Il y a plus de 10 ans le concept du Dual Screen de la Nintendo DS apportait un vent de fraîcheur dans le Jeu Vidéo et les Tiers revenaient en masse en soutien à la console portable de Nintendo avec parfois des nouvelles licences de qualité et d’une inspiration particulière. The World Ends With You fut l’un de ces projets lancés par Square Enix. Sorti jusque chez nous, à l’époque la localisation et la promotion fut principalement anglaise. 10 ans après, Square Enix juge qu’il est peut être bon de corriger le tir avec The World Ends With You Final Remix sur Nintendo Switch. On a pu mixer le jeu depuis quelques jours et vous proposer le morceau qui suit.
C’est un monde merveilleux!
Ainsi traduirons-nous le titre Japonais mais avis à ceux qui préfère penser à la fin d’un monde aux côté de quelqu’un. Un titre déjà bien atypique pour un jeu et une nouvelle licence tout aussi étrange et mélancolique que son nom anglais. On ne le souhaite à personne mais laissez-vous porter par le récit que nous allons vous livrer. Imaginez-vous mort et devoir prendre part à un jeu en plein cœur du quartier Tokyoïte de Shibuya afin d’avoir le droit à une seconde chance de vie. Cela se déroule dans un Shibuya parallèle où les vivants ne peuvent donc pas vous voir si ce n’est là où une certaine marque a été taguée. Il s’agit notamment des boutiques de la ville. Le jeu se fera sur une semaine entière et il s’agit de remplir une mission avant le temps imparti chaque jour. Ce jeu est organisé par une entité nommé le “Compositeur” et il met en scène un maître de jeu désigné par la précédente entité parmi les Reapers (sorte de Faucheur) puis de l’autre côté du jeu des Joueurs (Personne décédées). Une fois que vous recevez la mission, un chronomètre se grave alors sur votre main et si un Joueur réussi la mission alors tous les joueurs réussissent celle-ci. Le cas échéant votre existence est effacé et adieu la seconde chance de vie. Bah, ça semble tout de même facile, il s’agit de se serrer les coudes pour réussir n’est-ce pas? Malheureusement, les Reapers sont de la partie et leur mission est d’effacer définitivement les joueurs. Ils ne peuvent pas s’en prendre directement aux joueurs avant le 7ème et dernier jour si ce n’est en leur envoyant des “Echos” comparez les à des monstres dans un RPG classique. C’est tout de suite plus ou moins drôle et vos chances de survie n’est plus aussi grande que vous ne le pensiez n’est-ce pas? Et bien c’est dans cette histoire que se retrouve plonger Neku Sakuraba, un asocial qui n’a de souvenir que son nom. D’ailleurs, cela nous rappelle que pour participer à ce jeu de la seconde chance il faut payer avec ce que nous avons de plus cher. Vous comprenez ainsi rapidement où sont passés les souvenirs de Neku. Notre héros ne se souvient que de son nom et seul sa personnalité d’avant décès peut dicter son comportement. Une attitude du genre solitaire à ne pas se mêler aux autres et juste faire ce qu’il veut faire quand il veut. Pourtant, lorsque des Echos à l’apparence de grenouille se mettent à l’attaquer, il ne peut plus faire le fier et fuit vers la statue du chien Hachiko. C’est à cet endroit qu’il fera la connaissance de Misaki Shiki avec qui il devra pactiser afin de pouvoir utiliser des badges aux effets multiples et pouvoir se défendre contre les Echos et du coup contre les Reapers. Nous n’allons pas tout vous dire sur cette trame assez surprenante, mélancolique et dramatique mettant en avant plusieurs personnages attachants dont on se plaît à voir leur évolution dans le jeu mais dites-vous que vous en aurez pour une bonne grosse vingtaine d’heures pour voir le bout du jeu en ligne droite et plus si vous cherchez le 100%. La version Switch propose également 1 bonus inédit: le chapitre “Un Nouveau jour” qui est un tout nouveau chapitre avec des nouveaux personnages, de nouveaux mystères et une nouvelle semaine à supporter pour Neku. Notez qu’il faut avoir accompli certaines conditions pour pouvoir débloquer ce chapitre inédit. A vous d’apprécier ce bonus et d’étendre la durée de vie du titre. Autre note d’importance tout de même, l’arrivée Switch de The World Ends With You permet également à Square Enix de ne pas oublier la langue française. Ainsi, tout le monde peut apprécier le jeu chez nous désormais!
