Les vampires ont souvent une place d’antagonistes dans les jeux vidéo et ce n’est pas Simon Belmont qui dira le contraire ! Mais parfois, à l’image d’Alucard, ils tiennent le rôle principal et c’est précisément le cas dans Flora and Fang : Guardians of the vampire garden. Enfilez votre plus belle cape et vos gants de jardinage, limez vos canines et allons faire un tour dans le jardin de Dracula !
Soirée jardinage
Flora and Fang : Guardians of the vampire garden est une réalisation d’un petit studio suédois nommé Bortbyting (changelin, en français). Le changelin est un leurre laissé par les créatures du petit peuple destiné à prendre la place d’un bébé humain enlevé. Il est aussi parfois décrit comme un être capable de changer d’apparence à loisir. C’est d’ailleurs un peu ce qui se rapproche le plus du studio qui s’avère assez protéiforme dans les œuvres qu’il réalise, allant de la publicité aux courts métrages d’animation jusqu’aux jeux vidéo… Le titre qui nous intéresse aujourd’hui n’est pas à proprement parler le tout premier du studio, car celui en a déjà réalisé deux autres précédemment : l’un plutôt inspiré de Castlevania (et jouable gratuitement) et un second, plutôt orienté twin stick shooter (également gratuit). Ce nouveau titre, le premier payant, reprend un peu les idées des deux premiers… mais pas que !
Parlons rapidement de l’histoire dans laquelle Bortbyting va nous embarquer. Il s’agit ici d’incarner Flora ou Fang, deux petits vampires dont le papa n’est autre que Dracula ! Ce dernier doit s’absenter pour la nuit et laisse donc son potager, ainsi que ses précieuses citrouilles, à la garde de ses rejetons. Manque de bol, c’est le moment qu’a choisi une armée d’insectes pour s’en prendre au jardin du comte ! Le frère et la sœur vont donc s’armer d’un vaporisateur insectifuge pour repousser l’invasion et protéger les citrouilles.
Pour le comte !
Flora and Fang: Guardians of the vampire garden est un jeu d’arcade qui tire son inspiration de pas mal de classiques, dont deux en particulier : Donkey Kong 3 et Bubble Bobble. Mais soyons plus précis : on dirige un ou deux personnages en coopératif et le but est de faire fuir les insectes en les aspergeant avec notre spray insectifuge (un peu comme dans Donkey Kong 3 – il est disponible sur la console virtuelle NES de la Nintendo Switch si vous voulez vous faire une idée). Cependant, pour se débarrasser d’un insecte, il faudra l’asperger trois fois pour qu’il se retrouve entièrement prisonnier d’un nuage de fumée (un peu à l’image des monstres coincés dans les bulles de Bubble Bobble et la comparaison ne s’arrête pas là). Il faudra ensuite sauter sur les ennemis emprisonnés pour s’en débarrasser définitivement, sans quoi ils pourront se libérer et revenir encore plus féroces qu’avant.
Les mécaniques sont relativement simples, mais pas toujours bien expliquées. Même si les introductions des différents niveaux présentent une animation avec les éventuelles subtilités et la façon de jouer, les touches ne sont pas forcément rappelées à l’écran. Alors on vous en reparle ici : le stick ou la croix directionnelle pour diriger le perso (facile), la touche B pour sauter, Y pour lancer un coup de spray, X pour ramasser une citrouille (ou un piège) et enfin A pour sortir et utiliser ce dernier.
