Regina & Mac est un jeu de plateforme 3D qui est sorti le 15 août 2020 sur l’eShop de la Nintendo Switch pour 9,99 €.
Le jeu a été développé et édité par Diplodocus Games, un studio de jeux indépendant basé en Allemagne. Le studio est spécialisé dans les jeux de plateforme inspirés de l’ère des consoles des années 90 et il est aussi connu en tant qu’éditeur pour avoir porté des jeux sur la Nintendo Switch tels que Super Kiwi 64, Toree 3D et sa suite, Toree 2.
À l’origine, Regina & Mac a été développé pour la Wii U, marquant le début de l’activité du studio.
Même le jeu ne pense pas à son histoire
Regina et le tyrannosaure Mac tentent de s’échapper d’un laboratoire de recherche désert. Le seul moyen de s’en sortir ? Retrouver les disquettes dorées sur lesquelles est stockée la mémoire du système informatique du laboratoire, l’U64, afin qu’il puisse aider le duo à trouver une sortie. Il n’y a rien, vous commencez avec Regina l’oiseau et le Tyrannosaure Mac qui sont mis ensemble et Regina le traite comme un idiot vu que dans les rares dialogues se trouvant dans le jeu, Mac ne peut pas parler. D’autant plus que visuellement, c’est difficile de deviner qu’on est dans un laboratoire et rien n’indique que c’est le cas à part les dialogues.
Il y a deux fins possibles selon si vous récupérez 64 ou 100 floppy, mais ça ne vaut pas le coup de tenter le 100%.
Gameplay
Dans le jeu, Regina et Mac peuvent courir, sauter et faire un triple saut. Attention cependant, le triple saut ne permet pas d’aller plus haut ; c’est le deuxième saut qui offre une élévation sans aucune explication claire. Au fil du temps, vous obtiendrez de nouvelles capacités, comme des charges au sol, une course plus rapide ou la possibilité de monter sur des rampes, mais rien de bien exceptionnel.
Les phases de plateforme sont très simples et se limitent à des sauts. Il n’y a aucun ennemi à tuer, seulement des obstacles qui vous blesseront ou vous tueront, vous ramenant à votre dernier point de contrôle que vous devrez activer en marchant dessus. Les seules variations de gameplay résident dans les pièges et les énigmes, comme des objets qui bougent ou des plateformes qui apparaissent et disparaissent. Bien que le jeu propose une certaine variété d’énigmes, elles ont toutes un défaut qui les rend frustrantes, un problème aggravé par les capacités de mouvement de base. Les phases de plateforme pures sont plus ou moins bien conçues, mais le pauvre arsenal de sauts de Mac et Regina, même avec les améliorations, ajoute à la lourdeur de chaque situation rencontrée.
Pour ajouter un peu de sel sur votre frustration, la course a un malus : si vous courez, vous aurez du mal à tourner et vous glisserez, ce qui est particulièrement gênant lorsque vous devez passer d’une petite plateforme à une autre. Même en ayant toutes les capacités du jeu, cela ne change rien au fait que vous devrez constamment courir et sauter de la même manière.
Le level design est un réel problème. Les niveaux sont trop grands, et la compétence pour courir vite ne suffit pas pour s’y déplacer efficacement. Le seul moyen de parcourir un niveau avec un peu moins de difficulté est de retourner au dernier point de contrôle via le menu, ce qui évite de longs allers-retours. Même les points de contrôle sont problématiques : il n’y en a pas assez. Par moments, vous devrez recommencer des passages de trois minutes par essai, car il n’y a aucun point de contrôle intermédiaire. D’autant plus que le jeu n’est pas forcément facile et que la prise en main est horrible.
