Est-ce que la ville de Montpellier est une terre de jeux vidéo ? Alors que des millions de joueurs ont découvert le magnifique jeu Clair Obscur : Expedition 33, réalisé dans la ville de l’Hérault, un autre jeu, plus confidentiel, fait son apparition sur la Nintendo Switch : Day of the Shell. Vous l’aurez compris, son développeur, le studio Duper Games, est également montpelliérain. Alors, créer un jeu vidéo à Montpellier est-il gage de qualité ? C’est ce que nous allons voir dans ce test de Day of the Shell.
La coquille oppressante des dieux
Dans Day of the Shell, nous incarnons une chasseuse de montres qui est le dernier espoir de l’humanité. Les dieux veulent voir les humains se soumettre à eux. Pour cela, ils ont construit une énorme coquille qui affaiblit la Terre. Seules quelques îles échappent à l’influence de la coquille. C’est depuis une de ces îles que nous préparons chacune de nos expéditions pour tenter de détruire la construction divine. « Nos » expéditions ? Eh bien oui, nous avons plusieurs tentatives, car nous avons la chance d’avoir une déesse dans notre camp qui nous ramène à la vie inlassablement, jusqu’à atteindre la victoire.
L’univers et le scénario de Day of the Shell nous semblent assez flous et ne nous ont pas totalement convaincus. Même après de nombreuses heures de jeu, nous n’en apprenons pas plus sur l’héroïne que nous incarnons ou sur les autres personnages. Nous regrettons donc un manque de profondeur dans le jeu, qui aurait été accueilli chaleureusement.
Un roguelite tactique
Day of the Shell est un roguelite tactique au tour par tour dans lequel, entre chaque tentative, nous pourrons obtenir des améliorations en échange des cristaux que nous avons récupérés. Nous avons le choix entre 3 armes (pistolet, arbalète et fusil à pompe) et c’est parti pour une nouvelle expédition.
La particularité de Day of the Shell est la suivante : il n’y a pas de point d’action et les ennemis n’agissent que tous les 2 ou 3 tours. Nous pouvons donc parfois enchaîner les actions que nous désirons. Mais il faudra aussi garder un œil sur les ennemis. Quand vont-ils pouvoir agir ? S’ils m’attaquent, quelles chances ont-ils de me toucher ? Et comme il y a régulièrement de nombreux ennemis, il faudra prendre des décisions plus ou moins risquées. Heureusement, assez vite, nous comprenons la mécanique pour éviter de se faire mitrailler à tout va. Il faudra souvent se mettre à couvert ou s’éloigner de nos agresseurs afin de réduire fortement les chances de se faire toucher. Pour y arriver, nous voyons à l’écran les cases sur lesquelles nous pouvons aller, avec des couleurs allant du bleu au rouge en fonction de la dangerosité de l’emplacement. Nous voyons également les chances de toucher de nos adversaires. Pour rappel, même si la chance de toucher ou d’être touché est faible, elle existe tout de même. Le seul moyen d’être sûr de ne pas se faire toucher est d’avoir un obstacle suffisamment grand pour se protéger. Mais le problème, c’est que ces obstacles sont destructibles à force de recevoir des impacts. Nous ne pourrons donc pas camper sur notre position pour canarder tout le monde.
Tout cela rend le jeu assez dynamique et intéressant.
De plus, lors de nos expéditions, nous pouvons obtenir des améliorations. Ces améliorations sont souvent des augmentations de dégâts dans des conditions particulières (par exemple, +4 dégâts si nous sommes à une distance de 4 cases ou plus). Elles influencent donc notre façon de jouer si nous voulons en profiter. Nous devons donc nous adapter, à chacune de nos tentatives, pour aller le plus loin possible.
Pour aller jusqu’au bout, il faudra parcourir 3 mondes différents composés chacun d’une dizaine de niveaux. Ces niveaux ne sont pas générés aléatoirement, ils sont fixes. Si au premier abord, la redondance peut pointer le bout de son nez au bout de plusieurs fois que nous parcourons les mêmes environnements, ceux-ci sont plutôt bien faits, pour qu’il y ait suffisamment d’abris pour se protéger des ennemis et obtenir une difficulté plus ou moins égale entre chaque run.
Une prise en main délicate
Nous avons beaucoup aimé Day of the Shell, et son gameplay est devenu assez addictif. Néanmoins, la prise en main du jeu, manette en main, est assez compliquée. La sélection des cases et des ennemis est parfois fastidieuse. Nous devons parfois faire pivoter la caméra pour pouvoir réaliser notre action correctement. Heureusement, nous avons découvert un peu par hasard qu’en appuyant sur Zr et Zl, nous pouvons parcourir les différents ennemis, ce qui nous a grandement facilité la tâche. Tout cela nous amène à penser que le jeu a été conçu pour être jouable sur PC. Nous aurions aimé un portage de meilleure qualité.
De plus, nous avons constaté quelques bugs mineurs dans les menus et parfois en jeu. Cela n’affecte pas l’expérience de jeu mais cela montre malgré tout qu’il aurait peut-être fallu prendre un peu plus de temps pour peaufiner le jeu.
Des graphismes et une bande-son justes corrects
Les graphismes de Day of the Shell, sur Nintendo Switch, sont corrects mais sans plus. Nous ne pouvons pas effectuer de zoom et c’est peut-être mieux ainsi, car nous verrions sans doute encore plus les limites graphiques du jeu. Les 3 mondes que nous parcourons ont leur univers graphique distincts mais parfois, nous n’arrivons pas bien à voir les détails des personnages, des lieux et pire : les chances de toucher ou de se faire toucher. Nous sommes parfois obligés de faire pivoter la caméra afin d’obtenir l’information.
Concernant la bande-son, elle est sympathique mais il n’y a que 2 ou 3 musiques différentes tout au plus. C’est assez redondant et parfois, nous avons l’impression d’un léger décalage entre ce qui se passe à l’écran et ce que nous entendons. Parfois, nous avons droit à une musique rythmée alors qu’il ne se passe rien à l’écran et inversement. C’est du détail, mais nous aurions aimé plus de cohérence de ce côté-là.
Enfin, à l’heure où nous écrivons ces lignes, Day of the Shell est au prix de 15€ sur le Nintendo eShop. Tout cela, pour de nombreuses heures de jeu, roguelite oblige. Pour information, nous avons réussi à aller au bout du jeu à notre quatrième tentative, soit environ 5 heures de jeu. Cependant, le jeu n’est pas fini malgré cela. Nous pouvons refaire des tentatives avec une difficulté augmentée, ce qui ne sera pas aisé.
Conclusion
Nous avons beaucoup aimé Day of the Shell. Il a un gameplay assez dynamique pour un roguelite tactique. En revanche, sa prise en main fastidieuse manette en main et les quelques bugs présents ne nous permettent pas de nous enthousiasmer à outrance sur ce jeu. Nous espérons que Duper Games peaufinera la version Nintendo Switch de son jeu afin de gommer les imperfections que nous avons constatées. C’est dommage, car cela peut être un excellent jeu. En attendant, si vous le pouvez, peut-être que vous pouvez vous intéresser à la version PC.
LES PLUS
- Un roguelite tactique
- Un gameplay simple et dynamique
LES MOINS
- Des bugs mineurs
- Une prise en main délicate
- Un univers qui manque de profondeur









