Plongez dans les ruines d’une Terre défigurée par une apocalypse mystérieuse, où seuls le parkour et l’exploration offrent une lueur d’espoir. Downward: Enhanced Edition, développé par Caracal Games, se présente comme une fusion entre Mirror’s Edge et Prince of Persia. Si l’expérience séduit par sa liberté de mouvement et ses paysages sublimes, elle pêche par des lacunes techniques et un scénario minimaliste.
Un voyage inattendu
Caracal Games, le studio à l’origine de cette version « Enhanced » du titre original sorti en 2017, propose une relecture technique et un portage Nintendo Switch ambitieux. Malgré de claires intentions d’amélioration, le jeu trahit parfois une certaine précipitation, particulièrement dans son optimisation sur console portable.
Dans cette aventure, vous incarnez l’un des derniers survivants d’une Terre dévastée par l’arrivée de trois planètes extraterrestres, un millénaire après Jésus-Christ. Guidé par une voix mystérieuse, votre objectif est de retrouver des reliques renfermant les secrets du passé afin de contrer l’apocalypse. Le but du jeu consiste à explorer des environnements vastes et variés — déserts, temples, montagnes —, résoudre des énigmes légères et maîtriser le parkour pour récupérer artefacts et améliorations.
Le gameplay repose largement sur un système de parkour qui, malgré quelques imprécisions, reste intuitif. Le joueur peut enchaîner sauts, courses murales, glissades et accroches aux corniches grâce à la gâchette droite. Des compétences supplémentaires viennent enrichir la progression, comme le double saut via des nuages rebondissants, l’utilisation d’un grappin, ou encore la possibilité de se téléporter vers un point marqué grâce à un système de warp. La fluidité des enchaînements et le level design vertical encouragent clairement l’exploration.
L’exploration se déroule dans un monde semi-ouvert composé de ruines, de temples et de paysages contrastés (zones de lave, régions glacées, déserts). En chemin, le joueur collecte des Skypieces, utilisés comme monnaie, des pièces d’échecs et des reliques qu’il peut échanger auprès d’un marchand. Pour se repérer, une flèche directionnelle accessible via le D-pad et des orbes bleus servent de guide.
En revanche, les combats constituent l’un des points faibles du jeu. Bien que rares, les affrontements contre des golems et des drones mécaniques manquent de profondeur. Ils se limitent souvent à quelques esquives et à des interactions contextuelles via un simple bouton. La répétitivité, l’absence de variété tactique et des hitboxes peu précises nuisent à l’expérience globale.
La progression passe par un arbre de compétences permettant d’améliorer la santé, l’endurance ou encore de multiplier les gains d’orbes grâce aux Sanctuaires. Le joueur peut également influencer l’environnement : inonder des zones désertiques ou manipuler le cycle jour/nuit pour faire apparaître de nouveaux chemins.
Une prise en mains presque efficace
La maniabilité sur Nintendo Switch propose un remappage complet des touches, permettant aux joueurs d’adapter les contrôles selon leurs préférences. Cependant, l’expérience en mode portable souffre d’un manque de précision avec les Joy-Con, rendant les sauts ou les accroches aux corniches peu fiables. L’utilisation d’une manette Pro améliore nettement la stabilité et la réactivité, notamment en mode docké. Certaines mécaniques contextuelles, comme les glissades ou les interactions avec l’environnement, se montrent parfois capricieuses, n’étant pas toujours détectées correctement par le jeu.
Sur le plan visuel, la direction artistique séduit immédiatement par son rendu spectaculaire. Les environnements sont riches en textures, baignés de couchers de soleil chatoyants, de ruines recouvertes de végétation et d’effets de lumière subtilement maîtrisés. Les différents biomes traversés — déserts arides, royaumes glacés, zones volcaniques instables — offrent chacun une identité propre, renforcée par des éléments visuels inspirés de titres emblématiques comme Prince of Persia, avec ses dunes mouvantes et ses temples antiques. Toutefois, cette beauté est ternie par des problèmes techniques récurrents : collisions imprévisibles causant des chutes dans le vide, textures qui apparaissent en retard (pop-in), et quelques artefacts visuels comme des lueurs néon incongrues dans certaines grottes.
Côté sonore, la bande-son enveloppe parfaitement l’univers du jeu. Les mélodies orchestrales, mélancoliques et envoûtantes, renforcent l’ambiance post-apocalyptique et donnent du relief aux séquences d’exploration. La voix mystérieuse qui guide le joueur contribue à l’immersion, bien que sa qualité varie selon les passages, certaines intonations manquant de conviction. Enfin, les bruitages sont corrects mais souffrent de l’absence de retours audio spécifiques, notamment pour signaler une chute ou une erreur de timing, ce qui affaiblit quelque peu la lisibilité de l’action.
Une technique moins efficace
La durée de vie de cette version enrichie oscille entre 10 et 15 heures pour compléter la quête principale axée sur la récupération des reliques. À cela s’ajoutent quelques contenus annexes qui prolongent l’expérience : quêtes secondaires atypiques comme le fait de rapporter des ossements à un crâne parlant, défis de parkour chronométrés dans un espace suspendu, ou encore la collecte complète des artefacts et améliorations disséminés dans le monde. Malgré ces ajouts, la rejouabilité reste relativement faible. Le jeu ne propose aucune branche narrative ni système de choix, et peu d’éléments incitent à recommencer l’aventure une fois l’histoire terminée.
Sur le plan technique, le titre souffre de quelques problèmes notables. Les bugs, bien que modérément fréquents, peuvent sérieusement nuire à la fluidité du gameplay : blocages dans la géométrie des décors nécessitant parfois un redémarrage complet, chutes hors de la carte lors de certains sauts complexes, ou encore une interface utilisateur capricieuse avec des textes non traduits ou des fenêtres bloquées à l’écran. En termes de performances, la version Switch s’en sort correctement en mode docké, où la stabilité reste globalement satisfaisante. En revanche, le mode portable montre ses limites avec des ralentissements ponctuels qui affectent parfois la fluidité des phases de déplacement ou d’exploration.
Downward: Enhanced Edition est disponible sur l‘eShop au prix de dix euros.
Conclusion
Downward: Enhanced Edition séduit par son parkour fluide et ses paysages somptueux, offrant une liberté d’exploration rafraîchissante. Pourtant, il trébuche sur des combats insipides, un scénario squelettique et des bugs perturbateurs. Sur Switch, l’expérience est meilleure en docké avec un Pro Controller, les Joy-Con rendant certaines sections frustrantes. Un titre honnête pour les passionnés de parkour, mais à éviter si vous cherchez récit profond ou gameplay varié.
LES PLUS
- Univers visuel enchanteur avec des environnements variés et soignés
- Mécaniques de parkour globalement fluides et agréables à maîtriser
- Level design vertical et stimulant, propice à l’exploration
- Direction artistique inspirée, entre ruines végétalisées et temples mystérieux
- Mode docké stable, expérience plus confortable avec le Pro Controller
- Liberté d’exploration et progression non linéaire
- Système de compétences et de modifications environnementales intéressant
LES MOINS
- Combat peu inspiré, répétitif et sans réelle profondeur
- Joy-Con imprécis en mode portable
- Problèmes techniques récurrents : collisions, textures pop-in, bugs bloquants
- Rejouabilité limitée, absence de choix narratifs ou de fins alternatives
- Mécaniques contextuelles parfois capricieuses
- UI imparfaite avec textes non traduits ou mal affichés
- Quelques artefacts visuels perturbants dans certains environnements
- Ralentissements fréquents en mode portable