À l’image des jeux d’arcade dont il s’inspire, le titre se divise en différents tableaux dans lesquels votre objectif sera de protéger les citrouilles tout en résistant aux assauts des insectes. Vous devrez donc apprendre à « spritzer » au bon endroit (il y a un petit décalage entre la position du personnage et le spray) et vous pourrez également déplacer les citrouilles pour éventuellement les regrouper au même endroit afin d’en faciliter la garde. Faciliter est un grand mot car l’ennemi peut venir de partout : des airs, de sous et sur terre et même d’en haut car certains sont capables de vous viser avec des boules d’énergie qu’il conviendra d’esquiver pour ne pas perdre l’un de vos précieux cœur (vous en avez 3 de base). Vampire oblige, les vies sont infinies et il est possible de recommencer le niveau autant de fois que nécessaire pour réussir à atteindre le suivant. Néanmoins, certains sont trèèèès long et il faut avouer que nous n’avons pas trop compris ce qui fait qu’un niveau est enfin achevé. Même en éliminant tous les ennemis, certains reviennent automatiquement pour vous attaquer. Mais si la résistance est vraiment trop compliquée, vous pourrez compter sur les ballons qui circulent parfois en formant le mot bonus. Une fois les 5 ballons explosés, vous passez automatiquement au niveau suivant et vous aurez même la possibilité d’en jouer un bonus : un mémory, un jeu d’esquive ou alors un jeu d’adresse et de saut. Ne vous méprenez pas, les mini-jeux ne sont pas aussi faciles qu’ils en ont l’air (le mémory ne laisse droit qu’à 3 erreurs et l’esquive de ballon fait vite intervenir des ennemis pour vous faire tomber).
Toutefois, vous n’êtes pas totalement désarmé dans votre bataille, sous réserve d’argent. En battant les ennemis, vous récolterez des pièces (chaque ennemi en laisse tomber 1 à 4 – parfois même 0). Vous pouvez également en gagner à la fin d’un niveau dans lequel vous avez excellé, grâce à l’apparition d’un coffre en renfermant quelques-unes supplémentaires. Avec elles, vous pourrez acheter des objets visant à améliorer votre personnage, comme un spray un peu plus puissant (qui gagnera 3-4 pixels d’envergure), des baskets pour avancer plus vite, un cœur supplémentaire (plutôt bienvenu) et un aimant pour attirer vers vous les pièces à proximité. De notre côté, on vous recommandera cet ordre pour augmenter vos capacités, surtout que ces améliorations sont loin d’être données comparé aux pièces que l’on gagne dans les niveaux. Outre cela, vous pouvez également acheter des pièges pour vous aider dans vos affrontements. Cela donne une petite dimension « Tower Défense » au jeu. Ainsi, vous pourrez investir dans une grenouille à la langue bien pendue, un bonhomme de neige qui lancera des boules, une fleur avec jet à triple diffusion pour augmenter le rayon d’action et enfin des citrouilles piégées qui se déclencheront quand les ennemis tenteront de les emporter… Bien évidemment, ces objets sont chers et leurs effets de base ne sont pas fous (exceptée la citrouille piégée). Cependant, vous aurez la possibilité d’améliorer ces pièges (en augmentant la longueur de la langue de la grenouille ou en réduisant le temps d’attente entre deux déclenchements…) Cette fois, ce sera en échange d’étoiles que vous pourrez faire évoluer les pièges (attention, il faut appuyer sur Y pour valider dans les menus). Celles-ci sont remportées en réussissant un niveau sans perdre de citrouille en route, ou en passant un niveau avec les 5 ballons formant le mot bonus. Les étoiles dépensées pour améliorer un piège peuvent être re-dispersées gratuitement de façon différente, un bon moyen de trouver les meilleurs atouts pour défendre les précieuses citrouilles de votre papa. Bien entendu, ces pièges auront un coût plutôt élevé, mais sachez que vous en obtiendrez gratuitement après avoir affronté les boss.
