La plupart du temps, lorsque l’on évoque Arte, on pense à la chaine culturelle avec des passages en allemand… Mais Arte est aussi la chaîne à qui l’on doit des émissions comme TRACKS ou la découverte de séries TV (souvent nordiques) qui n’ont rien à envier à leurs homologues sur les plateformes de VOD. Mais revenons aux jeux vidéo ! Après des adaptations réussies d’œuvres de Boris Vian ou de Mary Shelley, Arte nous propose l’adaptation d’un court métrage d’animation… inutile de régler la mire de votre ordinateur, gardez juste les yeux grands ouverts !
Les yeux remplis de lumière
Gloomy Eyes, c’est à la base une fiction interactive en réalité virtuelle qui a inspiré un court-métrage d’animation que vous pouvez visionner gratuitement sur le site d’Arte en suivant ce lien.
Conté par Tahar Rahim (pour la version française), elle raconte l’histoire suivante :
« Un jour, le soleil s’est lassé de la bêtise humaine. Il décida de se cacher et de ne plus jamais se lever. Dans ce monde enténébré, les zombies sont sortis de leur tombe et une guerre a éclaté entre les vivants et les morts. Depuis, chaque nuit de pleine lune, les humains chassent les morts-vivants pour les expulser de la ville, dirigée d’une main de fer par un prêtre sorcier. Nena, la nièce de ce dernier, et Gloomy, un enfant zombie aux yeux lumineux, pourraient bien faire réapparaître le soleil… »
Le jeu vidéo qui est proposé par Arte a été développé par l’équipe belge de Fishing Cactus. Celui-ci reprend donc l’histoire du court-métrage, mais en profite pour rajouter des éléments inédits, ce qui permet de découvrir les aventures de Gloomy le zombie et de Nena (à prononcer [Ni-na]) sous un angle inédit. Cela permet également de renforcer les liens entre les deux protagonistes, donnant ainsi plus de profondeur à l’histoire originale.
Un zombie et une petite fille sont sur un cygne
Gloomy Eyes se présente comme un jeu d’aventure, énigme en 3 dimensions mettant d’abord en scène Gloomy, puis Nena, et enfin les deux en coopération. Les premiers niveaux permettent de se familiariser avec les forces (et les faiblesses) des deux héros. Ainsi, Gloomy n’est pas inquiété par les zombies mais risque la mort s’il est exposé à des rayons de lumière. Il est capable de ramasser des objets, mais surtout de les lancer pour actionner des dispositifs au loin. Il est également très fort et s’avère capable de déplacer des objets lourds. Nena, quant à elle, ne craint pas les rayons de lumière ; par contre, elle risque de se faire choper par les zombies si elle passe à proximité d’eux (sauf de Gloomy évidemment). Elle peut grimper aux échelles et faire des sauts, elle est également capable d’actionner des interrupteurs. Tout comme Gloomy, elle peut ramasser des objets ; par contre, elle n’est pas capable de les lancer.
Vous l’aurez compris à la lecture de ces lignes, les capacités de nos protagonistes sont complémentaires et c’est donc en coopération qu’il faudra parcourir les 14 chapitres qui composent le jeu pour découvrir toute l’histoire. Chaque chapitre correspond à un niveau proposant une ambiance spécifique : une magnifique forêt labyrinthique pleine de lumière, un phare au bord de l’eau, une fête foraine, une maison hantée, … chacun des niveaux se présente sous la forme d’une zone/île en 3D dont vous pourrez faire le tour en pressant sur la touche -. Cela donne un petit côté Captain Toad à la conception des niveaux (pour vous faire une idée). La caméra, par contre, restera fixe et suivra la progression du personnage actif. Il est toutefois possible d’incliner très légèrement la caméra vers la droite, la gauche, le haut ou le bas si d’aventure un élément du décor vous empêcherait de voir correctement.
