Plongez dans l’âge d’or des salles d’arcade avec les Toaplan Arcade Collection Vol.1 et Vol.2, deux coffrets essentiels édités par Bitwave Games sur Nintendo Switch. Ces compilations ressuscitent les joyaux de Toaplan, studio mythique dont l’influence a façonné des générations de shoot ’em up. Que vous soyez nostalgique des néons des années 80-90 ou curieux de découvrir l’ADN du bullet hell moderne, ces collections offrent un voyage palpitant, agrémentées d’options contemporaines pour une expérience optimisée.
Toaplan, légende intemporelle
Fondé en 1979 au Japon, Toaplan s’est imposé comme un pilier du shoot ’em up arcade. Leur signature ? Des titres exigeants, innovants et visuellement percutants, comme Truxton ou Batsugun. Leur héritage est colossal : leurs mécaniques (vagues de balles, systèmes d’armement) ont inspiré des studios comme Cave, Treasure, ou même CAVE Interactive. Malheureusement, la fermeture du studio en 1994 a rendu ces jeux inaccessibles… jusqu’à aujourd’hui. Ces collections sont un hommage mérité à leur génie.
Toaplan Arcade Collection Vol.1 : détails complets des 8 jeux inclus
Toaplan Arcade Collection Vol.1 regroupe huit classiques du studio légendaire Toaplan, pionnier du shoot’em up des années 80 et 90. Cette sélection couvre aussi bien les prémices du genre que ses évolutions qui ont fait le sel du Shoot’em up. Voici un tour d’horizon détaillé de chaque jeu proposé dans cette compilation incontournable.
Flying Shark (Sky Shark – 1987) propose un shoot vertical classique où le joueur pilote un biplan dans des environnements variés allant des jungles aux bases militaires. Le gameplay repose sur la collecte de power-ups “P” pour améliorer les tirs, ainsi que de bombes “B” pour des attaques de zone dévastatrices. Moins frénétique que ses successeurs, il mise sur le placement stratégique et la gestion des ressources. Ce jeu est considéré comme un des piliers du style Toaplan, avec une difficulté relevée mais équitable et une bande-son culte.
Fire Shark (Same! Same! Same! – 1989) fait office de suite spirituelle à Flying Shark, avec une action bien plus rapide et colorée. On y retrouve le même principe de shoot vertical en biplan, mais cette fois enrichi par des options (ou drones) qui accompagnent le joueur et modifient les types de tirs. Chaque couleur de power-up correspond à une arme différente, et la gestion de la position des options est essentielle pour survivre aux vagues d’ennemis. Il est reconnu pour son rythme effréné et sa bande-son énergique.
Tiger Heli (1985) est l’un des premiers grands succès de Toaplan. Le joueur y contrôle un hélicoptère de combat qui tire vers le haut et lance des bombes au sol. Plus lent et stratégique que les autres titres, le jeu repose sur l’anticipation des menaces venant aussi bien du ciel que du sol. Il a posé les bases de nombreux jeux du genre, en mettant l’accent sur la gestion des deux plans d’attaque et une difficulté axée sur la précision plus que la rapidité.
Twin Cobra (Kyukyoku Tiger – 1987) constitue une évolution directe de Tiger Heli, avec un hélicoptère plus agile, des graphismes améliorés et une intensité bien plus élevée. Il introduit un système d’armes secondaires qu’il est possible de changer via des power-ups. Le tir principal est également personnalisable en largeur et en puissance. L’adaptation de l’arsenal en fonction des boss et des vagues ennemies est essentielle. Plus spectaculaire que Tiger Heli, ce jeu est souvent vu comme une référence du shoot vertical.
Out Zone (1990) marque un changement de style radical. Ce n’est plus un shoot’em up mais un run and gun en vue de dessus, où l’on incarne un soldat dans un monde cyberpunk infesté de machines hostiles. Le jeu se distingue par un tir dans huit directions, une barre d’énergie à gérer et surtout un système d’oxygène qui diminue constamment, obligeant le joueur à ramasser des capsules sous peine de mourir à petit feu. Avec ses armes variées et son ambiance sombre, Out Zone est un titre aussi stressant qu’addictif, et très apprécié des amateurs du genre.
FixEight (1992) est la suite spirituelle d’Out Zone, conservant le style run and gun horizontal cyberpunk, mais en apportant plusieurs nouveautés majeures. Le joueur peut choisir parmi huit personnages différents, chacun avec une arme principale et une attaque spéciale unique. Le stress du compteur d’oxygène est remplacé par une simple barre d’énergie. Le rythme est légèrement plus posé, mais le gameplay gagne en profondeur grâce à la diversité des personnages. Moins connu que son prédécesseur, FixEight est un jeu solide et très rejouable.
Batsugun (1993) est un jeu culte, considéré comme le précurseur du bullet hell moderne. C’est le dernier titre de Toaplan avant sa fermeture, et il marque un tournant majeur pour le genre. Le joueur choisit un vaisseau parmi plusieurs, chacun avec un tir principal évolutif, des satellites et une bombe surpuissante. Le système de level up permet d’améliorer durablement l’arme principale en remplissant une jauge à force de détruire des ennemis, créant une montée en puissance spectaculaire. Avec ses écrans remplis de projectiles et ses graphismes explosifs, Batsugun a posé les bases du style danmaku popularisé ensuite par le studio CAVE.