Un Action RPG atypique
Il suffit de poser un regard sur le jeu pour saisir le caractère original du titre que vous avez en face de vous. Square Enix nous propose un jeu sombrement coloré, d’un style proche du manga japonais tout en restant original avec des personnages aux traits Nomuresque que certains pourront reconnaître. Les dialogues nous laissent avec les modèles 2D des personnages et une bulle de dialogue comme dans un manga, avec une petite impression de lire une œuvre case par case. Il y a parfois quelques changements de modèle et posture du personnage en lien souvent avec le contexte et l’émotion qu’il souhaite faire transparaître. Notons également dans ces cas-là, un changement de modèle de bulle de dialogue. Un vrai petit manga en couleur avec quelquefois de petites lignes de doublages surtout sur les courtes cinématiques du jeu intervenant à quelques moments clés du jeu. Un joli manga à apprécier sur son canapé ou à l’extérieur avec juste une légère différence de finesse et de couleur en mode salon ou portable. La bande son du jeu est en adéquat avec le contexte globale avec des thèmes qui vous restent facilement en tête et qui se révèleront à la fois unique et originaux. Des musiques que l’on entendrait sans mal en voyageant dans les rues de Shibuya, aux sonorités très JPOP. On ne peut s’empêcher d’écouter et chanter des thèmes comme “Hybrid” ou encore “Someday. Les entendre en se baladant dans les rues de Tokyo est une chose mais les avoir même en combat peut se révéler épique. De plus, Square Enix est allé jusqu’à proposer des paroles japonaise et anglaise ce qui permet à chacun de pouvoir apprécier lesdites chansons, sauf si vous aviez voulu pousser cette audace jusqu’aux paroles française. Petite note sur la bande son du jeu concernant la version Switch, il est possible de choisir la bande son originale du jeu DS ou les arrangements aux sonorités plus moderne de ce remake. Après avoir abordé tout cela d’un point de vu “artistique”, il est temps d’attaquer les rues de Shibuya en profondeur. Il faut rappeler à tous qu’à l’origine The World Ends With You est un jeu DS proposant une utilisation intelligente du double écran de la portable de Nintendo. Dans le jeu, Neku forme un pacte avec un ou une partenaire et celui-ci vous soutient jusque dans les combats. Sur DS, il s’agissait de contrôler Neku avec le tactile tandis que l’on jouait le partenaire visible sur l’écran supérieur avec les touches de la console. La version Switch propose de reprendre le travail effectué sur le portage Smartphone intitulé “Solo Remix” mais du coup, comment transposer cette originalité DS sur Smartphone et Switch? Difficile à faire, le mieux est de changer complètement le système et de proposer autre chose. Et c’est ce que propose Square Enix sur Smartphone et du coup sur Switch avec même de l’inédit sur Switch! Le fait que celle-ci soit une console hybride y est pour beaucoup et nous commencerons d’ailleurs par parler du mode portable de la Switch. En mode portable, on y joue comme un jeu Smartphone, on déplace Neku dans Shibuya directement en touchant l’écran de la Switch et les divers menus du jeu sont accessibles en touchant sur les icônes correspondantes et visibles à l’écran.
En explorant, il est possible d’activer le scan en touchant le badge joueur de Neku situé en bas à droite de l’écran. En scannant, vous pourrez voir ce que pense les habitants PNJ de Tokyo mais surtout les Echos, alias les monstres que vous envoie les Reapers. En touchant du doigt les Echos, vous pourrez enclencher un combat. Là encore, tout ce fait au tactile et selon les badges que vous équipez à Neku il faudra balayer les ennemis ou le vide ou encore Neku pour activer vos badges et pouvoir lancer diverses attaques ou capacités de soutien. Vous avez un menu dédié aux badges où vous pourrez voir leur description, leurs effets et leur activation. Sachez que chaque badge a un certain nombre d’utilisation possible et qu’une fois épuisé il faudra attendre quelques secondes afin de se recharger. A vous ensuite d’équiper les badges qui sied le plus à votre manière de combattre tout en prenant en compte le temps de recharge afin d’affiner aux mieux vos stratégies de combat. On vous l’évoquait mais sur DS, nous contrôlions Neku et son partenaire en simultané et nous avions les 2 en visuel sur chaque écran. Sur Switch, nous avons bien le duo en simultané mais sur un seul écran et introduit de manière plus subtile. On ne contrôle pas directement le partenaire mais surtout les attaques qu’il peut lancer. Prenons l’exemple du duo Neku et Shiki. Afin que