire encore).
Les gestes techniques, offensivement parlant, nous permettent de marquer des dixièmes de point en plus qui pèseront à terme dans le score final, surtout lors des matchs serrés. Un dunk permet par exemple de rajouter 0,2 points, un panier sur la rampe 0,1…
Nous parlons de rampe, mais nous pouvons aussi sauter avec notre fauteuil, afin à la fois de contester un tir, mais aussi pour rajouter quelques micro-points dans la balance. Il y a certainement d’autres tours de passe-passe possibles pour grappiller des points (nous avons vu un adversaire capable de tournoyer son ballon sur son doigt comme un Harlem Globetrotters).
Une prise en main étonnante à l’aide des Joy-Con 2
Le jeu propose des matchs en 3 contre 3, mais aussi quelques petits mini-jeux comme des courses, des contre-la-montre, mais aussi des concours de shoot à la All Star Game.
Nous pouvons choisir entre trois « joueurs » différents : l’un est spécialisé dans la vitesse et manque de puissance (notamment pour les rebonds), l’un est équilibré alors que le dernier est lent mais costaud. À vous de voir (avec vos amis) ce qui correspond le mieux à votre équipe.
Drag x Drive est un jeu avec un potentiel inexploité qui donne une impression permanente de Rocket League moins complet, moins maîtrisé, avec une marge technique moins grande et surtout au prix assez cher (nous avons conscience que Rocket League était payant à l’origine).
Nous savons qu’un jeu multijoueur pareil prend ses lettres de noblesse après quelques semaines, une fois le concept maîtrisé par les meilleurs, mais nous avons eu l’impression d’être limités dans nos mouvements, et surtout, dans les possibilités défensives.
Le concept est pourtant génial, avec des mouvements fluides basés sur une des nouvelles fonctionnalités de la Nintendo Switch 2. Nous avons un plaisir à rouler, et même tout bêtement à applaudir avec nos Joy-Con 2 voire même à taper dans les mains de nos coéquipiers.
Pourtant, le plaisir est très limité sur Drag x Drive, et nous nous lassons rapidement après quelques parties. Les matchs se ressemblent et ne donnent pas la sensation, comme sur d’autres jeux (comme Rocket League et l’inatteignable flip reset), que l’expérience est faite pour nous promettre une marge de progression même après plusieurs années de jeu.
Niveau gameplay, nous avons l’impression (peut-être est-ce nous) que l’attaque avait un avantage sur la défense, et nous avons souvent été dépassés voire incapables de réagir face à des personnages plus rapides que nous. Peut-être qu’avec des amis capables de défendre en zone le problème sera réduit, mais même en attaque il est plutôt simple d’esquiver les adversaires pour aller dunker.
Mais un contenu pas très fourni pour faire rester les joueurs
Le mode solo est quasiment inexistant et nous avons été déçus du manque de contenu proposé aux joueurs. Les contre-la-montre sont sympathiques, le concours de shoot est une bonne idée, mais ils ne permettent ni de nous entrainer de façon optimale pour un match ni de nous amuser assez pour y rester.
Le mode multi est pour l’instant assez chiche et se trouve face à un problème qui est récurrent des jeux en ligne : la toxicité des joueurs. Pendant le Global Jam, nous avons un florilège de comportements frustrants qui gâchent le plaisir.
Nous avons eu le droit aux joueurs qui ne font aucune passe, et ce, pendant trois minutes. Ceux qui font des passes, mais uniquement quand il reste deux secondes de possession après avoir tricoté le reste du temps. Les joueurs à la Luka Dončić qui refusent de défendre et campent en attaque. Ceux qui t’harcèlent de messages pour avoir la balle, même s’ils sont mal placés. Et bien sûr, ceux qui arrêtent de bouger / partent à la première occasion.
L’une des clés de Drag x Drive sera la modération pour réussir à rendre cette expérience agréable pour tout le monde. Et à l’heure actuelle (ce n’était que le Global Jam), nous n’avons pas vu de moyen de signaler les comportements toxiques.
Et un gameplay qui semble un peu limité en termes de progression
Niveau personnalisation, nous avons aussi été déçus. Payer vingt euros et n’avoir que quelques coloris pour personnaliser nos joueurs et fauteuils est frustrant et pointe ce qui est pour nous un autre problème de Drag x Drive : l’absence de folie.
Le jeu est sympathique, le concept est intéressant et novateur, la prise en main est étonnante, mais l’expérience manque d’un petit grain de folie qui nous fait rêver, qui nous motive à rester soit pour nous améliorer, soit pour le fun. Les rampes étaient un bon point de départ mais le jeu semble s’être enfermé dans son propre concept de basket en fauteuil roulant.
Difficile là encore de ne pas comparer à Rocket League, où les voitures jouent au football, s’envolent à coup de turbo et peuvent s’exploser entre elles pour défendre. Drag x Drive est sérieux, austère et ne sait pas trop où se placer, à mi-chemin entre la simulation sportive réaliste (mais pas assez complet dans ce cas) et le jeu de sport un peu plus « fou » à la Mario Strikers (pas assez fun dans ce cas).
Après peut-être est-ce nous et peut-être sommes-nous à l’opposée des premiers commentaires glanés çà et là sur la toile (que nous respectons), mais Drag x Drive, malgré son concept plein de promesses, ne nous a pas enchantés plus que ça.
Nous n’avons d’ailleurs pas pu jouer avec des amis : nous sommes persuadés que l’expérience, avec des contacts proches, peut être amusante mais là encore, nous n’avons pas l’impression que le jeu deviendra notre référence pour jouer en ligne, surtout que des options moins chères voire free-to-play plus complètes existent.
La direction artistique est par ailleurs assez terne, avec un parc qui ressemble à celui de la licence NBA 2K, mais dans des coloris gris peu attrayants. Avoir plus de terrains, même juste cosmétiques, aurait permis de donner une meilleure impression visuelle. La bande-son est assez basique, dynamique et fait le travail sans pour autant se distinguer.
Conclusion
Drag x Drive est un jeu frustrant. Derrière son concept novateur ainsi que sa prise en mains étonnante avec les Joy-Con 2, nous avons un jeu coincé entre la simulation sportive sérieuse et le jeu un peu plus « fou » (mais technique) à la Rocket League. Outre la communauté déjà toxique croisée lors de la Game Jam qu’il faudra réguler, Drag x Drive devra aussi convaincre qu’il peut devenir une référence multijoueur dans la durée face aux mastodontes free-to-play. À l’heure actuelle, nous avons l’impression d’être trop limités en termes de gameplay, de contenu, de modes pour vous recommander le jeu. Mais nous savons aussi pertinemment qu’un jeu multijoueur est évolutif et que la vie (et la mort) de Drag x Drive dépendra surtout du contenu proposé par Nintendo dans les mois (années) à venir et la volonté des joueurs.
LES PLUS
- Un concept étonnant et novateur
- Une prise en main accessible
- La possibilité de jouer sur n’importe quelle surface, même sur son pantalon
- Du basket, des dunks, des trois points sur une roue
LES MOINS
- Un contenu assez vide, qui donne la sensation de faire le tour très rapidement
- Une impression Rocket League avec moins de marge de progression
- Une sensation d’être limités dans nos mouvements
- L’attaque a plus d’importance que la défense
- Une communauté, même dans le Global Jam, toxique, qu’il faudra gérer
- Un jeu qui manque soit d’un grain de folie, soit d’un plus grand réalisme
- Une direction artistique grisâtre qui est peu agréable









