Tandis que notre petite lucarne est de plus en plus envahie par les émissions de survie (plus ou moins abracadabrantes), il semblerait que le créneau commence à intéresser de plus en plus les développeurs de jeux vidéos. Les années passées nous ont déjà offerts quelques petites perles dans le genre, et un petit nouveau vient se profiler à l’horizon, certes assez timide mais suffisant attractif pour que nous lui apportions tout notre intérêt. Parviendrons nous à ressortir indemne d’une énième île perdue ?
Développé par Lemonbomb Entertainment et édité par Merge Games, Stranded Sails se positionne comme beaucoup d’autres avant lui : proposer aux joueurs une simulation de survie, suite au naufrage d’un navire qui emmenait tout ses passagers dans une contrée lointaine. En effet, l’histoire se répète dans les jeux de cette trame : tandis que vous voguiez avec votre paternel sur des flots d’apparence tranquille, vous voilà pris au piège d’une terrible tempête qui vous emporte au large, vous, le navire et tout son équipage. Votre destination n’est plus qu’un lointain souvenir utopique, et très vite, il va falloir vous remonter les manches pour faire de ce petit lopin de terre un endroit où il fait bon vivre. Surtout que vous n’aurez pas beaucoup d’aide d’autrui. Le dicton ne dit-il pas que nous ne sommes jamais aussi bien servis que par soi-même ?
Une mécanique mal huilée
S’il est nécessaire d’être rigoureux et organisé dans un jeu de survie, il en est de même quant au gameplay d’un jeu qui lui est dédié. Le déplacement de votre héros ne vous posera pas de soucis avec le joystick. En revanche, la caméra sera fixe, ce qui peut s’avérer un peu déroutant dans de nombreux passages où vous aurez probablement envie de regarder autour de vous. Mais l’autre problème viendra surtout du gameplay qui repose sur un principe de menus rotatifs peu ergonomiques. En effet, une fois dans le menu, vous pouvez sélectionner votre outil (comme votre main ou le seau), tandis qu’en appuyant vers la droite avec le joystick, vous atteignez un second menu vous donnant accès à vos graines, et c’est enfin qu’une troisième roue de menu est disponible, toujours en appuyant vers la droite, et vous donne cette fois-ci accès à vos différents aliments disponibles. Si sur le papier , pourquoi pas, mais dans les faits, ces menus ne sont guère pratiques. Vous passerez beaucoup (trop) de temps à changer d’outils, à passer d’un menu à un autre, et même si un raccourci est disponible en appuyant sur ZR/ZL (puis en maintenant appuyé le joystick pour sélectionner un outil, une manipulation assez aléatoire tout de même dans la pratique), vous devrez finalement revenir aux roues des menus pour changer d’outil avec plus d’aisance. Et c’est pile le moment de vous apprendre que la carte, ô combien précieuse dans un jeu de survie, fait partie des outils…
Son petit Koh Lanta à soi
Sans grande surprise, il vous faudra rapidement faire quelques plantations et couper les arbres environnants afin de vous alimenter et de construire quelques cabanes. Voilà à peine quelques minutes que le soft vous invite à participer à son aventure que les premières déceptions arrivent. Quelque soit le choix de votre personnage (un garçon ou une fille), vous ne pourrez passer outre sa lenteur effroyable. Alors certes, nous pouvons l’accabler au début de porter un sac sur le dos, puis d’être terriiiiiiblement fatigué par la terrible épreuve qu’il vient de traverser, mais non, décidément non… Votre héros se traîne, semble courir au ralenti et comble de l’horreur, dispose d’une barre d’énergie qui se vide à une vitesse incroyable (pour la remplir à nouveau, il vous faudra manger ou dormir !). Cette lenteur va clairement vous taper sur le système pendant tout le jeu, il va donc falloir garder son calme…
Passé cette déconvenue fort agaçante, vous voilà devant votre petite parcelle, prêt(e) à planter quelques carottes pour conserver un peu d’énergie (hum). À nouveau, il vous faudra faire preuve d’une grande patience pour réaliser un à un chaque labourage de la terre, puis chaque plantation, et enfin chaque arrosage. Vous avez bien lu, un à un. Et croyez-le, cette agriculture est capricieuse et vous demandera beaucoup de temps et d’énergie (HUM !). Fort heureusement, quelques améliorations viendront par la suite donner un peu de pep’s à vos outils. Et ce sera un grand soulagement pour la communauté de joueurs qui viendront titiller Stranded Sails !