Dogyuun (1992) est sans doute le titre le plus étrange et expérimental de la collection. Ce shoot vertical propose une atmosphère onirique entre organique et mécanique, avec une mécanique de « creusage » inédite : certaines sections du décor peuvent être détruites pour révéler des passages secrets ou des power-ups. Le gameplay alterne entre phases classiques et séquences de recherche, rendant chaque niveau imprévisible. Son ambiance surréaliste, sa direction artistique atypique et son approche non linéaire en font un ovni fascinant, qui tranche radicalement avec les autres jeux de la collection.
Toaplan Arcade Collection Vol.2
Zero Wing (1989) est un shoot’em up horizontal spatial devenu culte pour son introduction anglaise mal traduite — le fameux « All your base are belong to us ». Au-delà du mème, il propose un gameplay solide basé sur un système de capture d’options : certains ennemis libèrent des capsules que le joueur peut récupérer et utiliser comme extensions offensives ou défensives. Ces options gravitent autour du vaisseau, tirent automatiquement et peuvent même être lâchées comme bombes puissantes. Les power-ups permettent de modifier l’arme principale en Vulcan, Laser ou Wave, renforçant l’approche stratégique. Doté d’une bande-son techno marquante et d’un design soigné, Zero Wing reste un représentant incontournable du shoot horizontal de son époque.
Hellfire (1989), shoot vertical dans un univers de science-fiction, innove avec son système de tir multidirectionnel. Le vaisseau peut orienter son feu vers le haut, le bas, la gauche ou la droite, grâce à un bouton dédié, ce qui permet une couverture efficace de tout l’écran. Cette mécanique, au cœur du gameplay, exige une bonne anticipation des attaques ennemies venant de toutes parts. L’amélioration du tir se fait via des power-ups classiques, mais c’est la gestion du changement de direction qui constitue la clé de la réussite. Hellfire brille par ses graphismes soignés et son exigence technique.
Slap Fight (également connu sous le nom d’Alcon, 1986) propose un shoot vertical atypique avec un système de progression non-linéaire très en avance sur son temps. Le joueur collecte des power-ups pour gagner des points, qui peuvent ensuite être dépensés dans une interface de type « shop » afin d’acheter des améliorations variées : vitesse, types de tirs, bombes ou options défensives. Cette gestion des ressources façonne radicalement l’expérience de jeu, influant sur la difficulté et le style du joueur. Sa structure à la fois simple et profonde assure une rejouabilité impressionnante et une richesse rare dans le genre à l’époque.
Grind Stormer (aussi connu sous le nom de V-Five, 1992) est un shoot vertical rapide et technique, représentatif du savoir-faire ultime de Toaplan dans le domaine. Son gameplay repose sur des options flottantes positionnables librement autour du vaisseau, à l’avant, à l’arrière ou sur les côtés, ce qui permet d’ajuster dynamiquement sa stratégie selon les vagues ennemies. Ce système, couplé à des power-ups classiques, donne naissance à des combats nerveux et intenses. Grind Stormer se distingue aussi par sa difficulté corsée, son tempo élevé et une bande-son techno emblématique de l’arcade des années 90.
Truxton (Tatsujin, 1988) est un pilier du shoot vertical, immergé dans un univers sombre à la croisée de la science-fiction et du dark fantasy. Le vaisseau du joueur peut utiliser trois types d’armes distinctes, chacune obtenue par un power-up de couleur spécifique : le Vulcan bleu, large mais peu puissant ; le Laser rouge, concentré et destructeur ; et la Bombe verte, qui déclenche de vastes explosions radiales. Deux power-ups identiques boostent considérablement l’arme en question. La gestion des bombes, rares mais dévastatrices, et la précision nécessaire face aux patterns impitoyables, font de Truxton un monument de difficulté et de style. Son ambiance gothique et sa bande-son mémorable en renforcent encore l’impact.
Truxton II (Tatsujin Oh, 1992) reprend fidèlement l’essence du premier tout en intensifiant l’expérience. Les trois armes de base du jeu précédent reviennent, enrichies cette fois de la possibilité d’avoir des satellites qui tirent automatiquement. Le rythme est encore plus soutenu, les boss plus redoutables, et les motifs de tir toujours plus denses. Moins connu que son prédécesseur, Truxton II est pourtant souvent considéré comme son égal, voire supérieur, grâce à sa frénésie inégalée et à la richesse de ses mécaniques.
Vimana (1991) s’impose comme une perle méconnue du shoot vertical, avec un univers singulier inspiré de la mythologie indienne. Le joueur contrôle un vaisseau mythique, le « Vimana », et dispose de deux boutons : l’un pour le tir principal, l’autre pour la gestion des deux options satellites. Ces dernières peuvent être configurées en mode « Attack » (devant le vaisseau) ou « Defense » (derrière), selon les besoins. Alterner entre les deux modes en temps réel permet d’adapter sa stratégie aux menaces. Le design visuel riche, les couleurs vives et le cadre mythologique atypique confèrent à Vimana une personnalité unique dans la galaxie Toaplan.
