Après un premier épisode lancé sur Nintendo Switch en 2019, la série Daemon X Machina est de retour avec une suite ambitieuse intitulée Titanic Scion. Prévu sur Nintendo Switch 2, ce nouvel opus entend capitaliser sur les acquis du premier jeu tout en adoptant une direction radicalement différente. Dans une longue interview accordée à Nintendo Everything, le producteur Kenichiro Tsukuda est revenu en détail sur les origines de cette suite, ses ambitions artistiques et techniques, ainsi que sur la transition vers la nouvelle génération de console de Nintendo.
Une suite née de la passion des joueurs
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Titanic Scion n’était pas prévu à l’origine. Tsukuda explique que ce sont les retours positifs des joueurs après Daemon X Machina qui ont motivé l’équipe de Marvelous à se lancer dans une suite. Malgré les contraintes d’un petit studio encore peu connu, le succès commercial relatif du premier opus a permis d’envisager un second épisode plus ambitieux.
Un changement de cap : des mechas aux exosquelettes
L’un des changements majeurs de Titanic Scion réside dans le passage des imposants mechas à des exosuits plus compacts. Cette décision artistique et narrative vise à mieux refléter l’évolution technologique dans l’univers du jeu, mais aussi à renforcer l’immersion du joueur. Avec une échelle plus réduite, l’action devient plus directe, plus personnelle, et permet au protagoniste de véritablement « changer le cours des choses ». Ce choix s’inscrit aussi dans une volonté d’explorer des zones encore peu visitées du genre mecha et science-fiction, tout en conservant les éléments emblématiques de la série.
Une direction artistique réinventée
Alors que Daemon X Machina arborait une esthétique cel-shading très marquée de style anime, Titanic Scion adopte un style visuel plus hybride. Tsukuda évoque une inspiration puisée dans le Gekiga, un courant du manga japonais plus mature et réaliste, mêlé à une touche de photoréalisme, notamment pour les designs mécaniques. Cette nouvelle direction artistique vise à séduire un public plus large, sans trahir les racines esthétiques japonaises du projet.
L’apport décisif de la Nintendo Switch 2
L’arrivée de Titanic Scion sur Nintendo Switch 2 représente un tournant technique majeur. Là où l’opus précédent devait faire de nombreux compromis pour s’adapter aux limitations de la Switch originale, le nouveau matériel permet désormais des ambitions accrues. Par exemple, le nombre de personnages affichés simultanément à l’écran a été revu à la hausse, incluant avatars et armures lourdes. Le développement sur PC, désormais plus central dans le processus, permet aussi de proposer une version Switch 2 plus fidèle à la vision originale de l’équipe.
Un monde ouvert et une coopération intégrale
Contrairement au précédent jeu basé sur des missions en arène, Titanic Scion se déroule dans un monde ouvert. Cela a nécessité de nombreux ajustements techniques, notamment pour permettre la coopération en ligne tout au long du mode histoire. Tsukuda admet que ce fut l’un des défis les plus complexes du développement, mais se dit fier que l’équipe ait relevé ce pari ambitieux.
Des thématiques humaines et générationnelles
Loin de se limiter à une succession de combats mécaniques, Titanic Scion ambitionne d’aborder des thèmes profonds. Tsukuda évoque la tristesse de ceux qui ne sont pas humains et l’espoir constant d’un avenir meilleur. Le récit entend toucher toutes les générations de joueurs, de ceux qui ont découvert le jeu vidéo avec la NES à ceux qui y jouent aujourd’hui enfants. La transmission entre générations, l’héritage, l’évolution humaine et la mémoire collective sont autant de thématiques centrales dans cette aventure futuriste.
Une philosophie inchangée malgré les évolutions
Malgré tous ces changements, l’équipe de développement a ressenti, dès les phases de test, que l’essence même de Daemon X Machina était toujours là. Le gameplay aérien, la liberté de mouvement sur terre et dans les airs, l’intégration de mécaniques inédites dans le genre mecha : tout cela contribue à faire de Titanic Scion une suite fidèle, mais résolument tournée vers l’avenir.