Shiki attaque, il s’agira simplement de toucher un ennemi et nous la verrons apparaître sur le champ de bataille et attaquer avec sa peluche. Chaque partenaire de Neku demandera une interaction différente sur l’écran de la Switch afin d’apparaître et attaquer. Tel un badge, votre partenaire a également une jauge de soutien et une fois totalement vide il faudra patienter un moment avant qu’il puisse apparaître pour vous aider. Dernière subtilité du système de combat, les attaques synchronisées. Lorsque vous attaquez un ennemi en même temps que votre partenaire, vous augmentez le pourcentage de synchronisation avec celui-ci. Lorsque vous atteignez 100%, il est possible de lancer une attaque spéciale en touchant l’icône de votre partenaire. L’attaque spéciale est puissante et s’étend sur pratiquement toute la zone de combat. Au début du jeu vous n’avez qu’une seule attaque spéciale mais en progressant dans le jeu vous pourrez monter jusqu’à 200% voire 300% ce qui déclenche une attaque d’autant plus puissante. Au-delà de cela, notez que vous interagissez directement sur les attaques spéciales. Lorsque vous déclenchez une attaque spéciale, une sorte de mini-jeu démarre. Selon le nombre de fois que vous le réussissez dans un temps imparti, vous pourrez augmenter la puissance d’attaque et les butins remportés. Mettons que vous le réussissez 1 fois, votre attaque spéciale sera multipliée par 1.2 fois. A vous de faire monter les dégâts au plus haut durant le temps imparti du mini-jeu. Selon votre partenaire, le mini-jeu sera différent. Avec Shiki par exemple, plusieurs cartes présentant des motifs apparaissent brièvement avant de se retourner. Un motif est alors indiqué en haut de l’écran et il faut retrouver la paire de carte avec le motif indiqué pour remporter le mini-jeu. A chaque paire trouvée, une réussite et donc une attaque spéciale aux effets accrus. En mode portable, le tactile permet de perdre moins de temps et réussir le mini-jeu plus souvent.
The World Ends With a Joycon
Il est d’ailleurs maintenant temps de parler du mode TV. Comment proposer une expérience The World Ends With You originale et amusante sur grand écran? Square Enix a opté sur le motion control des Joycon. Vous avez un pointeur et il s’agit de pointer l’écran en appuyant sur le bouton A ou B pour interagir à la place de votre doigt. Square Enix se permet même de proposer une expérience en co-op en partageant les joycon et en laissant votre ami aux commandes du partenaire de Neku. Une bonne façon de proposer une expérience inédite en remplacement à l’utilisation originale du double écran, surtout si vous avez un ami sous la main. D’ailleurs disons-le tout de suite, Square Enix ne vous laisse pas la possibilité de jouer avec un controller classique. Il faudra obligatoirement jouer en tactile portable ou avec 1 joycon via le motion control. De notre point de vue, l’expérience aurait été drastiquement moins immersive et plus compliqué à développer pour être jouable avec un controller classique pour autant rien d’impossible. Elle aurait potentiellement gagné en précision. Le tactile passe encore, juste quelques petites imprécisions de temps à autre en balayant trop vite mais rien de nuisible à l’expérience de jeu. En comparaison avec le motion control, nous avons une expérience différente comme le jour et la nuit. L’imprécision est le maître mot en mode TV et donc au motion control. Nous passons déjà chaque minute à appuyer sur Y pour recentrer le curseur. Même en posant notre joycon, le curseur à l’écran glissait tout seul dans une direction. Vous imaginez ainsi l’inconfort des combats alors qu’il faut balayer l’écran avec un pointeur qui bouge tout seul tout en appuyant sur un bouton d’action. Deux cas se produisent inévitablement et très vite : votre curseur se retrouve hors du cadre de l’écran ou alors vous vous retrouvez à tenir votre joycon en position perpendiculaire à l’écran pour que le curseur soit au centre. Vous repointez donc l’écran en appuyant sur Y pour une énième fois en 5 minutes de jeu pour le retrouver au centre. Au-delà de ce problème, le balayage au motion control est d’une imprécision indécente. Alors qu’un badge vous demande de balayer un ennemi pour déclencher l’attaque, vous vous retrouvez souvent à faire des mouvements de poignet dans tous les sens avec le curseur sur un ennemi en espérant que le jeu reconnaîtra votre mouvement et activera le bon badge ce qui se produit 1 fois sur 2. On a beaucoup plus de difficulté à utiliser nos badges efficacement et à faire appel à notre partenaire en mode TV avec le motion control.
