Annoncé en janvier dernier, SteamWorld Quest: Hand of Gilgamech est sorti sur Nintendo Switch bien plus vite qu’on ne l’espérait. Nous avons à peine eu le temps de nous réjouir de cette annonce que le jeu arrivait déjà entre nos mains. Après le peu connu SteamWorld Tower Defense, SteamWorld Dig 1 & 2 et SteamWorld Heist, la qualité du studio suédois Image & Form n’est plus à prouver. Ils sont passés par le DsiWare, la 3DS, la Wii U et la Nintendo Switch. A chaque nouveau jeu, les développeurs nous proposent de nouvelles mécaniques et une place particulière dans leur timeline. SteamWorld Quest: Hand of Gilgamech sort en premier sur l’eShop de la Nintendo Switch et une version physique est prévue pour cette année. Nous avons pris part à cette nouvelle aventure héroïque et nous avons beaucoup de chose à dire…
Notre aventure débute avec l’héroïne du jeu se nommant Armilly, une fille d’épicier qui idolâtre la guilde des héros de son village. Elle dispose d’une imposante armure et autant le dire tout de suite, même si l’on reste dans le même univers de personnages robotiques en mode steampunk, ce design ne plaira pas à tous. Elle est accompagnée de Copernica, une magicienne maîtrisant l’alchimie et désireuse d’apprendre. Notre duo va très rapidement être rejoint par Galleo, un artisan qui cherche à quitter le sous-sol de sa mère, pour ainsi former un trio. Ces aventuriers n’auront pas une tâche facile, ils vont devoir retrouver les héros de la guilde qui ont disparu après une attaque du village. Sans rien spoiler de l’histoire, on peut vous dire que les dialogues sont bien écrits, bourrés d’humour et que cela évoluera assez vite. L’histoire en elle-même n’est pas transcendante mais au vue de la timeline choisie, c’est tout à fait correct et on prend plaisir à suivre nos héros.
Avec SteamWorld Quest: Hand of Gilgamech, Image & Form choisit le RPG au tour par tour avec des cartes. L’une des premières choses à faire sera de constituer son deck de cartes, chaque héros peut avoir huit cartes en sa possession. Tout au long du jeu, vous en gagnerez de nouvelles et vous améliorerez votre jeu. Il est important d’avoir un chevalier, un alchimiste et un soigneur dans son équipe, pour être complémentaire, et de bien choisir ses cartes. La plupart de votre aventure résidera dans les rencontres que vous allez faire et donc les batailles. Dans chaque zone, il sera possible d’éviter certains combats en passant par un autre chemin mais autrement, l’esquive n’est pas vraiment possible. Vous pouvez donner le premier coup pour prendre l’avantage sur le combat. Concrètement, comment cela se présente-t-il ? Vous disposez de vos trois héros sur une ligne et vous utilisez des cartes qui représentent les compétences de vos personnages.
Il existe trois types de cartes : attaque, amélioration et aptitude. Dans les cartes d’attaque on retrouve par exemple des coups d’épée, de poing ou de sabre et dans les cartes améliorations, la possibilité de soigner son équipe et se défendre (bouclier supplémentaire). Les cartes aptitudes fonctionnent différemment puisque vous avez besoin de points de pression pour en faire usage. Chaque carte d’attaque ou d’amélioration génère un point qui va se stocker (10 maximum) dans une barre en haut de l’écran sous forme d’engrenage. Par la suite, vous allez donc pouvoir utiliser ses cartes plus puissantes si vous avez assez de point de pression. Ces cartes font beaucoup de dégâts car ce sont des attaques spéciales. Il faut faire attention à cette réserve car votre deck est aléatoire et il arrive régulièrement de se retrouver avec des cartes aptitudes sans avoir de points et devoir passer son tour. Bien sûr, il est possible de se soigner avec des objets de soins en plus des cartes, une vendeuse itinérante vous proposera armes, accessoires et objets divers.
