On ne présente plus le genre « survivors like », né d’un heureux hasard et devenu un véritable phénomène, mêlant simplicité mécanique et profondeur stratégique. Dans cet univers en pleine effervescence, Achilles: Survivor, développé par Dark Point Games, ose un pari audacieux : transposer le mythe grec dans une arène sans fin, où la survie ne dépend plus seulement de l’agilité, mais aussi de la stratégie et de la gestion des ressources. Après plusieurs mois en accès anticipé, le jeu débarque sur Nintendo Switch dans une version aboutie. Mais ce périple héroïque résiste-t-il aux contraintes techniques de la console hybride ? C’est ce que nous allons explorer.
Le héros grec dans l’arène infernale du survivors-like
Derrière Achilles: Survivor se trouve Dark Point Games, un studio déjà connu pour Achilles: Legends Untold, un action-RPG au souffle épique. Avec ce spin-off, l’équipe réutilise intelligemment les assets de son premier opus pour créer une expérience radicalement différente, tout en conservant une identité visuelle cohérente. Le résultat ? Un « auto-battler » qui ne se contente pas d’être un simple clone, mais qui apporte sa propre touche au genre.
L’intrigue, bien que minimaliste, sert de prétexte à l’action. Achille, ayant fui le Tartare après un pacte rompu avec Hadès, doit affronter les hordes de créatures que le dieu des Enfers a libérées sur le monde. Le récit n’est qu’un habillage, mais il offre un cadre mythologique riche et immersif. Le but ? Survivre à des vagues de plus en plus denses d’ennemis dans des arènes aux objectifs variés : tenir 20 minutes (ou 10 en mode express), sceller des failles, vaincre un boss ou ouvrir un portail.
Le cœur du jeu repose sur un mélange de « bullet heaven » et de « tower defense ». Comme dans Vampire Survivors, votre personnage attaque automatiquement, et vous devez vous concentrer sur le déplacement et l’évitement. Les ennemis vaincus laissent des gemmes d’expérience, permettant de monter en niveau et de choisir parmi quatre améliorations : renforcement de statistiques, amélioration d’une capacité existante ou déblocage d’une nouvelle attaque (aux niveaux 5, 12 et 20).
La grande originalité réside dans le système de construction. En collectant des pierres (via des mines ou sur les ennemis), vous pouvez ériger des structures défensives ou de soutien : tourelles à flammes, pics, casernes de Myrmidons ou même des fontaines de soin. Chaque bâtiment coûte des ressources et possède une durabilité limitée, ajoutant une dimension tactique cruciale. Doit-on privilégier l’offensive ou la défense ? Se déplacer ou établir un camp retranché ? Cette tension entre mobilité et immobilisme est au centre de l’expérience.
La variété est également au rendez-vous avec des événements dynamiques : coffres à butin, failles à sceller sous l’assaut de vagues, ou sous-sols menant à des zones secrètes. Autant d’occasions de gagner des ressources précieuses, mais aussi de prendre des risques calculés.
La méta-progression au cœur de la technique
Sur Nintendo Switch, la maniabilité est globalement fluide. Le Joy-Con ou la manette Pro suffisent pour esquiver et gérer les constructions, même si la précision reste moins fine qu’au clavier / souris.
Côté personnages, Achille n’est que le début. Plus d’une quinzaine de héros sont à débloquer (Hector, Prométhée, une poule…), chacun avec des compétences uniques, des classes (Rôdeur, Commandant, Enchanteur) et des synergies spécifiques. Cette diversité encourage l’expérimentation et renouvelle considérablement l’intérêt.
Si l’univers visuel est l’un des points forts sur PC, la version Switch a pris un sacré coup de pelle graphiquement. Les environnements et les modèles 3D restent reconnaissables, mais les textures sont moins détaillées et les effets visuels (explosions, sorts) sont simplifiés. C’est le prix à payer pour la portabilité.
La bande-son, quant à elle, fait son travail sans briller. Les thèmes épiques accompagnent l’action, mais manquent de variété. Les effets sonores sont nets et distincts, même dans le chaos, mais l’absence de doublage ou de voix narratives laisse un sentiment d’inachevé.
Achilles: Survivor excelle dans sa méta-progression. Après chaque partie, vous gagnez des ressources (Oboles, Adamant, Cristaux divins) à investir dans des « Faveurs » : des améliorations permanentes (santé, dégâts, régénération…) applicables à tous les personnages. Les défis secondaires (construire X structures, tuer X ennemis) et les succès poussent à rejouer pour tout débloquer.
Avec 4 zones principales, chacune divisée en plusieurs niveaux, et des modes de difficulté variables (Facile, Normal, Difficile), la durée de vie est substantielle. Comptez plusieurs dizaines d’heures pour maximiser tous les personnages et terminer l’intégralité du contenu.
Conclusion
Achilles: Survivor est une surprise rafraîchissante dans le paysage des "survivors-like". Son système de construction intelligemment intégré, la richesse de sa méta-progression et son cadre mythologique bien exploité en font un titre addictif et stratégique. Malheureusement, sur Nintendo Switch, le compromis graphique est sévère. Pour autant, à son prix attractif, il reste une excellente option pour les amateurs du genre en quête d’une identité singulière. Si vous pouvez tolérer ses limitations techniques, Achille vous attend dans l’arène.
LES PLUS
- Gameplay "survivors-like" addictif et bien maîtrisé
- Système de construction (tourelles, mines) unique et stratégique
- Méta-progression excellente et très motivante (Faveurs des dieux)
- Une quinzaine de personnages aux styles de jeu variés à débloquer
- Bonne durée de vie avec plusieurs zones, modes et objectifs secondaires
- Cadre mythologique grec original et bien exploité
- Prix très attractif pour le contenu proposé
LES MOINS
- Version Switch très dégradée graphiquement par rapport aux autres versions
- Quelques bugs occasionnels (blocages dans les menus, coincement dans les structures)
- Bande-son et musiques un peu répétitives









