Toutes celles et ceux à l’approche de la quarantaine ont passé de nombreuses heures de leur jeunesse devant des titres aussi iconiques que Pokémon sur l’illustre Game Boy. Les souvenirs sont nombreux et mettent en lumière une évolution dans un environnement 2D caractéristique et très pixelisé. Malgré les limites certaines de l’époque, les développeurs parvenaient à nous faire voyager dans de multiples contrées avec l’immense ferveur de devenir le plus grand dresseur de tous les temps. Les quelques images de The Edge of Allegoria laissent apercevoir tant de similitudes qu’il nous était impossible de ne pas débuter notre test par le parallèle entre les deux époques. Cela fait, que pouvons nous dire de The Edge of Allegoria : est-il aussi prometteur que ses prédécesseurs ? Le talent se discute (et nous allons causer), mais avant toute chose, il est certain qu’à contrario de Pokémon, ce jeu n’est (surtout) pas destiné aux plus jeunes.
Avant même de se plonger dans l’histoire, nous avons été quelque peu étonnés et agacés par un « détail ». Certains y verront peut-être une énième boutade, pas nous. Sans être dans l’illustre vigilance et pointilleux à l’extrême, l’omniprésence des fautes d’orthographe nous a posé problème. S’il s’agit d’un choix délibéré des développeurs (un « jemenfoutisme » supplémentaire), disons alors que nous n’y avons pas adhéré. Dans le cas contraire, de trop nombreuses coquilles sont laissées sur le titre final, lui conférant un certain manque de sérieux même s’il n’en a pas beaucoup. Fort heureusement, l’humour (au 48ème degré) est lui aussi omniprésent ! Nous reviendrons sur cet aspect tant il fait partie intégrante de The Edge of Allegoria.
En route pour… quelque chose, quelque part
The Edge of Allegoria est en décalage, et cela alors même que nous entamons notre aventure. Le titre nous parle. Que nous raconte t-il ? Rien de bien profond puisqu’il nous envoie clairement promener. Le ton est donné : tout est déjanté, loufoque mais aussi malvenu et dérangeant. Il faut ainsi adhérer au style pour parvenir à prendre du plaisir. Si la vulgarité vous fait sourire, nul doute que vous apprécierez The Edge of Allegoria qui va jusqu’à balancer des doigts d’honneur dans ses attaques. La nudité et l’érotisme assez hard sont aussi de la partie. Avons-nous bien précisé en début de test qu’il était important de ne pas laisser traîner The Edge of Allegoria entre de petites mains innocentes ?
Outre les grossièretés, l’ambiance reste globalement fun et certains dialogues sont si improbables dans un décor qui rappelle celui des jeux d’enfance, qu’il peut même prêter à sourire. Nous devons reconnaître avoir même fait quelques photos de certaines réparties tant elles nous ont semblé improbables sur Nintendo. Bien entendu, nous vous laissons les découvrir par vous-même !
Reprenons. Nous incarnons Joël (dont le prénom peut être changé), un jeune homme banal, accompagné de son chien Jude. Rien ne nous destine l’un et l’autre à de grandes prouesses, nous prenons la vie comme elle vient. Nous ne serions pas contre un peu plus de popularité et de reconnaissance mais advienne que pourra !
La prise en main de The Edge of Allegoria est d’une grande simplicité. Le joueur prend le contrôle de Joël et déambule ainsi dans des environnements basiques et rétros. Le titre est totalement traduit en français (vous ne manquerez pas de comprendre la moindre insanité !), et les quelques personnages qui peuplent les environs ne manquent pas de mordant dans leur répartie.
La progression du titre se fait au gré des rencontres de Joël qui, globalement, souhaite éradiquer toutes les vilaines bestioles de la surface du globe. Le bestiaire est assez riche et varié. Il est fréquent de croiser plusieurs fois le même ennemi mais la redondance est suffisamment légère pour ne pas être dérangeante. Le principe du combat est particulièrement classique, au tour par tour. Le joueur doit sélectionner l’action de Joël : lutter, utiliser un objet ou fuir. Comme dans Pokémon, la fuite n’est pas toujours possible, et l’usage des objets requiert bien entendu qu’ils soient dans l’inventaire. Toute la stratégie est axée sur la lutte. Cette action donne accès à cinq compétences bien spécifiques, avec des effets sur les ennemis. Ces compétences sont plus ou moins puissantes en fonction des armes en main et d’ores et déjà maîtrisées. The Edge of Allegoria fait le choix d’un maniement de nombreuses armes afin de rendre son héros parfaitement opérationnel. Si sur le papier cela peut paraître un peu nébuleux, une fois sur le jeu, tout fonctionne bien.
C’est la luuuutte !
Contrairement à Pokémon, l’objectif de The Edge of Allegoria n’est en aucun cas la collectionnite de bestioles. Ici, il faut se contenter de les éradiquer. Ne cherchez pas de « baballe » pour les emprisonner : votre mission consiste plutôt à réduire leur barre de vie à néant afin de pouvoir passer aux suivants, tout en cumulant au passage un maximum d’expérience et de babioles. C’est en effet lors des combats que Joël gagne en maîtrise : une arme parfaitement maîtrisée octroie dès lors la maîtrise de sa compétence. Celle-ci peut ainsi être utilisée même lorsque l’arme n’est plus en main. Là est toute la subtilité de The Edge of Allegoria. En revanche, petite particularité : si Joël meurt au combat avant la maîtrise complète de l’arme (ou de son équipement), celle-ci est remise à zéro ! Que les joueurs les plus frileux se rassurent : maîtriser une arme est assez rapide. Quelques combats suffisent.
