Après les sorties sur Switch de VOEZ en mars 2017 et Deemo en septembre 2017, Rayark Inc. nous propose cette année un nouveau “petit” jeu musical : Cytus α. A l’origine sur mobile, les deux précédents jeux avaient rencontré un franc succès auprès des fans des jeux de rythme. Portés sur Switch, ceux-ci ont eu droit à la totalité du contenu présent sur mobile (add-ons et DLC payants inclus). Cytus α semble s’inspirer de Cytus et Cytus II (tous les deux sur mobile) en apportant son lot d’améliorations graphiques et nous arrive quant à lui en tant que jeu dédié sur notre console favorite.
Un jeu au doigt et à l’oeil
Jouable au tactile ou à la manette, le studio a appris de ses expériences sur VOEZ et Deemo sur lesquels le jeu à la manette n’a été implémenté que bien plus tard. La prise en main est simple et intuitive. Avec un fonctionnement qui fait fortement penser à OSU, le jeu parvient tout de même à avoir une identité qui lui est propre sans tomber dans la pâle copie.
Les contrôles sont simples, vous avez 3 actions : taper les notes quand elles apparaissent, maintenir les notes quand elles durent et suivre les notes quand elles se déplacent. Très intuitif au tactile, les contrôles le sont aussi à la manette. Les premières actions nécessitent une simple pression de n’importe quel bouton de façade de la manette (y comprendre ici les touches directionnelles et A, B, X ou Y). Pour la troisième action, il faudra cependant utiliser les gâchettes (ZR, ZL, R ou L). Cela demande un peu de temps d’adaptation mais devient très vite simple d’utilisation une fois que l’on a appris à bien distinguer chaque type de note et quelle action effectuer. Le reste, c’est une question de timing.
Le jeu n’offre pas de grosse difficulté en terme de gameplay, tout est vraiment lié au timing. Il y a d’ailleurs deux modes de difficultés pour presque toutes les musiques du jeu : Easy et Hard. Certaines musiques ne sont disponibles qu’en Hard mais celles-ci restent très restreintes et sont tout à fait jouables. Seul le challenge est plus élevé mais rien n’empêche d’y jouer. Le jeu n’est pas punitif et louper des notes ne mettra pas fin à la musique, ce qui permet de profiter au mieux du contenu.
Visuellement, le jeu est très clair et plutôt épuré afin de vous aider au mieux à avoir le bon timing. Une fine barre noire défile de haut en bas puis de bas en haut, tel un métronome indiquant le tempo de la musique. Cette barre ne représente pas les BPM de la chanson mais le rythme à suivre pour jouer les notes. Les notes sont donc jouées en deux temps avec des couleurs distinctes. Quand vous devez jouer une note pendant que la barre descend, celle-ci sera de couleur verte/orange. A l’inverse, quand vous devez jouer une note pendant que la barre monte, celle-ci sera de couleur bleu/violet. Ce n’est pas grand chose mais cela améliore grandement la lisibilité et ne vous encombre pas d’éléments superflus dans votre champ de vision.
La barre de progression de la musique est placée discrètement tout en haut de l’écran et vous indique où vous vous situez par rapport à la fin. Le score et la nombre de combo sont aussi présents en haut de l’écran et se font discrets également. Le scoring à la fin du niveau est lui aussi simple mais vous indique tout ce qui est nécessaire : le score allant de 0 à 1.000.000, votre note, votre pourcentage de coups parfaits ainsi que vos notes parfaites, bonnes, mauvaises et loupées. Le principe de note est un peu différent des codes habituels. La pire note étant le “Fail” quand vous loupez trop de notes (même avec un score de 500.000), le reste est plutôt classique allant de C, B, A à S. La subtilité réside dans la mention spéciale MM (pour Million Master) lorsque vous faites un combo parfait sans louper aucune note, vous permettant d’atteindre le score de 1.000.000 de points.
