SOMA est l’un des titres phares de Frictional Games, et voilà que 10 ans après sa sortie, il arrive enfin sur Nintendo Switch ! L’occasion de s’immerger (à nouveau) dans un futur imparfait pas si improbable. Mettez un masque, un tuba et plongeons dans cette aventure !
De Toronto à sous l’eau
10 ans, c’est le temps qu’il aura fallu pour que Soma puisse enfin se frayer un chemin jusqu’à la Nintendo Switch. Sorti en 2015 sur PC et PlayStation 4, puis en 2017 sur Xbox One, le titre a su séduire, faire frémir et surtout réfléchir bon nombre de joueurs et de joueuses ! Signé Frictional Games, le jeu est à l’image des autres réalisations du studio (Penumbra ou encore la série des Amnesia que vous pouvez également découvrir sur Nintendo Switch), une histoire à tendance horrifique racontée par le biais d’un jeu vidéo.
Cette fois, l’équipe de Frictional Games nous met dans la peau de Simon Jarret. L’histoire débute en 2015 : notre personnage a été victime d’un accident de voiture alors qu’il était avec sa compagne. Malheureusement, cette dernière n’en a pas réchappé… Quant à Simon, il souffre désormais de troubles cérébraux suite au violent choc qu’il a subi. Cela a pour effet de provoquer des saignements intracrâniens qui pourraient être mortels, mais dont les effets sont atténués par la prise de médicaments. Le jeune homme, vendeur dans une boutique geek, se voit proposer une expérience innovante par un certain David Munshi. Le projet porté par ce dernier vise à effectuer un scanner et une cartographie complète du cerveau des patients afin de pouvoir tester sur leur version numérique, les effets que pourraient avoir le dosage des différents traitements. Une aubaine pour Simon car il n’a plus grand-chose à perdre… Un peu inquiet, il prend donc place dans le dispositif et ferme les yeux, se laissant engloutir dans l’obscurité. Après les avoir rouverts, il constate que le décor a changé… Le laboratoire où il s’est assis laisse désormais place à ce qui s’apparente à la cale d’un bateau ou d’un sous-marin à l’abandon. David Munshi a disparu et Simon n’entend personne qui répond à ses appels… Il réussira cependant à sortir de la pièce et découvrira qu’il n’est pas seul dans ce qui est en réalité une base sous-marine. Mais ce n’est pas tout… Au gré de son avancée, il apprendra qu’il a été propulsé dans le futur, plus précisément en 2105, et qu’en 90 ans, le monde a bien changé. Pour le reste, nous vous laisserons le plaisir de la découverte. Nul doute cependant que les plus aguerris à ce genre d’histoire auront compris certaines ficelles (qui sont d’ailleurs expliquées assez tôt), mais ce qui compte est la façon dont le tout est raconté.
The Apocalypse Sub-Marine
De ce point de vue là, Frictional Games sait comment y faire. Ainsi, nous dirigeons Simon en vue à la première personne. Le personnage peut se déplacer, se baisser, courir et sauter. Notre protagoniste est même capable de ramasser les différents objets qu’il peut trouver autour de lui (chaises, tasses, etc…), ainsi que des documents qu’il est possible de consulter pour en apprendre plus sur l’histoire, la situation de notre personnage, mais aussi des informations comme des codes permettant de débloquer des portes. Certains objets peuvent être lancés. On peut ainsi utiliser une chaise pour briser une vitre et libérer un passage ou alors jeter une tasse contre un mur pour attirer l’attention d’un robot qui en aurait après vous… En effet, même si l’exploration est au cœur du jeu, il arrive que vous soyez poursuivi par des « robots/monstres » durant votre partie. Et oui, vous n’êtes finalement pas si seul sous l’océan. Cependant, n’espérez pas les dégommer à coup de pistolet laser, il faudra faire preuve de discrétion pour éviter de les rencontrer et courir pour leur échapper. La présence de ces ennemis qui vous poursuivent sans relâche ajoute un peu de tension au déplacement, même s’il reste assez aisé de les semer.