Garden Defence Force
Oui, vous avez bien lu ! Vous devrez affronter des boss ! Et autant vous dire que c’est loin d’être une partie de plaisir. Ce sont des insectes gigantesques avec une barre de vie qui l’est tout autant. Et là, autant vous dire que le premier contact fait mal… Ne comptez d’ailleurs pas sur les ballons lors de ces phases car il n’y en a pas. Pour progresser, il faudra battre les boss à la loyale. Par chance, ces derniers ont des patterns bien spécifiques et une fois ceux-ci compris, il faudra faire preuve d’un bon timing pour esquiver les attaques et les insectes qui voudront vous piquer des citrouilles (car oui, il y a également des citrouilles à défendre pendant les affrontements contre les boss). Ça bouge et ça tire de partout et il en est parfois de même dans certains autres tableaux sans boss, donnant alors au jeu un faux air de shoot’em up ! Cette sensation est encore renforcée quand on récupère des items donnant droit à un power-up de tir pour notre spray qui est alors capable de lancer des lasers ou de servir de lance-flammes pour un temps limité.
Mais c’est dans ces explosions de tous côtés que le jeu pourra créer un schisme, de par son côté arcade assumé. Les parties seront parfois assez ardues et pourront vite épuiser les joueurs qui n’aiment pas perdre. D’un autre côté, il est possible de passer des niveaux en récupérant les ballons bonus (et on peut même tricher un peu en revenant vers les premiers niveaux). Mais les victoires contre les boss se méritent même si certains sont plus faciles que d’autres. Ainsi, malgré sa difficulté, Flora & Fang a ce petit quelque chose qui fait qu’on touche vraiment l’arcade du doigt et qui nous pousse à rejouer pour passer au tableau suivant.
Cette inspiration arcade bénéficie d’ailleurs de tout un niveau (baptisé sobrement « The arcade ») qui reprend des tableaux de jeux connus (comme le labyrinthe de Pac-Man ou le niveau de Mario arcade) pour en faire des tableaux façon Flora & Fang. L’hommage est assumé et se retrouve jusque dans l’affrontement contre le boss final de ce niveau (nous vous laissons la surprise de la découverte).
L’univers de Flora & Fang est vraiment chouette, proposant des graphismes en pixel art et des animations assez simples. Nous avons tout de même parcouru certains tableaux d’une grande beauté, proposant des reflets sur l’eau ou des beaux effets de lumière. Inspirés de l’arcade, mais aussi de la littérature fantastique ou de la nourriture, les différents tableaux se renouvellent et proposent un challenge toujours différent, même si certains provoquent une certaine lassitude, nous faisant espérer une fin proche tant il ne se passe rien… Rassurez-vous, ces tableaux sont peu nombreux parmi la soixantaine qui composent le jeu.
L’ambiance musicale est relativement sympa sans être transcendante. Encore une fois, certaines pistes seront meilleures que d’autres. Par contre, c’est du côté des bruitages que nous avons apprécié le rendu, notamment dans la récupération des pièces qui, en quelques notes, parviennent à chatouiller notre mémoire de joueur sur le premier Mario ou Bubble Bobble (ceux qui savent comprendront). Dans tous les cas, le titre transpire d’un amour pour l’arcade à l’ancienne et le fait savoir durant toute la durée du jeu.
Flora & Fang: Guardians of the vampire garden est disponible à 6,99 euros sur l’eShop.
Conclusion
Flora and Fang est un jeu qui peut diviser. Là où certains pourraient y voir un plagiat, nous y voyons un hommage et un véritable amour pour les jeux d’arcade. Le jeu est (très) exigeant, surtout contre les boss, mais il n’en demeure pas moins qu’on prend toujours un certain plaisir à y retourner pour tenter de terminer un niveau. Si vous n’avez pas peur des défis et que les jeux d’arcade vous manquent, Flora and Fang est l’expérience parfaite, une inspiration rétro avec des touches d’aujourd’hui. Qui plus est, au tarif proposé, il serait dommage de s’en priver !
LES PLUS
- L’univers du jeu
- Les références aux autres jeux d’arcade
- Certains niveaux plutôt jolis
- Les combats contre les boss
- Le mode deux joueurs
LES MOINS
- Certains niveaux moins inspirés
- Plutôt difficile
- Les combats contre les boss (pas évidents)








