Pour les joueurs des années 90, Ridge Racer (1993) fut une révolution. Sa sortie en arcade sur borne Namco System 22 marqua l’histoire avec ses polygones texturés et sa sensation de vitesse inédite. Trente-deux ans plus tard, Hamster Corp réédite l’original via sa collection Arcade Archives 2 sur Nintendo Switch 2. Une première historique : jamais la version arcade n’avait été officiellement portée sur console.
Retour aux sources d’un classique arcade
Spécialiste des rééditions d’arcade, Hamster Corp propose ici une émulation fidèle de la ROM originale, avec quatre versions disponibles : SD (Standard) et DX (Deluxe), chacune en japonais et en anglais. La version DX ajoute en prime un simulateur d’embrayage et de levier de vitesses à six rapports, contrôlable via le stick analogique droit.
Ridge Racer propose une course contre la montre face à sept adversaires sur un circuit unique décliné en plusieurs modes. Le mode Novice offre deux tours avec une vitesse maximale de 160 km/h, tandis que l’Intermédiaire passe à trois tours avec une pointe à 200 km/h. Le mode Avancé étend le tracé avec une zone de chantier, toujours limité à 200 km/h. Vient ensuite le Time Trial, un affrontement en un contre un à 220 km/h. Enfin, le défi ultime se trouve dans le Time Attack, exclusif à la Switch 2, qui demande d’enchaîner les quatre circuits afin de battre son propre record.
Gameplay et maniabilité marquent la naissance du drift légendaire. Un simple appui sur le frein déclenche une glisse spectaculaire, idéale pour négocier les virages serrés tout en doublant ses rivaux. Le système, bien qu’assez « sur rails », procure une immédiate sensation de satisfaction. Les contrôles, en revanche, se révèlent exigeants au stick analogique : il faut maintenir le stick gauche vers l’avant et le pivoter avec précision, car le moindre à-coup envoie directement contre les barrières. Dans la version DX, l’ajout d’un levier de vitesses simulé via le stick droit complexifie la prise en main sans volant physique, mais renforce l’impression de réalisme. Enfin, les collisions restent très pénalisantes, entraînant une perte de vitesse brutale et devenant particulièrement frustrantes face à des adversaires agressifs en difficulté élevée.
Nostalgie haute-fidélité
La nostalgie est ici restituée avec une fidélité surprenante. Les modèles 3D apparaissent plus détaillés et fluides que sur la version PlayStation originale, avec un affichage en 60 fps. Le circuit unique alterne tunnel urbain, front de mer et zone de chantier dans le mode Avancé, le tout enrichi d’effets inédits comme le cycle jour/nuit et un léger brouillard spécifique aux versions consoles. Pour parfaire l’expérience rétro, plusieurs filtres visuels permettent de recréer l’esthétique des écrans CRT, qu’il s’agisse de simples scanlines, d’un écran incurvé ou même d’un effet de « tube défaillant ».
Côté audio, l’ambiance électrisante des années 90 est parfaitement retranscrite. La bande-son se compose de mixes rave et hardcore emblématiques, que l’on peut sélectionner avant chaque course grâce au stick droit — malgré un manuel erroné qui mentionne les boutons B et Y. Les bruitages accentuent l’immersion, entre cris de pneus, hélicoptères et commentateur survolté, même si ce dernier finit par se répéter trop rapidement. Sur de longues sessions, certains effets sonores peuvent devenir un peu lassants.
La durée de vie reste minimaliste mais terriblement addictive. Le contenu se limite à une voiture, un seul circuit (sans mode miroir) et une seule vue cockpit, ce qui permet de boucler l’ensemble des modes en une à deux journées. Toutefois, la rejouabilité est assurée par les classements en ligne qui conservent les meilleurs temps par circuit dans le mode Hi-Score, la distance parcourue en cinq minutes dans le mode Caravan, ainsi que le défi exclusif Switch 2 du Time Attack, qui enchaîne les quatre variantes du circuit. Les sauvegardes instantanées, accessibles via un bouton dédié, complètent l’expérience en offrant un confort moderne.
Conclusion
Arcade Archives 2: Ridge Racer est une capsule temporelle techniquement impeccable. Malgré son manque cruel de contenu et sa maniabilité exigeante, il capture l’ADN frénétique qui fit sa légende. À 16€, c’est un hommage justifié pour les puristes, mais trop léger pour ceux qui cherchent une expérience complète. En espérant voir Ridge Racer 2 et Rave Racer rejoindre la collection !
LES PLUS
- Fidélité historique à l’arcade originale
- Drift toujours aussi jouissif
- Bande-son électrique et filtres CRT immersifs
- Classements en ligne pour défi ultime
LES MOINS
- Contenu squelettique (une piste, une voiture)
- Maniabilité déroutante au stick
- Collisions imprécises et IA agressive