A partir de là, vous enchaînez les combats afin d’appréhender le système de jeu. Vos cartes, comme celle des ennemis, ont des éléments différents (feu, froid, foudre, poison…) et si vous n’avez pas d’objet de soin, il faudra attendre quelques tours pour que ces effets disparaissent. Ces effets négatifs peuvent vous diminuer vous comme vos ennemis. Si un de vos héros meurt en combat, deux solutions : utiliser une carte réincarnation assez chère à l’achat ou attendre le prochain combat pour qu’il revienne à la vie. Un peu plus tard dans votre progression, après vous être familiarisé avec les combats, le jeu introduit les chaînes héroïques. C’est tout simple : si vous jouez trois cartes du même héros (peu importe le type) durant le même tour, vous réalisez une chaîne héroïque qui ajoutera une carte supplémentaire une fois la chaîne réalisée. C’est assez sympa puisque cela permet, par exemple, de soigner son équipe, transpercer sa cible et infliger saignement ou encore gagner une carte supplémentaire le tour suivant.
C’est à peu près tout pour le gameplay qui se révèle très stratégique au fur et à mesure de votre avancement. Si vous n’utilisez pas régulièrement des cartes de soins sur vos héros, vous êtes bon pour la casse. Mais il y a un équilibre qui se forme, il ne faudra pas trop utiliser de cartes d’attaque pour soigner son équipe. L’attaque à distance est aussi pertinente. Empoisonner son ennemi durant trois tours, lui fait perdre beaucoup de santé et lui brouiller les yeux lui fera rater ses attaques. Parfois certains boss sont épaulés par deux autres sbires : vaut-il mieux concentrer ses attaques sur lui ou d’abord éliminer les autres pour subir moins de dégâts ? Si vous choisissez d’éliminer les autres, il faut garder à l’esprit qu’à tout moment, il peut les faire revivre et il faut alors recommencer. Il y a dans le jeu une multitude de retournement de situation qui vont vous faire rager par moment mais l’une des clés du succès est de varier son équipe, ses cartes et toujours conserver des points de pression pour des attaques spéciales.
A noter que lors d’un combat, si la distribution de cartes ne vous convient pas, vous pouvez changer jusqu’à deux cartes. Il y a plus de 100 cartes au total et elles sont toutes très variées dans leurs actions. Pour vous donner une idée générale, le titre est constitué de 5% d’exploration et 95% de combat. On va donc évacuer l’un des principaux reproches que l’on peut faire au jeu, l’exploration est bien trop limitée. Pour bien comprendre, vous vous déplacez dans de petites zones généralement peuplées d’ennemis. Les interactions sont alors limitées à détruire des obstacles, ouvrir des coffres, attaquer un ennemi pour lui faire des dégâts avant que le combat ne commence et résoudre parfois des énigmes très simples pour retrouver son chemin. Malheureusement ou heureusement selon les joueurs, le jeu enchaîne les combats sans jamais prendre le temps de nous faire souffler avec d’autres activités. Il y a quelque dialogues humoristiques mais c’est tout le temps orienté combat.
Ce qui nous amène sur le second souci : les combats deviennent répétitifs. Alors oui, selon la difficulté, vous allez devoir la jouer stratégique mais au final, le système de combat va évoluer un peu au début comme évoqué plus haut mais il gardera toujours le même schéma. C’est vraiment pour lui trouver quelques défauts car lors de votre aventure, deux autres personnages vont se joindre à vous. On n’en dira pas plus mais c’est agréable pour varier les cartes par contre il faudra choisir parmi trois héros sur les cinq disponibles ! Le jeu propose trois niveaux de difficulté et on peut à tout moment changer, ce qui est appréciable et contentera tout le monde. Les ennemis sont assez variés : guêpes métalliques, blobs, squelettes, fantômes, gardes, et ils ont tous leurs styles d’attaques. Ils ont les mêmes capacités que vous, à savoir soigner, défendre ou attaquer mais leurs cartes, et donc les attaques, sont différentes.
