En tant que passionnés de jeux de rôle, on est souvent à la recherche de cette pépite qui saura allier récit captivant et système de combat profond. Avec Alphadia III, édité par KEMCO et développé par Exe Create, on plonge dans le dernier chapitre de la trilogie principale Alphadia, une série qui a su se faire un nom dans le paysage des RPG à l’ancienne. Mais ce troisième volet, qui est en réalité une préquelle, est-il à la hauteur de sa réputation ? Après une vingtaine d’heures en sa compagnie, voici notre verdict.
L’épisode final d’une saga RPG bien rodée
KEMCO n’est pas un inconnu pour les amateurs de RPG rétro. Le studio produit une quantité impressionnante de jeux, souvent avec des intrigues autonomes, mais certaines séries, comme Alphadia, s’étendent sur plusieurs opus. Alphadia III marque la fin de l’aventure pour Alf et ses compagnons, mais il ne faut pas le confondre avec la sous-série Alphadia Genesis, qui partage le même univers et certains designs de PNJ. C’est un point important pour les fans.
On incarne Alfonso, un clone d’energi, dans un monde déchiré par la guerre et la ségrégation. L’intrigue explore avec une certaine profondeur la question éthique des clones : ont-ils des sentiments, une âme ? Le récit est compréhensible et agréable même si c’est notre premier Alphadia, bien que quelques références aient plus de saveur pour ceux qui ont vécu les épisodes précédents. L’avancement est un peu lent au début, avec beaucoup de dialogues, mais les personnages finissent par grandir sur nous. Aux côtés d’Alf, on retrouve la pétillante Tarte (une protagoniste aux cheveux violets absolument adorable), le génie (et parfois agaçant) de la technologie energi Rafael, ainsi que trois autres compagnons pour former un groupe de six. C’est un vrai plaisir de ne jamais avoir à faire de choix cornéliens sur la composition de l’équipe ; tout le monde est de la partie.
Un gameplay classique mais bien huilé
Alphadia III est un RPG à l’ancienne qui s’inspire fortement des Final Fantasy des années 90. On y explore une carte du monde, des donjons et des villes, le tout rythmé par des rencontres aléatoires. Le système de combat au tour par tour est solide et introduit plusieurs mécaniques intéressantes.
D’abord, la présence de six personnages en combat simultané apporte un vrai vent de fraîcheur : cette configuration modifie sensiblement l’approche stratégique et ouvre de nouvelles possibilités pour gérer les affrontements. Les compétences se divisent en deux catégories distinctes : les techniques Energi, qui correspondent à la magie et reposent sur six éléments différents en consommant des points de magie (EP), et les compétences SP, plus puissantes, qui se chargent progressivement au fil des actions réalisées en combat.
Le jeu accorde également une grande importance au positionnement grâce aux Arrays, des formations prédéfinies qui confèrent divers bonus ou malus. Certaines augmentent par exemple les dégâts infligés, mais au détriment de la défense, ce qui devient un élément tactique essentiel, notamment lors des combats de boss. Enfin, la progression des compétences se fait de manière naturelle : les techniques Energi montent en niveau selon l’affinité élémentaire du personnage ou grâce aux bagues équipées, tandis que les compétences SP gagnent en puissance à mesure qu’elles sont utilisées.
La difficulté, malheureusement, est un point faible. Même sur le niveau de difficulté le plus élevé, le jeu manque de challenge, surtout dans la première moitié. La restauration automatique des PV après chaque combat et l’abondance d’or n’arrangent rien. Le véritable défi n’arrive que très tard, lors du dernier boss, où la difficulté semble artificiellement gonflée.
Maniabilité et durée de vie : du bon et du moins bon
La maniabilité est globalement bonne, mais quelques défauts d’ergonomie agacent. Par exemple, dans le menu « Scénario » utilisé pour rendre les quêtes, on doit sortir complètement du menu après chaque quête rendue. C’est un détail, mais cela devient vite fastidieux.
Côté durée de vie, comptez environ 17 heures pour voir les crédits, ce qui est standard pour un jeu KEMCO. Un contenu post-game est débloqué après les crédits, offrant un bonus aux joueurs les plus tenaces. Les quêtes secondaires sont variées (retrouver des objets, des personnes, jouer avec des enfants) et sont bien indiquées par un « Q » sur la carte, une fonctionnalité très appréciable.
N’oublions pas qu’Alphadia III est une mise à jour d’un jeu mobile de 2009. Les graphismes en pixels sont charmants mais ne révolutionnent rien. Les portraits des personnages pendant les dialogues sont parfois en décalage avec les arrière-plans, mais cela reste mineur. La bande-son est agréable et accompagne bien l’aventure sans pour autant être mémorable.
Conclusion
Alphadia III est un RPG solide et familier. Il ne casse pas la barrière de l'innovation, mais il maîtrise parfaitement les codes du genre. Son histoire éthique sur les clones, son groupe de six personnages attachants et son système de combat bien pensé sont ses principaux atouts. À l'inverse, sa difficulté trop clémente et quelques défauts d'ergonomie ternissent légèrement l'expérience. C'est une conclusion satisfaisante pour les fans de la série, et une excellente porte d'entrée pour les nouveaux venus, d'autant que son statut de préquelle le rend facile d'accès. Si vous cherchez un RPG rétro sans prise de tête, au système riche et à l'histoire prenante, Alphadia III est une aventure qui vaut le détour.
LES PLUS
- Histoire éthique et mature
- Système de combat riche et personnalisable
- Bonne durée de vie et quêtes bien indiquées
- Accessibilité et absence de "pay-to-win"
- Personnages attachants
LES MOINS
- Difficulté trop clémente
- Uniquement en anglais
- Démarrage lent
- Ergonomie perfectible
- Manque de challenge en combat
- Difficulté artificielle sur le boss final









