À moins que vous ayez vécu dans une grotte, vous n’êtes pas sans savoir que Pat’Patrouille est la série d’animation pour enfants du moment. Présente dans plus de 160 pays et créée par le papa entre autres de Bob le Bricoleur, elle met en scène une patrouille de six chiots qui accomplit des missions diverses et variées. Promulguant des valeurs d’entraide, la série se décline aujourd’hui en jouets pour enfants, en long-métrage, et nous propose aujourd’hui son quatrième jeu sur la Nintendo Switch avec Paw’Patrol, la Pat’Patrouille : Grand Prix.
Un jeu pour les 3-6 ans
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que ce jeu est avant tout réservé aux enfants, qui, de préférence, sont fans de la série. Le jeu met en scène la Pat’Patrouille qui participe au championnat organisé par la maire Goodway. Cependant, le maire Hellinger et ses chatons, jaloux, décident de saborder le tournoi.
Paw’Patrol, la Pat’Patrouille : Grand Prix est, comme son nom l’indique, un jeu de course. Il offre la possibilité aux enfants de conduire avec leurs chiots préférés (et Ryder, leur maître), dans des circuits qui font échos aux décors de la série. Chaque personnage jouable possède un pouvoir unique qui lui-même se réfère au dessin animé. Chase, le chien policier, peut notamment arrêter les véhicules autour de lui. Ruben, le constructeur, peut lancer un caillou derrière lui.
Le jeu contient plusieurs modes qui consistent à peu près en la même chose. Nous avons le mode course, qui nous permet de faire une course aléatoire, le mode aventure, qui nous propose de faire les neuf circuits du jeu (en version jour et nuit) afin de débloquer des éléments de personnalisation, et le mode multi-joueurs qui nous permet de jouer jusqu’à quatre localement.
Dès la prise en main, Paw’Patrol, la Pat’Patrouille : Grand Prix nous donne une impression de déjà-vu. Son gameplay est totalement calqué de la série Mario Kart. Les contrôles ne nous dépaysent donc pas. Nous pouvons accélérer, tourner, faire des dérapages pour récupérer un boost de vitesse, bref à peu près tout ce qu’on trouve dans un Mario Kart. Il nous manque juste la possibilité de reculer, ce qui est problématique lorsque nous nous retrouvons à contresens.
Pour pouvoir gagner une course, les personnages récupèrent des objets qui sont directement copiés de la série phare de Nintendo. Nous avons une roue qui remplace le champignon pour gagner en vitesse, un trou noir qui remplace l’éclair pour ralentir ceux devant nous, ou la tarte à la myrtille qui remplace la fameuse peau de banane… Même le maire Hellinger, pour nous ralentir dans nos courses, pioche dans Mario Kart en nous lançant des paillettes qui nous rappellent l’encre des Bloups.
En revanche, Paw’Patrol, la Pat’Patrouille : Grand Prix, propose une belle idée qui lui permet de se démarquer un peu du grand frère susmentionné. Comme il est déjà précisé, chaque personnage possède un pouvoir qui lui est propre. Le joueur doit ramasser les croquettes sur le circuit afin de l’activer et obtenir un avantage conséquent lors de la course. Il est juste regrettable que les pouvoirs ne soient pas équilibrés, surtout lorsque le jeu est réservé à un public jeune. Les jeunes fans de Ruben auront un désavantage significatif face à des fans de Stella ou Chase.
Les circuits, au nombre de neuf, sont très limités. Bien que les courses se déroulent dans des univers variés (jungle, montagne, ville) avec de jolis décors, le tracé est sans créativité. Les circuits s’enchaînent et se ressemblent nous laissant un profond sentiment de répétition. Seules deux courses arrivent à se démarquer du lot.
Le contenu, en général, est lui aussi assez chiche. Le mode aventure n’est qu’une compilation des courses et représente une réelle déception. Alors que celui-ci promettait une histoire digne d’un épisode à la Pat’Patrouille avec son grand méchant, il n’offre aucune progression et pire encore, aucune évolution dans l’histoire. Le maire Hellinger, qui avait promis de gâcher notre course afin de récupérer le grand prix dans sa ville, ne fait que lancer des bottes de foin et des paillettes. Nous arrivons à la fin du dix-neuvième circuit sans résolution ni évolution à notre histoire. Nous avons l’impression que le mode aventure n’est qu’un prétexte. Par ailleurs, il se finit en à peine cinquante minutes.