Twin Hawk (Daisenpu, 1989) clôt cette sélection avec un shoot vertical plus accessible, mais non moins intéressant. Vous pilotez un hélicoptère de combat dans une ambiance évoquant la Seconde Guerre mondiale, proche de titres comme Flying Shark. Son système distinctif repose sur la possibilité de faire apparaître une escadrille d’avions alliés grâce à un bouton spécifique. Ces alliés forment une « formation » qui vous suit, tire avec vous, et peut être sacrifiée pour lancer une Super Bomb, une attaque tout-écran surpuissante. Ce gameplay coopératif fictif apporte une sensation de puissance agréable et un soupçon de stratégie. Moins intense que d’autres titres Toaplan, Twin Hawk n’en reste pas moins particulièrement plaisant à jouer.
Explosions de pixels
Toaplan s’est imposé comme un maître incontesté de l’art 2D dans les années 80-90, et cette collection en est une preuve éclatante. Chaque jeu retrouve ici tout son éclat d’origine, avec des sprites finement pixelisés, des explosions lumineuses et saturées, et des arrière-plans fourmillant de détails, comme ceux d’Out Zone et son esthétique cyberpunk saisissante. La fidélité visuelle est remarquable, et les joueurs ont même la possibilité d’ajuster l’apparence à leur convenance grâce à une série d’options bienvenues. Les filtres CRT permettent de recréer l’aspect des écrans à tube cathodique, avec leurs fameuses scanlines, et plusieurs formats d’affichage sont disponibles : taille libre, format 4:3 classique ou étiré selon les préférences.
Certains titres se démarquent tout particulièrement sur le plan visuel. Fire Shark impressionne toujours avec ses effets pyrotechniques spectaculaires, tandis que Vimana offre une direction artistique singulière, teintée de références à la mythologie indienne, ce qui reste rare dans le shoot’em up.
La bande-son des jeux Toaplan constitue une autre composante essentielle de leur identité, et ces versions modernes n’ont rien perdu de leur puissance sonore. Les musiques conservent toutes leur énergie d’origine, qu’il s’agisse des compositions techno/rock survitaminées de Grind Stormer ou des morceaux plus martiaux et menaçants de Twin Cobra, toutes contribuent à élever l’intensité de chaque affrontement. Les bruitages sont également toujours aussi efficaces : le son des tirs, les explosions, le rugissement des boss comme dans Dogyuun, ou encore les cris numériques de victoire, tout participe à cette immersion rétro grisante. Les menus permettent même d’ajuster séparément le volume de la musique et des effets sonores, une personnalisation bienvenue pour adapter l’ambiance selon son humeur.
Une compilation inépuisable
Avec huit jeux par volume, soit seize titres au total dans cette deuxième collection, Toaplan offre une rejouabilité exemplaire. Chaque jeu, avec ses mécaniques spécifiques et sa difficulté bien dosée, demande plusieurs heures de pratique pour être maîtrisé. Et pour ceux qui souhaitent aller plus loin, des classements en ligne permettent de mesurer ses performances face à des joueurs du monde entier, un ajout moderne qui booste la compétitivité et la longévité de l’expérience.
Mais ce n’est pas tout. Ces compilations se distinguent également par une richesse en contenus annexes : on y trouve des galeries d’artwork soigneusement présentées, des documents historiques sur les développeurs — avec, par exemple, des anecdotes sur la création de Batsugun par des anciens de Toaplan qui fonderont ensuite le légendaire studio Cave — ainsi que des modes de jeu supplémentaires. Twin Hawk, par exemple, propose un mode Caravan, un défi chronométré classique des jeux d’arcade japonais.
En moyenne, on peut compter entre 20 et 30 heures pour explorer et terminer tous les jeux d’un volume. Mais pour les puristes, les fans de scoring et les perfectionnistes, cette collection peut littéralement occuper des centaines d’heures.
Toaplan Arcade Collection Vol. 1 et Vol. 2 sont disponibles sur l’eShop ici et ici au prix de trente-cinq euros (à l’unité).
Conclusion
Les Toaplan Arcade Collection Vol.1 et Vol.2 sont indispensables pour les fans de shmups et les amoureux de rétro-gaming. Leur force ? Allier fidélité historique (sprites, OST) et modernité bienvenue (sauvegardes, classements).
LES PLUS
- Émulation parfaite des 16 jeux, sans latence, graphismes et bandes-son d'origine intacts
- Sauvegardes instantanées (quick save) et rewind
- Réglage de difficulté (débutant à expert)
- Filtres visuels (CRT, scanlines, smoothing)
- 16 titres cultes (dont 3 run and gun), représentant l'âge d'or du shmup (1985-1993)
- Maniabilité optimisée
- Rejouabilité infinie
LES MOINS
- Prix élevé
- Difficulté brutale : courbe abrupte pour néophytes (Truxton, Grind Stormer)
- Pas de support HD rumble ou gyroscopie
- Interface minimaliste