Diversité acoustique
Cytus α est riche en genre et styles musicaux avec plus de 200 titres. Une bonne majorité de la playlist est constituée de musique Electro ou J-Pop, mais vous y trouverez des musiques classiques, des musiques reposantes, du rap, du rock, du dubstep, du hardstyle, de la funk… Il y en a vraiment pour tous les goûts et c’est vraiment appréciable. La progression est intéressante dans la mesure où vous n’êtes pas perdu sur un menu avec toutes les musiques déjà débloquées. Vous commencez avec un chapitre spécial (qui n’apporte rien à l’histoire ni aux bonus) qui vous permettra de voir un petit panel de ce que propose le jeu. Mais si vous le souhaitez, vous pouvez déjà vous plonger dans le premier chapitre. Les chapitres suivants se débloquent en effectuant un total de 5.000.000 de points dans le chapitre actuel. Il faut donc atteindre ce score total dans le chapitre 1 pour débloquer le 2, etc… Cela se fait assez facilement en complétant 6 à 8 musiques (en fonction de votre niveau). Chaque chapitre contient environ 10 musiques, ce qui vous laisse largement de quoi faire si vous n’avez pas le rythme dans la peau. Mais si vous jouez toutes les musiques d’un chapitre, vous débloquez un chapitre bonus lié à celui-ci, contenant lui aussi une dizaine de musiques. Ce chapitre bonus n’apporte rien à l’histoire ni au déblocage de contenu mais vous offre beaucoup de rejouabilité et de nouveaux genres musicaux. Comptez alors environ une vingtaine de musiques pour chaque chapitre et un total de 10 chapitres. En y additionnant le chapitre spécial, vous dépassez clairement les 200 musiques.
Petit scénario discret et “optionnel”
Bien que le jeu ne soit pas centré autour du scénario, vous avez dans chaque chapitre la possibilité de sélectionner directement son titre (uniquement au tactile, cette option est “cachée” si vous jouez à la manette) et d’y jouer une musique obligatoirement en Hard. Celle-ci renferme quelques brèves informations sur l’histoire du jeu correspondant au nom du chapitre en question. En dehors de cela, l’histoire du jeu reste présente en fond puisque vous débloquez également des éléments de l’histoire en progressant dans les chapitres. Ces éléments correspondent à des données qui recèlent d’informations sur l’univers de Cytus α et qui viennent compléter la mémoire de l’IA du jeu : Vanessa, appelée l’Operator. Vous y trouverez dans les grandes lignes la description d’un monde dans lequel on a intégré la mémoire humaine sur des IA pour accroître l’espérance de vie humaine. Le jeu y explique les solutions et problèmes que cela a engendré. La problématique abordée n’est pas commune et se voit même être très intéressante et bien représentée. Cet univers discret est riche et complet mais cache d’autres secrets tout aussi intéressants. Certains chapitres racontent aussi leurs propres histoires à travers des scènes et musiques sans qu’il n’y ait de texte (ou presque) et cela apporte une touche artistique supplémentaire très bien amenée. Seul petit bémol, le jeu n’est malheureusement pas traduit en français pour profiter pleinement de ce contenu.
Tout beau, tout propre
Cytus α nous offre en plus de sa diversité musicale une belle diversité graphique à travers les différents artworks dédiés à chaque musique. Comptez donc également plus de 200 artworks qui viennent ajouter une autre touche artistique agréable. Vous trouverez de nombreuses références à des titres et musiques de VOEZ, Deemo ou encore d’autres jeux de Rayark Inc. à travers les différents contenus du jeu. Le jeu est vraiment soigné sur tous les aspects et c’est plutôt rassurant quand on voit son prix. Mais loin d’être un point négatif, ce prix s’assume parfaitement avec un contenu copieux adapté et emporte un gage de qualité si on se réfère aux précédents jeux du studio.
Conclusion
En résumé, Cytus α est un jeu de rythme riche, complet et aux musiques variées avec des artwork travaillés et univers bien développé. Bien que son prix puisse être un frein (50€ quand même…), le jeu est loin d’être avare en contenu et il en vaut clairement le coup si vous appréciez ce style de jeu. Le studio Rayark Inc. nous prouve une fois de plus ici que son travail est toujours de qualité d’années en années et nous fait l’honneur d’une version Switch vraiment très propre et soignée. Espérons qu’ils fassent comme leurs anciens titres et puissent proposer du nouveau contenu gratuit par la suite.
LES PLUS
- Diversité musicale
- Beaucoup de contenu
- Visuellement très propre et épuré
- Prise en main facile
- Jouable tactile ou manette
LES MOINS
- Même s’il en vaut la peine, le prix fait mal
- Un peu trop de musiques J-Pop / Electro