La série Street Fighter, réputée parmi les meilleures productions vidéoludiques de combat, a connu une grande variété d’adaptations. De l’arcade aux dernières générations, la saga a su s’adapter à tous les âges tant son concept se distingue par sa simplicité et par sa complexité. De part ce paradoxe, Capcom, éditeur phare du jeu créé en 1987, a mis l’accent sur un deuxième épisode dont le succès et la longévité font de celui-ci un monument du jeu vidéo. Grâce à la complexité des productions dérivées du second opus, Street Fighter a su se renouveler en misant sur une gamme soigneusement étoffée de combattants et de combattantes dont les pouvoirs spéciaux demandent une dextérité exigeante.
Face à Capcom, se situe un autre géant du jeu vidéo nippon : SNK. Outre les diverses consoles Neo-Geo mises sur le marché, SNK a propulsé The King of Fighters parmi les jeux vidéo de combat les plus exigeants du marché vidéoludique. En somme, sa longévité et son style visuel ont su conquérir durant de nombreuses années les amateurs de castagne, pour qui ces productions nippones représentent un événement particulier lors de la sortie de nouveaux épisodes. Par la fidélité d’une communauté précieuse et expérimentée, de nombreux crossovers ont vu le jour dès la fin des années 1990. La ressortie de SNK vs. Capcom: The Match of the Millenium sur Nintendo Switch met en lumière une fusion entre 2 firmes puissantes des années 1990 où, par une réalisation initialement portée sur la console portable de SNK Neo-Geo Pocket Color, se distingue une production richissime et originale.
Des mécanismes parfaitement huilés
SNK vs. Capcom: The Match of the Millenium propose plusieurs modes. Tout d’abord, le combat est la principale attraction du jeu – tant bien que les 2 séries soient basées autour de ce genre vidéoludique. Le joueur peut ainsi réaliser des combats en solo, des combats en tag (deux contre deux) et des combats avec une équipe de 3. Le jeu propose une grosse vingtaine de personnages, issus des King of Fighters, des Street Fighter, mais également de Samurai Shodown et de Darkstalkers. En somme, une grande variété de personnages est proposée, permettant ainsi de s’approprier de nombreuses techniques distinctes entre chacun des personnages.
Les graphismes s’inscrivent parfaitement dans l’air du temps. Sorti en 1999 sur la console portable Pocket Color de Neo-Geo, le jeu est rétrospectivement de très belle facture. De nombreuses arènes sont présentes, avec des décors originaux, mais ce sont surtout les modes de jeu dérivés qui subliment l’ensemble. Des mini-jeux sont présents ; ce faisant l’appareil des Jeux Olympiques entre SNK et Capcom. L’originalité est de mise au vu du mode Target9, reprenant fidèlement Metal Slug, ou le mode Cat Walk, revêtant la forme d’un jeu de rythme surréaliste. D’autres modes diversifient et augmentent la durée de vie, revitalisée grâce à un système de scoring et à la quête des Olympics. Grâce à ces différents modes, il est également possible de débloquer des personnages. En parallèle, la bande-originale est relativement correcte, bénéficiant de musiques rythmées et efficaces.
Une adaptation aux petits oignons
À première vue, le format peut surprendre. Prenant la forme de la Neo-Geo Pocket Color, le jeu s’apprécie par l’intermédiaire d’un écran. Toutefois, il est possible de zoomer sur l’écran de la console grâce à un menu générique ; au choix du joueur de faire abstraction de la console qui, faut-il le reconnaître, n’est pas un point de vue très esthétique. Au-delà de cette subtilité, le portage est idéal. Que ce soit en version dockée ou en portable, le jeu tourne parfaitement et reconnaît un multijoueur local. Il sera plus largement conseillé de jouer avec la manette Controller Pro tant les Joy-Cons ne semblent pas être optimaux pour s’adapter au gameplay exigeant de SNK vs. Capcom: The Match of the Millenium.
Conclusion
SNK vs. Capcom: The Match of the Millenium est un classique du jeu portable méconnu en France ; cette adaptation sur la Nintendo Switch permet aux adorateurs des productions des nineties de Capcom et de SNK de s’imprégner d’un univers unique. La variété des modes proposés dans ce crossover démontre un fort potentiel drôlement bien exploité, tant le jeu est parfaitement équilibré. Disponible à moins de 10€, ce dernier est largement conseillé aux nostalgiques et rêveurs des années 1990 pour qui les jeux de combat nippons constituaient une religion, mais également à ceux qui souhaitent se constituer une culture vidéoludique. L’investissement permet de mieux comprendre les articulations d’un jeu (et d’une firme) ayant été l’étendard d’une console mésestimée dans les contrées européennes ; c’est donc un morceau d’histoire qui s’offre dans vos mains.
LES PLUS
- Un jeu très complet
- Des graphismes très corrects pour son époque
- De nombreux personnages à débloquer, et surtout à maîtriser !
- La jouabilité
- Le mode Ghost Trick, inspiré de Ghosts’n Goblins
- Le mode Target9
- Le crossover entre les deux univers
- Une ambiance unique durant les Olympics
- Les jauges de furie
- Le local à 2…
LES MOINS
- Une bande-originale parfois répétitive
- La console modélisée pour jouer ?
- …mais pas de online