Votre quête principale se résumera à faire de loooongs allés-retours entre les différentes îles disponibles. Pour ce faire, il vous faudra emprunter votre petite barque, ramer encore et encore, chercher la carte (qui ne reste pas à l’écran), arriver à destination déjà épuisé et marcher tout doucement pour ne pas vous épuiser. Au préalable, vous aurez certes pris soin de remplir votre (petite) besace de quelques provisions, mais sans doute pas assez pour fouiner la zone convenablement. Il faudra donc revenir et de toutes façons, ne vous inquiétez pas, le soft vous obligera à y revenir !
En résumé, vous passerez votre temps à lorgner votre barre d’énergie, mesurer les activités que vous pourrez faire en plus de l’agriculture, et des multiples allés retours sur les îles. Et le pire dans votre galère est que vos aurez l’impression que les différents naufragés que vous avez recueillis ne sont pas ultras reconnaissants envers vous, comme si leur sauver la vie n’était finalement pas grand chose. Ces bons ragoûts que vous préparerez régulièrement seront à partager mais soyons honnêtes, vous ne penserez qu’à vous et à votre barre d’énergie à remplir encore et encore, lors de la réalisation de la recette !
La pêche et la cuisine seront deux activités à part entière, et plus particulièrement la cuisine (la pêche se résumant à appuyer sur un bouton au bon moment pour ramener le poisson sur le rivage). En effet, similaire à un mastermind, il vous faudra trouver les bons mélanges d’ingrédients pour réaliser de multiples recettes. Plusieurs cases sont disponibles, à vous d’y inclure l’une de vos récoltes et le soft vous indiquera le nom des d’ingrédients justes et à la bonne place, mais aussi combien sont à la mauvaise place, et enfin ceux qui n’ont rien à faire dans cette recette. Sans casser la baraque (en bois), la réalisation des recettes est plutôt bien pensée et, une fois la mécanique comprise, on prend plaisir à découvrir chacun des plats. Certains plats peuvent même être « pimpés » avec des épices qui vous donneront quelques avantages pendant les minutes à venir.
Afin de construire vos objets, il vous faudra sérieusement vous pencher sur l’établi. Pour chacun des plans disponibles, un certain nombre de matériaux est nécessaire. En général, ces derniers sont à grappiller directement à l’autre bout de votre île, ou bien sur celles qui entourent votre campement. Ces explorations sont majoritairement couplées avec des quêtes, délivrées par les différents rescapés. Par bonheur, ces quêtes sont distinctement visibles sur votre écran, avec quelques astuces pour vous aider à les réaliser (être prévoyant reste le meilleur conseil du jeu).
Graphismes décevants et musiques enivrantes
Malheureusement, si les graphismes sont certes colorés et enfantins, ils n’en restent pas moins indignes de la Nintendo Switch. L’ensemble est bien trop lisse, avec des textures particulièrement fades. Le résultat final ressemble à un grand tableau peint sous Paint (version simplifiée !), par zone de couleurs, sans véritables belles nuances et grand esthétisme. La simple idée d’une plage ne suffit pas à rendre les graphismes paradisiaques. Les musiques, en revanche, s’avèrent être plutôt de qualité et celle qui vous accompagnera lors de vos plantations (entre autres) restera probablement dans votre esprit (peut être même irez-vous jusqu’à la fredonner !). Un bon point.
Quand Robinson perd de son charme…
D’abord confiants, voir même franchement enthousiastes à l’idée d’entamer ce test malgré des graphismes clairement à la traîne, la promesse d’une aventure pleine de charmes et de rebondissements subsistait. Laissant sa chance au jeu, le plaisir de la découverte existe (hormis ce manque flagrant d’exercices de notre héros), réalisant les quelques taches initiales avant le naufrage. Malheureusement, une fois sur île, même si le jeu se veut fourni en activités, cette richesse provient avant tout d’un énorme défaut du soft : la désastreuse barre d’énergie. Au final, nous n’avons pas tant à faire, c’est juste que nous manquons de cette FICHUE ÉNERGIE pour avancer correctement dans l’aventure. Alors, nous allons nous coucher pour être gonflé à bloc, mais l’agriculture est capricieuse et, finalement, nous perdons un temps fou à répéter toujours les mêmes tâches. Poussant le soft dans ses retranchements, nous avançons sans véritable surprise. L’action arrive mais reste assez simpliste. Oui, quelques menus combats viendront enfin titiller votre quotidien, mais bon, serez vous encore là ?
Pour ne rien arranger, on pourra noter la présence de quelques bugs avec par exemple la construction d’un pont qui a mystérieusement disparu et qui par la suite, refusait purement et simplement d’être à nouveau construit, malgré notre inventaire remplit à bloc de tout le nécessaire…
Stranded Sails est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch au prix de 25 euros environ. Une version boite est prévue pour le 8 novembre pour un prix annoncé à 35 euros environ…
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Le saviez vous ?
