La console Nintendo Switch est en train de devenir une machine à madeleines de Proust. Chaque semaine, des jeux qui sortent sur l’eshop rappellent des souvenirs aux joueurs les plus anciens. Un point’n click, par-ci, un RPG pixélisé par-là, un shoot’em up, la série des Sega Ages, et là, Ultimate Racing 2D, un jeu de course vu de dessus comme au bon vieux temps de Super Sprint. Pour autant, quel goût cette madeleine va-t-elle avoir aujourd’hui ?
Confucius disait : “la quantité ne fait pas la qualité”
On ne se méfie jamais assez de ces jeux qui nous proposent pléthores de menus et de possibilités. Dans Ultimate Racing 2D, c’est trente cinq types de véhicules différents et plus de quarante cinq circuits à parcourir qui nous attendent. Parmi les véhicules, on a des “Formule 1”, des quads, des Monster Trucks, des limousines, des voitures de tourisme, des cabriolets vintages, des tracteurs, des camions, des motos, des stock cars… Le choix est énorme, mais une fois au volant, les sensations sont mitigées, on a du mal à vraiment différencier les véhicules.
Pour les circuits, si le constat est le même. Oui, les amateurs pourront retrouver des circuits mythiques : Monaco, Monza en Italie, les tracés des grands prix d’Angleterre, d’Espagne, de Belgique, du Canada. Tous ces circuits ressemblent aux originaux. Mais c’est un peu comme quand on achète un plat cuisiné : la photo sur l’emballage donne faim, le résultat une fois dans l’assiette donne plus souvent envie de jeûner. On a le même sentiment quand on se retrouve sur la piste. Ça y ressemble, mais ça n’en a ni le goût ni la saveur.
Les réglages : une liste à la Prévert
Et pourtant, une fois son véhicule et son circuit choisis, on pourrait se dire qu’on y est, mais non, les réglages de la course sont encore nombreux. On doit choisir le nombre de nos adversaires, le nombre de tours de course, la présence ou non de séances de qualification, notre position sur la grille de départ, le type de pneus utilisés, l’usure ou non de la gomme, la possibilité d’avoir ou non un boost, la météo et enfin le niveau de l’intelligence artificielle des adversaires. Après tous ces choix effectués, on se rend compte qu’un tour de piste ne prend qu’une trentaine de secondes et qu’on a passé plus de temps dans les menus que sur l’écran de jeu. On se demande alors l’intérêt de proposer autant d’options alors qu’au final, on se retrouve face à un jeu d’arcade dans lequel le fun et le drift l’emportent sur toute autre considération.
Il faut quand même reconnaître que le plaisir de manœuvrer ces mini-bolides en vue de dessus est quand même prenant. On s’amuse à forcer le passage à la corde, à tenter des dérapages pour gagner quelques centièmes. Les courses sur anneaux sont plutôt stratégiques et un bon départ fera la différence la plupart du temps. Mais voilà, tout cet enrobage pour un petit jeu d’arcade, c’est au final plutôt décevant. Le son des véhicules est pauvre et le jeu ne propose pas de musique, assez regretable. La possibilité de jouer à plusieurs rattrape un peu les choses, mais l’écran de la Switch n’est pas grand, et une fois coupé en quatre, on joue chacun sur la surface d’un timbre poste. Les graphismes sont plutôt fins et jolis, mais hélas, ça ne fait pas tout.
Conclusion
A vouloir trop en faire, Ultimate Racing 2D se révèle trop indigeste. Là où la sobriété d’un Mario Kart permet de se lancer dans une course en quelques instants, l’illusion de simulation que donne ce jeu laisse place à une vraie déception quand on se met à piloter. Un peu plus de simplicité aurait permis au jeu d’être plus fun, plus sympa et de ne pas se donner de grands airs pour rien.
LES PLUS
- Un grand choix de véhicules
- Un grand choix de circuits
- Des courses très arcades
LES MOINS
- Trop peu de différences dans la conduite
- Des propositions de choix inutiles
- Des menus trop nombreux
je testerai bien quand meme