Chaque monde doit être débloqué en faisant du Picross sans raison valable, ce qui casse le rythme du jeu. Si vous ne réussissez pas, vous ne pouvez pas continuer. La plupart des grilles sont assez faciles, mais ne vous inquiétez pas : grâce au bouton X, vous pouvez corriger les erreurs automatiquement. Vous pouvez simplement remplir la grille au hasard et appuyer sur X jusqu’à réussir le picross, en revanche le jeu n’explique jamais quel est le picross et quel bouton fait quoi.
Plus moche que tous les jeux de la N64
Le jeu est absolument abominable. Il ressemble à un jeu N64 en pire, ce qui est un véritable exploit. Les textures sont simplistes, les décors sont vides et le choix des couleurs n’a aucun sens. Le jeu a l’allure d’une démo plutôt que d’un produit fini ; tout ce qui concerne les textures semble incomplet.
Les animations sont minimalistes et relativement laides. Il n’y a rien de visuellement intéressant, et l’ensemble est si laid que cela vous empêche de bien comprendre les décors.
La musique est ok
Les musiques, clairement inspirées par des jeux Nintendo 64 de Rare tels que Banjo-Kazooie ou Conker’s Bad Fur Day, ne sont pas désagréables. Elles contribuent à donner une ambiance à ces décors tristes, et c’est bien dommage car certaines sont agréables à écouter et variées.
En revanche, le sound design est plus pauvre avec quelques bruits stridents ; il n’y a rien de plus à dire à part qu’ils sont agaçants, et que l’on pourrait s’en passer.
C’est pas si long, mais c’est trop frustrant
Le jeu propose 10 mondes, chacun contenant 10 disquettes d’or, 5 mini-disquettes et 100 cubes blancs à récupérer. Pour terminer le jeu, il faut un minimum de 64 disquettes d’or et plus de 500 cubes blancs, ce qui prend approximativement 5 à 6 heures. Cette durée de vie est totalement artificielle à cause du nombre de collectibles à récupérer avec des énigmes hasardeuses et d’énormes niveaux vides qui font perdre un temps fou en exploration.
Atteindre les 100 % permet de sauver l’intelligence artificielle U64 de son autodestruction, mais la récompense n’est absolument pas satisfaisante.
Conclusion
Regina & Mac est un jeu qui tente de créer une nostalgie pour les débuts de la 3D, majoritairement la Nintendo 64, mais il échoue lamentablement. Le jeu est long, frustrant et ennuyeux. De plus, même les jeux de l'époque de la N64 sont plus beaux, mieux construits et plus logiques que celui-ci. Il est absurde de se sentir obligé de comparer un jeu N64 à un titre sorti à l'origine sur la Wii U. Nous vous conseillons de vous tenir loin de ce dernier et de plutôt jouer à Cavern of Dreams, qui est à 2,80 € plus cher, mais qui les mérite si vous cherchez réellement un jeu capable de titiller votre nostalgie de la N64.
LES PLUS
- La bande-son est correcte
- Le jeu propose une certaine variété d'énigmes et de pièges (mais…)
LES MOINS
- Le jeu est visuellement moins réussi qu'un titre de la N64, ce qui est un exploit en soi
- Les mouvements de Regina et Mac sont ennuyeux et horribles à prendre en main. Le manque de précision des sauts et le contrôle de la course rendent le jeu pénible
- Les niveaux sont trop grands et vides. Même en connaissant le jeu, les allers-retours sont inévitables
- Bien que l'histoire ne devrait pas être au centre de la critique, il faudrait que vous ayez envie de sauver IA U64, et le fait de savoir qu'il s'autodétruit à la fin n'est pas désagréable
- La variété des énigmes s'essouffle rapidement vu qu’aucune n’est agréable à accomplir
- Débloquer les mondes avec du Picross est une décision incompréhensible qui casse totalement le rythme du jeu.
- La compétence de course est difficile à contrôler. Le personnage glisse lorsque vous essayez de vous arrêter
- Le sound design est agaçant pendant toute la durée du jeu
- La durée de vie est artificiellement rallongée