Toutefois, vous aurez le choix d’activer ou non les assauts des ennemis durant votre partie. En effet, vous pouvez opter dès le début pour le mode normal ou le mode sûr dans lequel les monstres sont toujours présents mais restent inoffensifs. Plus besoin d’être discret pour progresser, mais comme dit plus haut, le mode normal reste parfaitement accessible et la pression d’échapper aux ennemis se couple avec le côté « horrifique » de l’histoire, sachant que l’horreur est plus psychologique que gore… Cette excursion sous-marine est une véritable mise en abîme du genre humain et de ce qui nous définit en tant que tel. Nous n’en dirons pas plus, car Soma est une expérience à vivre et à découvrir pour être pleinement appréciée.
21 grammes de silicone
SOMA utilise le moteur H.P. L Engine 3 et on se permet de le signaler uniquement pour le petit clin d’œil, car l’acronyme HPL correspond à Howard Phillips Lovercraft. Vous avez la référence aussi ? Il s’agit d’un moteur « maison » avec des mécaniques de déplacements d’objets que l’on a évoqués plus haut. Dommage cependant que l’on puisse uniquement les prendre, les lancer et les poser ailleurs sans pour autant pouvoir aller plus loin dans leur utilisation…
Visuellement, cette version Nintendo Switch s’en sort plutôt bien, même si des concessions ont dû être faites. Cela se ressent au niveau de certaines textures un peu baveuses et un aliasing parfois trop marqué. Mais les effets de lumière restent quand même assez jolis. Néanmoins, c’est sur Switch 2 que Soma se pare de son plus bel écrin ! Nous avons eu la chance de profiter de la mise à jour graphique pour la nouvelle console de Nintendo durant notre test et nous pouvons vous affirmer que la différence est bien réelle. Il y a un véritable effort du côté de Frictional Games pour offrir la meilleure expérience de jeu et ça fait vraiment plaisir aux joueurs que nous sommes. Si vous avez à choisir entre les deux supports, la version Nintendo Switch 2 est clairement celle que l’on recommande pour profiter du titre dans les meilleures conditions.
Bien que la maniabilité nécessite un petit temps d’adaptation (notamment pour les mouvements d’ouverture et de fermeture des portes, des tiroirs ou d’action des leviers), cela ne nuit pas à notre progression dans le jeu. Par contre, on se prend à espérer une nouvelle mise à jour apportant le support du mode souris. Ainsi, on pourra dire que l’on tient le portage ultime de Soma… Souhaitons donc que ce soit pour bientôt !
L’ambiance sonore est également de très bonne facture et on vous recommandera fortement de jouer avec un casque pour une immersion encore plus dérangeante… Les doublages (en anglais sous-titrés français) sont de très bonne facture.
La progression reste assez linéaire et il faut prendre le jeu comme une histoire interactive où l’on est parfois plus spectateur qu’acteur. Il faudra donc être patient, écouter les enregistrements, lire les nombreux dialogues pour comprendre de quoi il en retourne. Au demeurant, si vous n’avez pas encore plongé dans cette histoire tellement plausible, n’attendez pas le support du mode souris pour la découvrir. En l’état, Soma est parfaitement jouable et recommandable et vous y passerez une bonne huitaine d’heures avant d’avoir le fin mot de l’histoire et toutes les questions qui vont avec !
SOMA est disponible au prix de 28,99 euros sur l’eShop.
Conclusion
Malgré ses 10 ans, SOMA reste une œuvre à part dont nous vous recommandons la découverte. Décrit comme un survival horror dont il coche certaines cases de par son ambiance, le jeu est avant tout une réflexion très intéressante sur l’humanité et ce qui fait de nous des êtres humains… Difficile de trop en dire sans en révéler l’intrigue. Toujours est-il que si vous n’avez jamais eu l’occasion de vous y frotter, cette version Nintendo Switch (et surtout Nintendo Switch 2) est la parfaite opportunité de rattraper cela ! Attention, il s’agit davantage d’une histoire interactive que d’un véritable jeu d’horreur à la Outlast, mais l’histoire terriblement bien écrite devrait trouver résonance en chacun des joueurs qui tenteront l’expérience.
LES PLUS
- L’histoire très bien écrite
- Les graphismes sur Nintendo Switch 2
- L’ambiance visuelle et sonore
- Textes en français
LES MOINS
- On peut parfois tourner en rond si on manque une petite trappe
- Les graphismes sur Nintendo Switch 1 (même si ça passe)
- Les ennemis assez secondaires