La progression dépendra ensuite de votre sens de l’observation, pour repérer les objets avec lesquels interagir et surtout, quel personnage utiliser pour ce faire ! Mais de manière générale, ces énigmes ne sont pas trop compliquées, les zones à explorer dans les différents chapitres n’étant pas immenses. Néanmoins, il faudra être vigilant sur les objets que l’on peut utiliser (généralement un cercle apparaît devant eux). Pour notre part, nous avons loupé la possibilité de prendre en main un objet (la racine d’une plante), ce qui nous a fait perdre un peu de temps… Sachez qu’il n’y a pas d’aide disponible, mais en toute honnêteté, une bonne dose de réflexion couplée à un bon sens de l’observation viendra à bout de toutes les épreuves !
Une ambiance macabre mais pour toute la famille
Visuellement, nous avons été transportés dans ce conte (un peu macabre), rappelant inévitablement l’esthétique des films de Tim Burton (Coraline en tête pour les yeux). Les décors de fin du monde contrebalancent parfaitement avec les effets de lumière qui ornent les différents niveaux. La lumière est d’ailleurs un élément central de l’aventure et elle est parfaitement retranscrite dans les niveaux parcourus. L’ensemble est vraiment bien réalisé et nous avons vraiment eu l’impression de jouer au dessin animé interactif du court-métrage. Les décors fourmillent de détails (parfois animés) et on se perd parfois dans ces derniers (la faute aussi à la caméra qui ne permet pas toujours bien de deviner la profondeur de champ). Même si parfois un peu de crénelage pointe le bout de son pixel, nous avons globalement pris du plaisir visuellement, aussi bien en portable qu’en docké.
Le côté sonore n’est pas en reste, la bande-son sonne terriblement juste pour un jeu du genre et participe grandement au voyage (on vous recommande d’ailleurs d’utiliser un casque pour mieux en profiter). Le seul petit bémol de ce point de vue est l’absence du doublage français pour le narrateur (seul personnage parlant de l’histoire), mais rassurez-vous, l’ensemble des textes est en français !
Comptez un peu plus de 4 heures pour découvrir toute l’histoire (selon votre rapidité à résoudre les énigmes) et sachez qu’il existe également des objets à trouver et à collectionner (affiches, panneaux, etc.), dans chacun des niveaux. L’occasion pour les complétistes de rallonger un peu la durée de vie en fouillant dans les moindres recoins. D’ailleurs, n’hésitez pas à partager le jeu en famille pour bénéficier de paires d’yeux supplémentaires qui peuvent s’avérer bien utiles pour résoudre les énigmes. Enfin, bien qu’il soit question de zombies, l’ensemble reste assez léger et accessible, tout en mettant en avant l’amour et la lumière…
Gloomy Eyes est disponible au prix de 24,99 euros sur l’eShop.
Conclusion
Encore une fois, Arte nous offre une jolie pépite indé. L’aventure est certes un peu courte, mais l’histoire qui nous est contée l’est fait de si belle manière que l’on peut bien lui pardonner… Gloomy Eyes et ses zombies est une aventure pour tous les joueurs, petits et grands… Les énigmes sont relativement accessibles. Le titre peut même se parcourir en famille, sans risquer de heurter la sensibilité des plus jeunes, mais en leur apportant une réflexion sur le monde et la façon dont on le traite, ainsi que les personnes qui y vivent.
LES PLUS
- L’univers du jeu
- L’ambiance sonore
- La gestion des deux personnages pour les énigmes
- L’histoire
LES MOINS
- Quelques angles de caméra gênants
- Un peu court
- Absence du doublage français par Tahar Rahim










Super test, et merci Arte pour sortir des jeux toujours étonnants !
Merci !
En effet, Arte propose toujours des jeux très intéressants !
Merci pour ce test…
Ayant vu le court métrage et ayant vu qu’ils préparaient un jeu, je me demandais ce que ça pouvait donner.
Petite précision toutefois, Tim burton n’a rien à voir avec le film coraline
Merci pour votre site
Bonjour, merci pour le retour !
En effet, c’est Henry Selick le réalisateur de Coraline ^^; (et de Mister Jack aussi, mais d’après des designs de Tim Burton). Coraline reprend un peu cet univers, mais il est vrai que c’est à Selick qu’on doit le film ! (Et Neil Gaiman pour l’histoire originale).
Comme dit dans le test, c’est une bonne version longue du court-métrage =)