Le roguelite est un style qui demande un équilibre parfait. Le principe est simple: vous parcourez des niveaux générés aléatoirement, en accumulant de l’exp et des bonus temporaires. À votre mort, l’exp reste, vous permettant d’étoffer la panoplie de capacités de votre personnage. Rendant la run suivante plus simple.
Ce principe simple, cumulé à la génération procédurale des niveaux peut donner une durée de vie infinie. Deflector s’engouffre dans cette brèche et propose un roguelite en vue de dessus, intégrant quelques petites variantes bienvenues. Mais est-ce suffisant pour le rendre recommandable ? Le jeu est disponible sur l’eShop au prix de vingt-trois euros.
Deflector, Easy to learn, hard to master.
Faire un roguelite n’a rien de sorcier, c’est un fait. Ghostrunner 2 s’y est essayé récemment, faisant de ce mode un vrai jeu dans le jeu (d’une difficulté assez folle par moment).
Il faut un gameplay intuitif, une courbe de difficulté très bien dosée, des bonus temporaires qui modèlent le gameplay de manière profonde et évidemment un bestiaire varié, complexifiant les approches.
Commençons par le commencement : Deflector est plutôt propre. Sombre et coloré, il permet à chaque élément de ressortir du décor sans perdre le joueur. Le protagoniste paraît sortir du long-métrage Tron, où l’univers tout entier en est une lointaine inspiration.
Vous jouez un personnage qui va lutter contre des virus pour restaurer un système. Même sur ce point, l’appel du pied à l’univers de Tron est présent.
L’écrin efficace sert un gameplay à la richesse profonde. Vous débloquez des armures aux approches offensives totalement différentes. Du boomerang, à l’épée, en passant par le pistolet, chaque style vient complexifier ou simplifier une partie. Sans jamais le rendre facile. Car oui, Deflector est exigeant, pour son bien.
Derezzed
L’échec sera monnaie courante. Chaque partie vous permet de glaner de la monnaie qui vous donne l’opportunité d’acheter des upgrades permanents pour votre personnage. Vous vous habituerez à mourir encore et encore jusqu’à obtenir assez d’XP pour débloquer un upgrade tant désiré.
Cette mécanique permet au titre de gonfler sa durée de vie de manière conséquente, flirtant avec la vingtaine d’heures de jeu pour maxer son personnage. Mais libre à vous d’y jouer à satiété, le jeu étant virtuellement infini.
Sachez que chaque niveau dispose de plusieurs sous-arènes, demandant de vaincre un certains nombres d’ennemis. Parfois, il y aura un malus d’arène, avec par exemple des ennemis se téléportent ou un timer serré. Chaque victoire vous apporte de l’exp, un upgrade temporaire offensif ou défensif. En somme, vous modelez votre trajet en fonction des caractéristiques des arènes.
Chaque monde se compose d’un sous-boss, arrivé à mi-chemin, et d’un boss final. C’est ici la seule partie qui ne change pas.
Les boss ne sont pas forcément bien difficiles, une fois les patterns assimilés.
Mode presque sans échec
Cette boucle infinie ne se révèle pas forcément la plus addictive qu’il nous ait été donné de faire, mais elle est efficace. Servi par un gameplay qui marche au poil et qui invite le joueur à être mobile et alerte, c’est ici son plus gros point fort. Les ennemis tirent des projectiles qui peuvent être esquivés par un dash, mais aussi renvoyés par un bouclier. La profusion d’ennemis à l’écran et le nombre croissant de projectiles rend parfois l’action confuse, mais le joueur reprend vite son espace et fera corps avec son personnage.
En docké, Deflector aura l’avantage de profité d’un écran plus grand et donc d’une meilleure lisibilité. En docké, le jeu reste vraiment propre, fluide et sans lag dans le gameplay.
Nous préférons ce mode de jeu au mode nomade d’ailleurs.
Le constat est moins reluisant sur la partie sonore, avec une bande-son rock vite oubliable. Pas mauvaise, mais pas transcendante. Elle appuie la dynamique du gameplay, mais moins qu’espérée. Une bande-son électro à la Hotline Miami aurait été probablement un support immersif plus appréciable. Gageons que c’est une affaire de goûts uniquement.
Conclusion
Loin de Binding of Isaac ou Cult of the Lamb pour ne citer qu'eux, Deflector tire son épingle du jeu malgré tout en proposant un gameplay plus nerveux que ses pairs. Alors oui, il n’est pas parfait ; oui, il aurait pu avoir un visuel un peu plus soigné et une bande-son plus marquante. Il n'empêche qu’il est efficace, que son équilibre fonctionne et qu’on y retourne sans bouder son plaisir.
LES PLUS
- Un gameplay bien calibré
- Fun immédiatement
LES MOINS
- Un style visuel clivant
- Bande-son peu inspirée
- Pas aussi addictif que ce que le genre pourrait prétendre.