L’amour et l’alimentation, lorsqu’ils sont judicieusement dosés l’un et l’autre, font excellent ménage. Qui ne s’est jamais pris au jeu d’un dîner aux chandelles ? Qui ne s’est jamais amusé à préparer de bons petits plats pour l’élu(e) de son cœur ? Certes, après une copieuse raclette et un gâteau d’anniversaire au chocolat, les tentatives amoureuses peuvent être plus délicates. Et encore que… alors pourquoi ne pas se mettre tantôt à la cuisine ?
Cook For Love est un jeu développé et édité par RedDeer.Games qui s’ouvre par une petite cinématique mignonne et très colorée, tel un court dessin animé. Le joueur incarne Clément, un jeune homme qui vient de recevoir une drôle de missive d’un certain Jean-Luc. Ce dernier lui demande de s’occuper de son restaurant parisien pendant son absence, tout en l’assaillant de moult compliments histoire de mieux faire passer la pilule. Bien entendu, Clément accepte. Et c’est parti pour la foire aux couteaux !
Shake shake shake !
Avant de s’installer véritablement en cuisine, la voisine Maria et sa fille Sofia viennent nous rendre visite. Charmantes et un peu bavardes, elles se montrent investies et attentionnées à notre égard, jusqu’à nous proposer de nous ramener quelques ustensiles de cuisine afin de nous aider dans notre dur labeur à venir.
Le temps de leurs emplettes, nous leur préparons un jus de tomate et un smoothie à la fraise : premier prétexte pour s’essayer à la cuisine, et de fait, à la jouabilité du titre. Le tactile est fonctionnel et globalement plutôt efficace. Certaines manipulations restent néanmoins un peu plus agréables avec les touches, notamment le fonctionnement de la gazinière… mais pour le moment, nous n’en sommes absolument pas là !
La confection d’une recette s’articule toujours de la même manière : découvrir le plat, prendre les ingrédients nécessaires, déambuler dans la cuisine avec les assiettes, cuisiner les ingrédients et enfin servir le plat. Nous étions un peu sceptiques sur le déplacement des assiettes, ne comprenant pas trop le procédé… en vérité, Cook For Love joue sur le déplacement du joueur (et de ses assiettes) dans les différents espaces de la cuisine : le ravitaillement, la zone à découper, le mixeur, la cuisson… pourquoi pas ! Ce déplacement est facilité par des raccourcis, appréciables en fin de partie où les espaces sont un peu plus nombreux.
Les premières manipulations ne sont pas nécessairement très logiques et peuvent parfois ralentir le joueur qui ne pense qu’à progresser avec logique. Ainsi, pour le jus de tomate, il convient de prendre les tomates (d’ores et déjà découpées puisque nous n’avons pas encore notre jeu de couteaux !) et de les poser dans l’assiette, puis de les placer dans le mixeur, avant de verser le jus dans l’assiette (what ?), et enfin de placer le jus dans le verre avant le service. Oui, l’étape du jus dans l’assiette nous a demandé un peu de temps…
Si le joueur opte pour le jeu à la manette, le déplacement des ingrédients s’effectue avec un curseur : la traditionnelle souris d’ordinateur. Pas très nette par ailleurs.
Nos premières réalisations sont faites. Aussitôt distribuées, aussitôt consommées avec le retour de Maria et Sofia ! Une petite scénette est présentée : il va falloir s’y faire. La parlotte (anglaise) fait partie intégrante de Cook For Love même si elle ne sert à rien dans la progression du jeu.
Mario et Sofia m’offrent un set de couteaux, mais aussi une planche à découper, une poêle, une casserole… il est temps de rentrer dans la cour des grands !
« Le bonheur est dans la cuisine ». (ou pas) Paul Bocuse
La progression dans Cook For Love se fait par étape, ou plutôt par thème de plats : les gâteaux, les pizzas, les glaces… et à la fin, la carotte : le petit cadeau. Dès lors, la cuisine devient de plus en plus aboutie, avec de plus en plus d’accessoires pour confectionner toutes sortes de recettes. Malgré cela, une certaine redondance arrive rapidement : réaliser un gâteau à la fraise n’est pas si différent de la réalisation d’un gâteau au chocolat… il suffit de changer un ingrédient. Il semblerait que nous ayons mis le doigt sur un des problèmes de Cook For Love.