2020 est pour demain (bon après demain d’accord !). Avec cette nouvelle année, de nombreux softs à venir, et notamment « Hell Will Come Tomorrow » dont nous vous parlerons bientôt sur NT. Prenant place en Sibérie, votre mission consistera à survivre suite à un accident de train. Entre la rigueur du climat et les divergences entre les rescapés, votre tâche risque d’être délicate…
Conclusion
Stranded Sails est une déception, une véritable déception, la faute peut à une trop grande attente. Sans grande saveur, le titre ne vous procurera guère une grande satisfaction et semble chercher par tous les moyens à rallonger la durée de vie sans prendre en compte le confort de jeu. Ainsi, vos tâches seront indéniablement répétitives et sans grand intérêt. Les graphismes ne seront guère suffisants pour retenir votre attention, seules vos oreilles pourraient y trouver leur compte grâce à de belles mélodies dans diverses occasions.
LES PLUS
- Univers musical charmant
- Traduit en français
- De bonnes idées pour la réalisation des recettes de cuisine
LES MOINS
- La barre d’énergie va clairement vous donner envie d’arrêter l’aventure à maintes reprises
- Répétitif
- Gestion des menus peu pratique
- Graphismes dépassés
- Quelques bugs
- Trop cher, surtout en version physique
Ah mince, il m’avait l’air cool pourtant. Merci pour ce test
En espérant avoir été suffisamment juste et précise sur le sujet. 🙂
Bof, je ne tiendrais pas compte de ce test. ‘-‘
Tu dis que c’est répétitif, mais ce genre de jeu EST répétitif, donc c’est normal…
La barre d’énergie, on aime ou on n’aime pas, de là à la passer en point négatif… Je me rappelle Lost in blue sur DS, c’était grave pire ! Et pourtant, ce jeu m’a beaucoup plus (bizarrement). C’est un challenge, rien de plus.
En quoi les graphismes sont-ils dépassés ? Autant les jeux/remakes en 8-bits, je comprends, mais là, je ne vois pas xD
Tu dis que c’est trop cher, mais comme dit Fire, un jeu vaut sont prix vu tout le travail qu’il y a derrière et qu’on ne fait pas forcement attention.
Pour moi, c’est une belle découverte. Après, c’est chacun ces goûts. Un test reste subjectif, comme beaucoup d’autres choses d’ailleurs.
Vivement que je reçoive ma version signature <3
Coucou Julie 🙂
Merci pr ton retour. C’est tjrs interessant de confronter les points de vue sur les tests, surtout lorsqu’ils divergent !
La barre d’énergie, à mon ressenti, n’apporte rien. Il ne s’agit aucunement d’un challenge puisqu’il faut simplement faire de bêtes allés retours. Je ne le perçois que comme une façon de rallonger la durée de vie. Le soft serait bien plus vite cloturé sans ce paramètre… je ne prends aucun plaisir à faire des parcours répétitifs et répétitifs. Parfaire ses cultures et s’occuper de ses plantations dans un bon farm together est agréable, là est toute la différence dans la qualité du gameplay…
Un jeu demande tjrs beaucoup de travail. Tout comme n’importe quel oeuvre, une toile, un livre, une musique. Ce n’est pas une raison pr être exempt de critiques et accepter de payer. Ce titre, tjrs selon moi 🙂 , ne devrait pas être à ce prix au vue de ses prestations. Combien d’oeuvres de qualité ne voient pourtant jamais le jour…
Enfin, concernant les graphismes, les textures sont d’une simplicité flagrante. À nouveau, farm together fait beaucoup mieux, même si je te l’accorde, Stranded Sails ne se résume pas à un jeu de gestion. Néanmoins, les graphismes sont tout de même plus sophistiqués dans farm together.
Le test exprime le ressenti du testeur tout en apportant un maximum d’informations pr laisser les lecteurs se faire leur opinion. J’espère qu’il s’avère néanmoins assez développé pr donner tout à chacun le choix d’adopter ou non le titre. 🙂
Bonne soirée à toi ! 🙂
Ce jeu a beaucoup trop défauts signalez sur plusieurs tests: http://aquab0n.fr/2019/10/test-stranded-sails-explorers-of-the-cursed-islands.html
Il a 59% sur metacritic il y’avait moyen de faire un bon jeu: https://www.metacritic.com/game/switch/stranded-sails-explorers-of-the-cursed-islands
Il y a une démo en ce moment , je vais tester pour voir 🙂
Bon à savoir pour la démo
Comme ça il ne me tente pas vraiment du coup