Ce qui nous amène à certaine occasion à ne plus jouer en mode TV mais devoir jouer en mode portable afin d’avoir une expérience de jeu plus appréciable et pouvoir progresser avec plus de confort dans le jeu, surtout lors des combats de boss. Plus simplement dit, alors que la Switch prône de proposer à la fois une expérience Salon et portable, The World Ends With You est tellement désagréable à faire en mode TV que l’on ne saura que vous conseiller de jouer uniquement en mode portable. A faire sur TV à la limite si vous avez un ami avec vous afin de vous admirer gigoter vos poignets devant les écrans. En voulant rester original, Square Enix n’aura pas réussi à se montrer convainquant sur le gameplay de The World Ends With You au motion control, ce qui est assez dommage car dans le fond l’idée n’est pas si mauvaise. Pour continuer et conclure sur les petites notes noires du jeu, on avouera que la navigation et la gestion de l’inventaire peut s’avérer fastidieuse et la classification des badges maîtrisé ou non ne sert pas à grand-chose. Sans parler des bonus lié à la nourriture ou encore l’équipement de vêtements. Nous sommes à Shibuya, le quartier jeune et branché de Tokyo. Vous pouvez donc acheter des vêtements afin de les équiper mais avant de retrouver ce que vous avez acheté dans les différents menus du jeu, nous vous souhaitons bon courage. Encore une fois c’est quelque chose de dommage car le jeu introduit une mécanique où chaque boutique est liée à une marque de vêtement. Chaque zone de Shibuya à sa marque de prédilection et vous avez quelques bonus en portant des vêtements d’une certaine marque dans une zone en particulier. Vous pouvez même avoir une influence sur ces zones et ces marques. Il y a un classement de marque populaire à chaque zone du jeu mais en faisant des combats en portant autre chose, vous pouvez à un moment faire monter votre marque de prédilection dans ce classement. Maintenant, parlons de l’argent dans le jeu. Lorsque vous combattez, il est possible que les monstres lâchent des badges d’une certaine somme d’argent à vendre afin de récupérer cet argent. Un bon moyen de perdre toujours plus de temps dans les menus à vendre des badges alors que juste récupérer une certaine somme d’argent à la fin de chaque combat aurait simplifié tout le processus… Enfin, le mini-jeu Tin Spin anecdotique que l’on tentera qu’une fois lorsque le scénario nous l’impose. Un mini-jeu où l’on pose ses badges dans une arène et où l’on doit faire tomber les autres badges dans le vide. Vous avez divers effets bonus que vous pouvez activer afin de vous aider à faire tomber vos adversaires. Cela peut vous amuser 5 minutes dans les transports comme un jeu de Smartphone quelconque. D’ailleurs, ce mini-jeu ne peut s’apprécier qu’en mode portable car toujours le même problème de la jouabilité plus pratique au tactile. On conclura en vous mettant au défi de ne jouer uniquement qu’en mode TV à The World Ends With You, on est confiant dans le taux d’abandon qui se profile.
Conclusion
Square Enix débutait la saison estivale avec un JRPG de qualité sur Switch et se permet de conclure la saison en beauté sur des notes de JPOP. The World Ends With You est une expérience unique au récit et aux personnages attrayants dans le genre qui ne pourra que vous laisser une forte impression. De plus, cette version Switch vous marquera avec le fameux chapitre bonus “Un nouveau Jour” qui vaut la peine d’être vécu si vous avez été fan du jeu original sur DS. Reste la problématique de payer plein pot ce remake pour un chapitre inédit et une maniabilité motion control en mode TV complètement à la ramasse. Il vous appartient de trancher sur la question, ce qui est sûr c’est que Shibuya vous marquera à jamais à travers cette expérience Switch et l’écho du quartier de Tokyo continuera de résonner longuement dans vos têtes.
LES PLUS
- - Un style visuel unique et joli
- - Une bande son entraînante et originale
- - Le système de combat bien amené et fun
- - Les attaques synchronisées spéciales
- - Jouabilité totalement pensé pour le tactile
- - Donc une expérience à faire en mode portable
- - Le mode Co-op inédit
- - Une durée de vie convenable
- - Un scénario passionnant
- - Des personnages charismatique et attachants
- - The World Ends With You en Français!
- - Le chapitre inédit “Un nouveau Jour”
LES MOINS
- - Il faut aimer la Pop Rock à la japonaise
- - Ceux qui n’aiment pas lire auraient aimé un doublage plus présent
- - Dommage juste un seul chapitre inédit…
- - Un inventaire poubelle
- - Pourquoi devoir vendre des badges d’argent pour récupérer la somme indiquée dessus?
- - La gyroscopie imprécise
- - Du coup, une expérience TV inconfortable
- - Le mini-jeu anecdotique Tin Pin Slammer