Très régulièrement, vous croiserez des boss, redoutables pour certains. Durant les premières heures, ils ne sont pas très impressionnants, à l’instar d’un champignon géant mais dans le dernier tiers du jeu, vous allez moins rigoler ! Les boss peuvent se faire assister de deux autres ennemis et ils font logiquement plus de dégâts. Il y a un beau travail derrière pour rendre ses ennemis charismatiques.
Il est temps d’aborder la durée de vie du soft qui est composé de 4 actes principaux découpés en 19 chapitres, chacun allant de trente minutes à un peu plus d’une heure. Selon la difficulté choisie, le jeu garantit une bonne vingtaine d’heures pour en voir le bout. Ce qui est tout à fait correct mais en ajoutant à cela la possibilité de refaire les chapitres pour looter tous les coffres afin de récupérer les cartes manquées, vous pourrez allonger cette durée. Les développeurs ont également ajouté un mode de jeu supplémentaire qui se débloque bien plus tard : le Colisée des Damnés. Ce sont des combats à effectuer en arène avec des ligues, des champions et des prix pour chaque victoire. C’est un bon moyen de gagner des bonus et de prolonger l’expérience. Le rapport qualité / prix est très bon, le jeu est vendu 24,99€ sur l’eShop.
L’univers SteamWorld est toujours aussi passionnant, on peut féliciter les équipes qui parviennent sans cesse à se renouveler. Cependant, nous n’avons pas encore fini d’en dire du bien puisque le jeu a entièrement été dessiné à la main. C’est un style graphique qui alterne entre forêt, ruine ou encore château, les arrières plans sont jolis mais ce n’est pas le point fort du titre pour autant. Oui, SteamWorld Quest est très charmant mais ce sont véritablement les animations qui sont impressionnantes. Personnages principaux, ennemis ou boss, les animations parviennent à donner un rythme au jeu. Côté bande-son, c’est très agréable, avec une mention spéciale au thème des combats qui est enchanteur. Pour vous donner un aperçu, on vous laisse écouter la musique du village au tout début du jeu à cette adresse. Concernant la qualité du jeu en lui-même sur Switch, rien à redire que ce soit sur TV ou en portable. Nous n’avons pas rencontré de bug gênant, le jeu est très fluide et les différents modes de jeu proposés par la console fonctionne très bien.
Notre vidéo des premières minutes de jeu (sans la cinématique d’intro) :
Conclusion
Avec SteamWorld Quest: Hand of Gilgamech, Image & Form s’aventure dans une nouvelle époque tout en conservant son univers steampunk que l’on aime tant. On sent la maîtrise du studio dans tout ce qu’il entreprend. Les combats au tour par tour avec des cartes se révèlent plus stratégiques qu’on ne le pensait, les animations sont à tomber par terre et l’enrobage visuel et sonore est superbe. Le nouveau monde que l’on découvre est riche en créatures magiques et nos héros ne manquent pas d’humour. Cependant, malgré sa réalisation impeccable sur Nintendo Switch, il faut bien garder à l’esprit que ce sont des combats au tour par tour tout le temps et que par moment, une certaine répétitivité s’installe. Le côté exploration est mis en retrait avec quelques énigmes simplistes qui n’apporteront pas grand-chose. Mais une fois mis de côté ces petits défauts, leu jeu reste dans la lignée de ses prédécesseurs, c’est-à-dire une petite pépite à ne pas manquer pour les amateurs du genre.
LES PLUS
- Les nombreuses combinaisons de cartes possibles
- Les combats deviennent vite stratégiques
- L’humour dans les dialogues
- Environnements variés et magnifiquement dessinés à la main
- Cinq personnages jouables !
- Les boss charismatiques
- De superbes animations
- Bande-son très sympa
- La (bonne) traduction en français dès la sortie
- Trois modes de difficultés
LES MOINS
- Devient vite répétitif
- Exploration anecdotique
- Le design d’Armilly un peu douteux
- Des énigmes trop simples