Il n’est mentionné nulle part dans les menus, mais il est bien là. Hitman: World of Assassination, sur Nintendo Switch 2, cache un mode performance non officiel, accessible uniquement en modifiant les réglages de la console elle-même. C’est une découverte fascinante qui, sans patch ni menu dédié, permet de booster significativement les performances du jeu en sacrifiant un peu de netteté d’image. À la clé : un gain pouvant dépasser les 60 % de framerate selon les situations.
Tout part d’un test réalisé par un joueur curieux : en changeant la résolution de sortie de la console via le menu système – de 4K à 720p – il constate une amélioration immédiate de la fluidité. La mission de Hawke’s Bay, réputée pour être gourmande, tourne alors à un framerate stable et bien plus agréable. L’équipe de Digital Foundry, alertée par cette anecdote, décide de mener l’enquête.
Les résultats sont surprenants. En fonction de la scène et de la résolution choisie dans les paramètres système, les performances varient de manière spectaculaire. Sur le niveau de Whittleton Creek, l’un des plus exigeants, on passe de 46,8 fps en 4K à 59,9 fps en 720p – soit un gain de 62,5 %. En 1080p, le jeu grimpe à 50,4 fps, ce qui reste un joli bond par rapport au mode 4K. Des scènes comme Berlin ou Mumbai affichent des tendances similaires, avec des gains notables à 720p et des performances stables même dans les séquences les plus denses.
Mais il y a une subtilité technique derrière ces chiffres. En 1080p et même en 4K, le jeu ne semble pas réellement afficher à ces résolutions. Les analyses de pixel de Digital Foundry révèlent un rendu natif proche de 1152p à 1188p, quelle que soit la sortie sélectionnée, avec des différences de framerate imputables à l’effort de mise à l’échelle. Cela suggère que Hitman utilise sans doute une forme de DLSS ou d’upscaling maison, dont les coûts de calcul pèsent sur la fluidité.
Ce comportement étrange soulève plusieurs hypothèses. D’un côté, la console applique probablement des changements de profil de rendu selon la résolution système choisie – un héritage direct de la gestion docké/portable sur Switch et Switch 2. D’un autre côté, la fluctuation de la charge GPU et CPU selon les niveaux (les foules de Paris ou Mumbai étant très gourmandes côté processeur) montre que Hitman est un titre très sensible à l’environnement technique, et que la Switch 2 a encore des marges d’optimisation à explorer.
À noter que ce n’est pas un bug ou un exploit : le jeu se comporte normalement, sans alerte ni plantage. Mais l’absence de mention d’un mode performance dans les options laisse penser que ce comportement n’était pas prévu pour l’utilisateur. IO Interactive n’a pas encore communiqué à ce sujet, mais a récemment reconnu travailler activement à l’amélioration des performances sur Switch 2.
En attendant une mise à jour officielle, les joueurs peuvent donc, en toute légalité, bénéficier d’un “mode performance caché” en forçant la résolution système à 720p. Le compromis : une image beaucoup moins nette, surtout sur téléviseur 4K. Pour ceux qui privilégient la fluidité et le gameplay, c’est un choix plus que viable.