Aussi, aucune liberté n’est possible. Le joueur doit suivre scrupuleusement les consignes afin d’obtenir la bonne recette. Prenons un exemple. Il nous faut faire un dessert à base de deux boules de glace : l’une est à la fraise, l’autre au chocolat. Logique (enfin… il paraît), nous avons donc dans un premier temps préparé la fraise. Puis le chocolat. Sauf qu’au moment de la congélation, impossible de mettre nos préparations dans le congélateur… la raison ? Il faut préparer les deux boules en même temps. Et tout mettre dans le congélateur, « genre de rien ». Une fois ressorties, les deux boules sont miraculeusement indépendantes. Mouais.
Un autre point nous a dérangés. Lors des premières saynettes post-préparations, nous sommes régulièrement à table face à face avec Sofia, sans sa mère. Rappelons que Sofia est une petite fille, dont les parents, aimants certes, n’ont guère beaucoup de temps à lui consacrer (c’est elle qui le dit !). Il n’y a que nous qui sommes choqués qu’une petite fille retrouve un homme chaque soir dans son resto ? Bien entendu, le titre reste très bon enfant…
Au bout de deux heures environ, nous arrivons aux crédits du titre. Déjà. Avec la vive impression d’avoir un peu tourné en rond tout de même.
Cook For Love… « petit Love » alors
Cook For Love est donc assez court, très court même. Comptez 43 recettes, avec une forte similitude entres elles.
Une fois les crédits atteints, surprise : impossible de retourner en cuisine. Il est nécessaire d’effacer toute la progression et donc de rebooter le jeu.
Par ailleurs, un menu dédié à la personnalisation est disponible. Nous nous y sommes glissés après avoir terminé le jeu… sans trop comprendre son intérêt. Y en a-t-il vraiment un ?
Côté ambiance, Cook For Love reste assez joli, avec des graphismes qui nous rappellent les premiers livres pour enfants. Les dessins y sont charmants, lisses, assez mignons. La musique qui nous accompagne n’a rien de bien extraordinaire, et nous avons eu affaire à un ralentissement lors du changement de mélodie.
De par son ambiance et sa jouabilité assez simpliste avec la redondance des tâches, la cible de Cook For Love semble être les enfants. Plus souples sur la durée de vie et sur le contenu général, les plus jeunes amateurs de cuisine pourraient prendre plaisir à confectionner sans se tâcher quelques mets simples. Cook For Love est proposé à 13 euros environ sur l’eShop… un tarif bien trop élevé face à la concurrence disponible ! Attention tout de même : le titre est en anglais et ne dispose pas de traduction ! Il n’est guère nécessaire de comprendre la langue pour confectionner les plats (les recettes sont sous forme de schémas), mais les dialogues entre les personnages sont bel et bien en anglais.
Le saviez-vous ?
La pizza Marguerita est l’une des plus connues… mais connaissez-vous son origine ? Son appellation fait référence à la reine Marguerite de Savoie. Cette célèbre pizza, au goût tomate / mozza / basilic rappelle bien entendu les couleurs du drapeau italien.
Conclusion
Cook for Love est un titre de cuisine qui s'adresse aux plus jeunes. Court et facile, son ambiance douce et colorée pourrait satisfaire les apprentis cuisiniers. Plusieurs thèmes de plats sont proposés : des gâteaux en passant par les pizzas, la mixité des produits est bien présente. Malheureusement, la redondance des tâches s'installe très vite et le manque de recettes risque de lasser très rapidement les joueurs un peu plus âgés. Cook For Love est proposé à un tarif assez onéreux sur l'eShop, ce qui risque d'être un frein supplémentaire à son acquisition, et cela, quel que soit l'âge !
LES PLUS
- Un univers coloré tout doux, adapté aux enfants
- Une prise en main assez rapide, avec le tactile fonctionnel
- Le joueur est totalement pris par la main...
LES MOINS
- … un peu trop pour les adultes qui risquent de se sentir totalement bridés
- Un contenu trop maigre
- Des réalisations qui manquent parfois de logique
- Un aspect répétitif très marqué, les recettes se ressemblent beaucoup...
- Bien trop peu de plats disponibles...
- Un menu consacré aux personnalisations mystérieux
- Une petite fille qui semble un peu trop apprécier le cuisinier...
- Tarif trop élevé
- En anglais, pas de traduction française disponible








