Les portages de free-to-play sont monnaie courante sur Nintendo Switch, pour le meilleur, mais surtout pour le pire. Un éditeur cristallise les réticences autour de ces productions : QubicGames (Color Water Sort, Baking Time, etc.) responsable de nombreux fiascos aux pratiques commerciales trompeuses. Ça tombe bien, nous avons reçu Infantry Attack entre les mains, une production QubicGames sortie le 15 mars 2024 sur l’eShop. Que nous donne ce portage free-to-play disponible à huit euros sur la Nintendo Switch ?
Un jeu mobile de base pas très intéressant
Infantry Attack est originellement un jeu mobile et il en garde toutes les caractéristiques. Nous avons un jeu au gameplay simplissime, à la prise en main immédiate mais sans profondeur.
Nous incarnons un soldat en pleine guerre (quelle guerre, quelle époque, quel pays ?) qui, derrière sa sulfateuse, doit abattre les vagues d’ennemis qui veulent sa peau. Le jeu se dompte très rapidement : une touche pour tirer, l’autre pour viser, une troisième pour lancer son « arme spéciale », et c’est tout.
Il faudra jongler avec les différents ennemis du jeu. Certains essaieront de nous attaquer au corps à corps, comme des soldats avec une bombe dans les mains ou ceux avec un bouclier. Nous devrons aussi jongler avec les hélicoptères, les drones et les quelques avions que nous croiserons et qui nous tireront dessus.
En termes d’arme, nous avons notre mitraillette, un camarade à nos côtés qui tire automatiquement, mais aussi une arme secondaire qui se recharge lentement comme un lance-roquette. Lors de chaque mission, nous améliorons temporairement notre cadence de tir.
Le jeu est constitué de nombreuses missions peu ou prou identiques. La grande majorité du temps, nous serons assis derrière notre sulfateuse à tirer en boucle sur les ennemis. Parfois, assez rarement, nous aurons à tuer ces mêmes ennemis en hélicoptère, en avion ou en haut d’une butte. Encore plus sporadiquement, nous rencontrerons des quêtes spéciales en hélicoptère où nous devrons détruire toutes les cibles sans mourir.
La progression d’Infantry Attack est très limitée et intimement liée à sa précédente vie de free-to-play mobile. Il y a trois monnaies différentes qui permettent d’améliorer soit nos armes, notre île (pour débloquer de nouvelles armes) ou encore pour acheter des bonus.
Cette monnaie s’obtient en quantité très limitée à la fin de chaque mission, mais nous gagnerons surtout de l’argent à l’aide des caisses de loot qui s’obtiennent aléatoirement. Les loots, en plus de donner de l’argent, contiennent aussi des fragments d’arme. Car comme tout bon free-to-play, il faut un certain nombre de fragments pour améliorer nos équipements et donc pour avancer.
Et à la progression bridée et quasiment inexistante
Finalement, Infantry Attack est un jeu très limité pensé pour téléphone et peu adapté à une console de salon comme la Nintendo Switch. Le gameplay n’évolue pas, la sélection d’armes est très limitée et l’absence de contexte ainsi que de cohérence militaires est très frustrante, surtout pour un jeu autour de la guerre.
Les loot boxes, bien que gratuites ici, sont frustrantes au possible et Infantry Attack connait aussi d’invariables pics de difficulté tous les vingt niveaux qui dégoûtent le joueur et le forcent à jouer en boucle pour essayer de les franchir.
La progression est bridée et il est intolérable que la majorité des armes soient disponibles… dans des DLCs à deux euros. Au total, l’éditeur demande de fournir quatorze euros au joueur pour une expérience douteuse et peu qualitative.
La durée de vie est en théorie illimitée, et Infantry Attack propose des défis hebdomadaires, mais le jeu, peu importe le prix, n’en vaut pas la chandelle. Comme toujours, QubicGames se joue du consommateur en mettant volontairement un prix très élevé pour le mettre en promotion et faire croire à l’offre du siècle.
Le jeu est jouable à la manette comme en tactile. Étonnamment, Infantry Attack est plus agréable avec la manette qui offre une plus grande maniabilité que le tactile souvent imprécis.
Les graphismes sont décevants : oui, il y a plusieurs biomes mais les cartes sont toutes les mêmes avec un revêtement différent. Il n’y aucune immersion possible dans ce jeu au réalisme douteux. La bande-son est assez inexistante et finalement très oubliable.
Nous vous joignons une vidéo de trente minutes qui vous montre la répétitivité du gameplay.
Conclusion
Malheureusement sans surprise, Infantry Attack est le portage d’un free-to-play qui respire le jeu mobile. Outre les loot boxes (certes gratuites) qui jonchent l’expérience, nous avons une progression bridée, un gameplay sans aucune profondeur et des pics de difficulté volontairement trop élevés. Peu importe son prix, il faut éviter cette expérience qui n’est pas adaptée pour une expérience console.
LES PLUS
- Un jeu accessible
- Tactile
LES MOINS
- Un jeu en kit (avec DLCs pour débloquer des armes)
- Un gameplay sans profondeur
- Les reliquats du jeu mobile (loot box, pics de difficulté volontaires, etc.)
- Répétitif au possible
- Quatorze euros en version complète pour pas grand-chose