Au contenu pauvre et sans aucune valeur éducative
Certains pourraient nous répondre que Paw’Patrol, la Pat’Patrouille : Grand Prix est un jeu pour enfants pour justifier le manque de contenu. Les enfants n’auraient-ils donc pas le droit à une expérience de qualité ? Nous avons apprécié que le jeu soit entièrement doublé ou que les circuits soient entièrement fermés pour que les enfants ne tombent pas dans le vide. Nous avons aussi apprécié l’idée d’une conduite automatique pour les enfants, bien que celle-ci soit défectueuse et ne soit pas non plus capable d’éviter les objets sur le circuit. Cependant, toutes ces bonnes idées tournent à vide face à jeu avare en contenu qui ne fait que répéter les mécaniques d’un Mario Kart.
Est-ce qu’un enfant s’amuserait face à ce Paw’Patrol, la Pat’Patrouille : Grand Prix ? Oui, bien sûr, il faudrait être de mauvaise foi pour le nier. Les enfants ne font pas attention à ces détails. Par ailleurs, la plupart ne respectent que très peu les règles et sont parfois capables de faire les circuits dans le sens inverse juste pour s’amuser. Ils seront aussi heureux de pouvoir transporter le jeu partout grâce à l’hybridité de la console.
Est-ce que Paw’Patrol, la Pat’Patrouille : Grand Prix est un bon achat pour les parents ? Nous en sommes bien moins sûrs. Le jeu, vendu au même prix qu’un Mario Kart est de faible qualité par rapport à ce dernier. De plus, la bande sonore, peu fournie, répète en permanence les mêmes lignes de phrase, pouvant mettre à mal la patience des parents. Nous pouvons par exemple entendre la réplique en boucle : « La gomme va mettre Ruben ! Euh, je veux dire… Ruben met toujours la gomme ! ». Dans le chemin de croix qu’est la parenté, c’est une épreuve en plus que vous vous rajouterez. Il faut aussi prendre en compte que le jeu n’a aucune valeur éducative dans un âge où il est important de stimuler son enfant.
Les décors sont assez jolis, même si certains graphismes et rendus sont étonnamment pixellisés. La bande-son, elle, est inaudible car en permanence masquée par les phrases fétiches des personnages qu’ils prononcent lors d’un turbo, l’utilisation d’un objet ou d’un pouvoir, c’est-à-dire pendant toute la course. Le mode multi-joueurs est assez amusant, même si dans ce jeu, les points ne sont pas comptés. En effet, les championnats sont juste une accumulation de courses sans vainqueur final. L’IA n’est pas très réactive et les trois difficultés ne se ressentent pas avec notre vision d’adulte, mais nous ne sommes pas les mieux placés pour juger.
Conclusion
Les parents qui sont intéressés par Paw’Patrol, la Pat’Patrouille : Grand Prix se retrouvent face à un choix cornélien. Est-ce qu’il faut offrir à son enfant un jeu au contenu rachitique, qui est une copie bâclée de Mario Kart, le tout au prix fort, uniquement parce que Pat’Patrouille, ou faut-il au contraire privilégier un jeu de qualité ? Les jeunes enfants s’amuseront (un peu) sur Paw’Patrol, la Pat’Patrouille : Grand Prix. Les parents, eux, vont rapidement saturer de la bande sonore (très) répétitive. Ils pourront aussi se demander s’ils ne devraient pas privilégier à cet âge-là un jeu, qui soit amusant et éducatif.
LES PLUS
- Pat’Patrouille
- Des jolis décors
- Totalement doublé
- Des pouvoirs pour chaque personnage
- Un mode conduite automatique
- Amusant en multi-joueurs
LES MOINS
- Un contenu vraiment faible
- Une bande-son répétitive
- Un gameplay qui est une copie bâclée de Mario Kart
- Aucune valeur éducative
- Pas de progression, ni d’histoire
- Des pouvoirs déséquilibrés
- Des tracés qui se ressemblent
- Des objets parfois pixellisés
- La conduite automatique incapable d’esquiver un objet