Cette stratégie d’attaque oblige le joueur à tâtonner sur de nombreuses armes afin d’en découvrir les compétences. Bien entendu, certaines sont plus intéressantes que d’autres : à vous de faire votre choix ! Il n’est possible d’en sélectionner que cinq lors des combats.
Sympa la déco verte !
Du vert, du vert et du vert ! Néanmoins, à moins de pousser la luminosité à son maximum tout en jouant dans le noir complet, ce choix de couleurs n’est pas dérangeant et permet simplement de se plonger un peu plus encore dans l’ambiance rétro. Par ailleurs, quelques bouleversements donneront lieu à des chamboulements de couleurs : les saignements basculeront l’écran dans une opulence de rouge, par exemple.
Ne cherchez pas une très grande diversité dans les environnements de The Edge of Allegoria. Nous avons passé plusieurs heures dans des graphismes sensiblement similaires. C’est un des petits défauts du titre : si le bestiaire parvient à se renouveler, difficile d’en dire autant des décors. Néanmoins, les bâtiments restent assez charmants mais les donjons sont malheureusement assez similaires.
Cette similitude est emprunte d’un atout : le nombre de coffres ! En fouinant un peu, il est très simple d’en trouver le plus grand nombre. Les développeurs sont généreux en petits trésors : de la babiole aux armes, et parfois même quelques ennemis farceurs (et ils sont nombreux !).
La progression au sein de l’aventure est assez linéaire puisqu’il est nécessaire de déverrouiller certaines zones de la carte. Fort heureusement, les déplacements sont facilités par un semblant de téléportation (sous la tutelle de Jude qui sert tantôt de plot de blocage, tantôt de moyen de transport rapide).
Un public très ciblé
Répétons-le, The Edge of Allegoria ne s’adresse pas à tout le monde. Les enfants sont exclus de l’équation, mais aussi tous les joueurs sensibles au langage et aux références déplacés. Si nous ajoutons qu’il a même été question de préparer notre propre joint au cours de l’aventure, cela vous conforte dans l’idée de ne pas proposer The Edge of Allegoria au dernier petit cousin de la famille ? Rétrécissons un peu plus encore le panel : il est fort à parier que les joueurs qui prendront le plus de plaisir sur The Edge of Allegoria sont ceux qui ont grandi (et apprécié) les premiers jeux Pokémon. Les ressemblances sont trop importantes pour ne pas être soulignées à nouveau.
Quelques défauts viennent malheureusement ponctuer l’aventure. Malgré un bestiaire assez large, nous avons souffert d’une certaine lassitude dans le déploiement de l’aventure : la trame est finalement assez classique, avec des villes comportant quelques échoppes, une traversée pleine de combats (pour devenir plus fort), et un donjon avec son big boss dans la dernière salle. Il est capital de « farmer » un maximum afin de pouvoir augmenter doucement mais sûrement, son niveau : vous allez rapidement mourir au combat le cas échéant !
The Edge of Allegoria est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch pour 25 euros environ.
Le saviez-vous ?
Vous aimez les sujets de société qui mettent mal à l’aise ? Pourquoi ne pas évoquer au prochain repas de famille l’essai de Benjamin Franklin intitulé « Péter fièrement ». Nous vous laissons le plaisir de vous documenter sur le sujet !
Conclusion
The Edge of Allegoria est un titre rétro qui reprend sensiblement les mêmes ingrédients que ceux des premiers Pokémon, la capture et la collection de créatures en moins, dans un univers très adulte. Sans véritable fausse note, l'aventure se veut globalement agréable, avec de nombreuses bestioles à malmener de bien des manières, grâce à un arsenal d'armes et d'équipements riche et varié. La trame de l'histoire est assez classique, avec des villages, des combats et des donjons : les amateurs seront rapidement à l'aise. La vulgarité, les grossièretés et même un peu d'érotisme poussé font partie intégrante du jeu, allant même jusqu'à pleinement le caractériser. Une fois accepté, ce choix délibéré des développeurs peut prêter à sourire tant il est assumé et martelé encore et encore.
LES PLUS
- Une aventure facile à prendre en main, avec les grands classiques respectés et toujours efficaces
- De nombreuses armes et équipements à découvrir et à maîtriser
- Des compétences multiples, laissant une certaine liberté au joueur qui peut choisir avec quel panel progresser dans l'aventure
- Si vous aimez combattre encore et encore pour level up, The Edge of Allegoria va vous plaire !
- Un goût de nostalgie qui n'est pas pour nous déplaire
- Traduction française disponible
- Trash... si vous êtes là, vous aimez forcément !
LES MOINS
- Une aventure globalement linéaire avec un cheminement assez prévisible
- Si vous n'aimez pas combattre encore et encore pour level up, The Edge of Allegoria ne va pas vous plaire !
- Des environnements qui ne parviennent pas à se renouveler
- Les fautes d'orthographe, c'est le fun ?
- Trash... (vous êtes toujours là...?)









merci pour ce test,
ça donne vraiment envie de se replonger dans un jeu plus adulte que les premiers Pokémons !